La sarabande des enturbannés

Ceux qui ont bien régné, ce sont ceux là qui ont su bien partir. Et ceux là, sont de rares personnes à avoir tout compris…et tout gagné. Et ceci est valable à tous les niveaux de la société.

Alors que les supposés grands de ce monde qui, par les caprices du destin, se soient retrouvés en haut de la pyramide, de l’échelle sociale ne pensent qu’à une chose, comment faire en sorte de ne jamais se retrouver en bas en cultivant le trouble compulsif, l’obsession obsédante de se maintenir à leur postes et privilèges perçus comme des sinécures dorés, ils occultent, à dessein, des dangers d’un tel postulat qui, en général les font finir chez un psy à vie parce que qu’abrutis de petites pilules qui leur permettent de continuer à rêver au douceur ouatées du passé. Pour ces gens dont le pouvoir a tellement endommagé le cerveau qu’ils n’y a, à vrai dire, aucune issue. Il est vrai que pour cette caste, être écarté des centres de décision équivaut, immanquablement, à tomber dans une profonde dépression. Faudrait il en rire ou en pleurer ? Mais je vous le demande donc !

Certains l’ont dit, tout le monde l’a constaté. Le conglomérat qui gravite autour de notre maître, le président, semble ne reculer devant rien pour rester à la table du banquet. Et cette caste semble avoir fait des émules même dans le référentiel spirituel jusqu’alors perçu comme l’un des derniers remparts de nos dérives temporelles. Et point n’est besoin d’aller chercher loin pour se rendre compte que nos enturbannés, pour la plupart, ont laissé tomber le masque pour enfin dévoiler leur véritable nature qui milite guère à la culture du sacré. Les mallettes d’argent sont passées par là. Les guides religieux qui devraient occuper une place fondamentale dans la nation sont, pour la plupart, devenus des messieurs consorts par la force des choses. Leurs prêches, à force de s’articuler autours des idées et ou du pseudo vision du président, en sont devenus fétides au point de révulser le plus naïf des croyants. A force de voir nos enturbannés fermer les yeux devant la compilation des scandales, des conspirateurs et autres manquements, nous en sommes arrivés à être désabusés pour ne pas dire outrés par ces comportements indignes du plus vulgaire des saltimbanques. Que ce soit un guide religieux qui propose à la nation d’élire un président à vie relève tout simplement de l’incurie. Il est vrai que des guides religieux sont, après tout des hommes comme vous et moi. Il est aussi vrai que tout humain a si bien ses qualités que ses défauts. Mais, il n’empêche !

Il y a tout simplement que l’autorité religieuse, dans l’entendement commun, devrait être un régulateur social et, qu’à ce titre, se devrait de prendre en charge les préoccupations quotidiennes des populations qui les perçoivent comme les intercesseurs tant au plan temporel que spirituel. Aussi leur importe-t-il de se défaire des oripeaux politiques et ou politiciens pour s’investir davantage dans la mission rédemptrice supposée.

Etre la leur en remisent au rencart certaines considérations, voire asservissantes humiliantes qui ne font guère honneur à leur sacerdoce et qui effritent tant leur foi que l’image que devrait renvoyer la somme de leur action.

Il est surtout à déplorer le fait que nombre de nos guides religieux se servent de la religion plutôt que de la servir, vendangeant ainsi leur foi en ciselant et en affinissant leur prêche au prorota d’une rémunération du prince du jour allant ainsi jusqu’à expliquer et justifier l’injustifiable, déformant à volonté la substance de leur prêche, parce que la calquant et l’adoptant aux désidérata du détenteur du cordon de la bourse tout en foulant allégrement au pied les principes sacrés qui fondent le substrat de leur enseignement, agitant ainsi leur vie par une infinité de détails communs et turbulents parce que préoccupés à plaire au roi tout en cherchant à aménager leur réputation, ne prêchant plus pour la foi, mais plutôt  pour l’honneur, pour les honneurs tombant ainsi dans le désordre où tous ceux qui s’unissent sans réflexion ont accoutumé de tomber faute d’avoir pris les précautions d’usage consistant à jauger des dispositions intellectuelles des croyants qui refusent de gouter au sel de toute plaisanterie anticléricale. J’avoue, en ce qui me concerne, considérer certains prédicateurs ou supposés guides religieux comme des bouffons alors que certains de mes amis, moins complaisants, les perçoivent comme des saltimbanques de la foi. Serait-ce à dire qu’il est tant de sonner le tocsin de la foi ?

A vrai dire, il importe aujourd’hui de dénoncer la nuisance des enturbannés par rapport à la confrérie de leur appartenance et, au-delà, par rapport à la religion tout court. Et, dire que ces prétendus «rédempteurