Définie comme une «discipline sportive et un sport de combat existant depuis des millénaires», la lutte, précisément celle avec frappe, qui constitue la particularité du Sénégal, est perçue par beaucoup de religieux comme une pratique non conforme aux enseignements de l'islam.
Loin des minarets et des mosquées, la question a été posée à l'Assemblée nationale, lundi dernier, lors du vote du projet de budget 2012 du ministère des Sports. Dans leurs interventions, certains députés avaient vertement fustigé la pratique de la lutte (avec frappe). Ils expliquaient surtout leur position par l'effet néfaste de sa pratique dans la société. Devant le ministre, une parlementaire n'avait pas hésité à déclarer ne pas souhaiter que ses enfants s'identifient à des lutteurs: N'empêche, la lutte est devenue un phénomène incontournable au fil des années, avec des cachets de centaines de millions. Ce n'est donc pas pour rien que la construction d'une arène nationale occupe le centre des débats depuis quelque temps. Avec l'idée du ministre de réserver exclusivement le stade Demba Diop à la lutte: Aux dépens du football. De la même manière que la bande à El Hadji Diouf et Kalidou Fadiga a fait rêver en 2002, aujourd'hui, Balla Gaye 2, Yékini, Modou Lô et Cie incarnent des modèles de réussite pour de nombreux jeunes Sénégalais. En témoigne la ferveur qui s'empare d'une couche importante de la société lors des grands combats de lutte.
« La lutte telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui est bannie par l'Islam»
Mais, à la différence du football, la lutte est vue par certains comme une pratique non compatible avec l'Islam. «La lutte telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui est bannie par l'Islam», affirmait l'imam Cheikh Fall de la grande mosquée du quartier de Ndiang Fall, dans la commune de Louga. Le religieux fondait surtout sa critique sur le fait que la lutte « perturbe l’éducation des enfants et les décourage à travailler», estimant qu'elle «encourage tout ce que le Prophète (PSL) avait interdit, notamment la croyance en des statues et au fétichisme». Un avis partagé plus ou moins par un membre de la famille Niassène. «Si vous constatez bien, tous ceux que Baye Niasse a éduqués ne sont pas intéressés par la lutte, dit-il. Tous ses écrits et son enseignement incitent à suivre les recommandations du Prophète (PSL) et à éviter tout ce qui n'est pas conforme à l'islam.»
«Les religieux doivent arrêter de s'attaquer à notre sport favori»
Évidemment, cette position des religieux est balayée d'un... coup de poing par ces nouveaux «gladiateurs» des arènes sénégalaises. Le secrétaire général des lutteurs en activité déclare : «Il faut que les religieux qui le font, arrêtent de s'attaquer à notre sport favori. C'est notre travail et nous ne faisons rien de mal. Les lutteurs aident leurs parents avec l'argent qu'ils gagnent. Ils ne font pas autre chose bannie par l'islam.» Mieux, Khadim Gadiaga ajoute : «Le Prophète (PSL) avait une vaste cour derrière sa mosquée. C’est là-bas que les gens pratiquaient la lutte qui leur servait à se mettre en condition pour la guerre. Même dans la Grèce et la Rome antiques, on pratiquait la lutte. C'est pourquoi ils étaient les deux plus grands empires de l'histoire. En Arabie Saoudite, on pratique pourtant le football, car c'est un sport. Pourquoi donc la lutte est-elle critiquée au Sénégal ?» Le débat entre religieux et lutteurs est ouvert…Osons seulement espérer qu'il ne se terminera pas dans l'arène.
IMAM MOUHAMADOU LAMINE DIOP (GUÉDIAWAYE)« Ceux qui disent que le Prophète (Psl) a pratiqué la lutte commettent une grave erreur»
La lutte
«Ce qui est plus grave dans tout cela, c'est le fait de frapper son prochain .jusqu'à le faire saigner. C'est interdit par l'islam. Si jamais il y avait un mort dans l'arène au cours d'un combat, l'auteur ne serait pas poursuivi, et c’est très grave. Le Prophète (Psl) avait interdit de verser le sang d'autrui, comme il avait interdit de dire du mal de son prochain et de le lui faire. Il n’ya aucune somme qui puisse justifier le versement du sang d’un individu par un autre. C'est aussi valable pour le fait d'exposer ses parties intimes, même si l'essentiel (le sexe) est caché. Il y a aussi la pratique du mystique qui est interdite par l'islam. Le Prophète (Psl) l'a classé parmi les sept péchés qui peuvent emmener l'individu en enfer. Rien de ce qui se fait dans la lutte n’est accepté par l’Islam. Mais puisqu'il y a toujours des pratiques spécifiques à un pays, on pourrait au moins enlever la pratique mystique et remplacer le « Nguimb » par une tenue qui couvrirait les parties intimes des lutteurs. Ce serait plus acceptable que ce qui se fait actuellement. On ne peut pas toutefois interdire le Sport car c’est un art, mais il faut le faire sans blesser personne et avec des tenues décentes. Il s’agit d’un art qui pourrait aider à faire d’un adversaire un individu pour combattre l’ennemi en temps de guerre. »
L’argent
« Le fait de gagner facilement de l’argent explique l’engouement actuel pour la lutte chez les jeunes. Dans le passé, il fallait étudier ou travailler pendant des années pour avoir un peu d'argent. De nos jours, il suffit d'être danseur on chanteur pour en avoir plus que beaucoup d'autres. Cela ne fait que cultiver dans la société la quête de la réussite par la difficulté. Le Prophète (Psl) a, dit que l’argent gagné illicitement ne peut pas procurer de la grâce à son détenteur. C'était pour inciter les musulmans à éviter d'user de moyens non recommandés pour s'enrichir. Peut-être aussi que cela s'explique par l'extrême pauvreté. Mais concernant un individu qui pratique la lutte pour régler un cas urgent, de la même manière qu'il est permis à celui qui risque de mourir par manque de nourriture de manger de la viande d'un animal déjà mort pour survivre, seul Dieu connaît son jugement »
L'exemple du Prophète (Psl)
«Ceux qui disent que le Prophète (Psl) a pratiqué la lutte commettent une grave erreur. Il y avait un homme très puissant qu’on appelait Roucana et qui ne croyait pas que le prophète (Psl) était l’envoyé de Dieu. Il avait voulu le lui montrer par sa force et devant tout le monde. C'est ainsi que le Prophète (Psl) la affronté et la, battu pour lui prouver la véracité de sa bonne parole. Il la soulevé et la durement terrassé au point que du bruit était sorti de Roucana à cause de la force de sa chute.»
BIRAHIM NDIAYE, ANCIEN LUTTEUR ET MANAGER «La lutte ne pourra jamais être compatible avec 1'Islam»
Avec l'âge et le recul, l'ancien champion de lutte des années 70 et 80, Birahim Ndiaye, se rend aujourd'hui compte qu'«il y a plus de méfaits que de bienfaits dans la lutte».
Certains estiment que la manière dont la lutte est pratiquée n'est pas conforme â l'Islam.
Etes-vous d`accord avec ce jugement ?
Le fait de laisser apparaître ses parties intimes, du nombril aux genoux, ainsi que la promiscuité dans les tribunes entre les hommes et les femmes, tout cela est interdît par l’Islam. Les gris-gris et les versets du Coran utilisés contre l'adversaire, ce n'est pas permis par la religion musulmane. Il y a beaucoup de choses sur lesquelles je ne suis pas d'accord, mais les jeunes d'aujourd’hui croient à cela. Quand on est dedans, on ne s'en rend pas compte, mais c'est après et avec l'âge qu'on constate tous les méfaits. Nous avons trouvé nos parents en train de pratiquer la lutte et les avons suivis. La lutte ne pourra jamais être compatible avec l’Islam. Rien que le fait de manquer des heures de prières lors des combats, suffit pour le dire. Il y a plus de méfaits que de bienfaits dans la lutte, c'est certain. On ne peut que continuer de demander pardon à Dieu, mais presque rien de cette pratique n'est compatible avec l’Islam.
Pourtant le côté mystique est aujourd'hui incontournable dans l'arène et la présence de marabouts le confirme…
Dieu interdit ces pratiques, qui sont plus proches de l'animisme. Nous qui avons déjà eu une carrière de lutteur, conseillons aux jeunes de respecter leurs parents, d'éviter la trahison et de s'entraîner. Tout le resté n'a pas d'importance. Il y a beaucoup de jeunes dans l'arène, mais ils ne croient pas en leurs talents. Ils sont tout le temps couverts de gris-gris car ils pensent que c'est ce qui leur fait gagner. Mais cela est d'importance moindre dans la lutte. C'est juste pour mettre le lutteur en confiance. Il faut d'abord être courageux, avoir une bonne condition physique et un entraînement solide pour gagner. Ceux qui promettent aux lutteurs de leur assurer une victoire ne font que les tromper. Car, si le lutteur perd, ils lui diront qu'il n'a pas bien suivi leurs instructions. Que tel talisman était destiné à la tête et non aux pieds et vice-versa. La preuve, même si on me donnait tous les gris-gris du monde, je ne pourrai terrasser personne à mon âge. Cela prouve que ce n'est pas ce qui garantit le succès. Si c'était le cas, les anciens lutteurs auraient transmis tout leur arsenal mystique a leurs enfants qui sont aujourd’hui dans l’arène. Les marabouts en feraient ode même avec les leurs pour qu’ils gagnent des millions. Mais ils ne peuvent pas le faire car la lutte est une qualité innée chez l’individu.
Avez-vous senti une fois dans votre carrière l'effet du mystique ?
La seule fois que j'ai peut-être senti le poids du mystique dans un de mes combats, c'était lors de ma 4e confrontation avec Manga II en 1983. On 'était rencontré une première fois et je l’avais terrassé, avant que nous ne fassions des nuls lors des deux prochains suivants. Mais lors du 4e combat où il m'avait terrassé au stade Demba Diop, j'étais sorti me promener le matin après avoir pris le petit déjeuner. Là j'ai senti qu'un vent me poussait vers l'avant, j'étais comme une feuille. Je ne sentais plus mes jambes toucher le sol. Mais à ce moment, Manga II avait presque 40 kg de plus que moi. C’est aussi dans cette même année qu’il avait battu les Toubabou Dior, Mor Fadam Mor Nguer etc…
IMAM CHEIKH FALL DE LA GRANDE MOSQUEE DE NDIANG FALL « La lutte telle qu’elle est pratiquée encourage tout ce que le Prophète avait prohibe»
Imam Cheick Fall est connu pour ses prêches qui renvoient à la foi islamique et aux respects des préceptes de la religion musulmane. C'est fort de ces enseignements que l'imam de la grande mosquée de Ndiang Fall avait haussé le ton pour mettre en garde les défenseurs de la cause des lutteurs et de ce sport qui, tel qu'il est pratiqué aujourd'hui au Sénégal, «sape l'éducation des enfants et le détourne du travail». Aux prêcheurs qui affirment que la lutte est acceptée par l'islam, l'imam dit qu'ils se trompent. «Le prophète (Psl) n'a jamais recommandé à quelqu'un de pratiquer la lutte pour gagner sa vie. Dieu l'a envoyé pour qu'il aide les fidèles à se départir de la mécréance, du fétichisme et autres pratiques occultes. Et il est constaté que la lutte telle qu'elle est pratiqué, aujourd'hui encourage tout ce que le prophète avait prohibé, notamment la croyance à des statues, au fétichisme. Il y a certes beaucoup d'argent, mais c'est de l’argent sale qui n'est pas profitable», affirme-t-il.
Imam Cheikh Fall rappelle dans ce sens que la seule fois que le Prophète (PSL)a eu à lutter, c'était lors d'un combat qui l'apposait à Roukana. «Ce dernier étai un géant doté de beaucoup de force et le Prophète (Psl) avait voulu lui montre que la force se trouve partout. Il l’a battu pour le convaincre de se convertir à l'islam», dit l'imam Fall avant de préciser que dans cette forme de lutte, il n y’avait pas de «torse nu ni fétichisme (djinn) ni médias ». Toutefois, soutien l'imam, « la lutte en tant qu'activité sportive où il n'y a pas de fétiche, de gâchis de non-respect des heures de prière, de torse nu est acceptée par l'islam».
La lutte sénégalaise dans le temps
Sport de contact, la lutte sénégalaise («lamb» en Wolof) intègre en plus la boxe, d'où l'appellation de «lutte avec frappe». Le lutteur peut à la fois donner des coups et recourir au corps à corps pour terrasser son adversaire. En sus de sa dimension sportive, elle intègre une dimension culturelle et folklorique (bakk) qui met en œuvre à travers des animations la tradition culturelle sénégalaise. On peut la considérer comme l'un des «gardiens du temple». Au départ sport amateur, la lutte sénégalaise est devenue un sport professionnel qui attire de plus en plus de jeunes sportifs et le public. Les cachets de lutteurs s'élèvent à des dizaines de millions de FCFA. Les lutteurs sont regroupés en écuries et adhérent au Cng qui est l'organe de gestion de ce sport. Traditionnellement, les premiers combats de lutte se déroulaient après la saison des pluies et opposaient les lutteurs de villages proches dans des championnats appelés «mbapat». C'est le cas notamment dans les régions du nord, du Sine-Saloum et de la Casamance. Le vainqueur du tournoi pouvait remporter du bétail, des céréales et d'autres biens mis en jeu. Au fil du temps et du succès, les combats deviennent de plus en plus importants, les cachets des lutteur aussi.
27 Commentaires
Diagnabis
En Novembre, 2011 (19:44 PM)Voila, depuis 1960... Nous n'avons pas encore eu la face du Leader qu'il nous faut au Senegal... le Masla et la complicité de certains religieux est a pointer du doigt...
Nous avons finalement tout vu... Nous sommes en un temps ou l’intérêt du peuple doit être la seule donne valide qui soit... Nombreux sont les compatriotes qui encore pensent que c'est juste ce que nous méritons... Non!
Sachons qu'on a que ces choix ci-dessous:
On peut choisir entre:
Un ancien du PS
Un reconverti du PDS
Un mécontent de Benno
Ce qu'il nous faut à présent pour annoncer la RUPTURE qu'il faut, c'est bien un 4eme candidat issu de nos familles religieuses qui sont les seules garantes de la stabilité du pays malgré les temps difficiles...
Voyez-bien les caractéristiques exemplaires de ce Numéro 4
Montaigne disait "Je préfère la compagnie des paysans car ils sont moins instruits pour penser négativement"
Diagna
Blackpower
En Novembre, 2011 (19:54 PM)-
Je parle du basket, du football, de la boxe, du tennis.
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En Novembre, 2022 (13:36 PM)Le business est une activité exigeante de même que le sport. Vouloir, en pleine carrière, gérer tout ça, c'est pratiquement impossible.
Sur la subjectivité, je pourrais en dire de même que toi. Sur quoi te bases-tu pour rétorquer que mon avis est subjectif? Et le tien, il est objectif? Si, oui en quoi serait-il plus objectif que le mien?
J'attends une réponse, car moi j'ai pris le temps de te répondre.
Mes excuses pour le tutoiement, mais c'est bcp plus simple :)
Ximperatore
En Novembre, 2011 (19:59 PM)Wax Waxéte
En Novembre, 2011 (20:20 PM)Bossoudiambour Thiossane
En Novembre, 2011 (20:23 PM)Fallllllllllllllllllllllllllll
En Novembre, 2011 (20:32 PM)lamb lou arame la
J Aime Mon Pays La Casamance
En Novembre, 2011 (21:11 PM)Tontou
En Novembre, 2011 (21:24 PM)Kothie
En Novembre, 2011 (22:00 PM)2012
En Novembre, 2011 (22:20 PM)Walabook
En Novembre, 2011 (22:48 PM)et immaginez que la lutte a recupèrè des centaines d'anciens agresseurs.HARAM OU PAS,ELLE EST BEAUCOUP MIEUX QUE LA DELINQUANCE.
Veriter
En Novembre, 2011 (22:49 PM)Sa
En Novembre, 2011 (23:19 PM)Yoga Des Pharaons
En Novembre, 2011 (01:01 AM)Johnnybegood
En Novembre, 2011 (01:14 AM)L'arabe
En Novembre, 2011 (08:42 AM)C'est HARAM telle que pratiquée auj aux sénégal.
Laissez les arabes en paix ils ne vous ont rien dit de mal. Que la haine d'un peuple ne vs incite pas à être injuste. Fi sénégal kou fi kham dara ci naar (arabe) gua ko taataané. Sérigne touba yo, Alhaji malick yo, Baye niasse yo et cie, ils ont cotoyé les thiayas des naar, donc se sont séni kilifeu. Du respect pour eux.
Yallah mo taane arabe comme yonènte, mo taane makka, mo tanne médin.Point
@imans Donneurs De Leçons
En Novembre, 2011 (08:58 AM)Certes la lutte doit être reorganisée pour sortir de l'informel et du désordre actue,l ce que le CNG tente de faire et c'est pas facile
Ces Imans donneurs de leçons qui ne voient plus loins que leur CULS melent l'Islam à toutes les sauces.
Qu'ils ferment leurs gueles ils n'ont aucune competence pour parler de la lutte.
Ils ont interet à lutter contre PEDOPHILIE et à améliorer la vie quotienne du peuple au lieu de les entretenir dans l'obscurantisme pour mieux profiter de manière éhontée des ADIYA et profiter de la vie sur terre.
Bagne Bagne Deugue
En Novembre, 2011 (13:06 PM)@pieux
En Novembre, 2011 (14:03 PM)Purgalsn
En Novembre, 2011 (20:12 PM)Papa
En Novembre, 2011 (22:28 PM)Wa salam
Mamy
En Novembre, 2011 (22:45 PM)Meuze
En Novembre, 2011 (22:54 PM)Dole
En Novembre, 2011 (23:31 PM)Purgalsn
En Novembre, 2011 (00:54 AM)Prado!! K c'est malheureux ..Cette large notion regroupe l'ensemble des pratiques à travers le monde qui visent à exprimer ou à faire ressurgir la vérité cachée, en utilisant divers moyens qui sont toujours liés à une forme de transe.
L'origine de ces pratiques remonte à la préhistoire, et on en retrouve de nombreuses formes actuelles à travers différentes désignations : le chamanisme du chamane désigné comme tel en Amérique du Sud, en Sibérie, ou encore au Tibet, mais aussi les pratiques du sorcier que l'on retrouve au cœur des mystiques africaines et en Amérique du Nord.
Souvent ces transes ont été intégrées aux pratiques mystiques religieuses, et on les retrouve intégrées à diverses formes de bouddhisme tibétain.
Vérifie tes dires la prochaine fois
Doul
En Novembre, 2011 (01:14 AM)G.marre
En Novembre, 2011 (10:53 AM)Participer à la Discussion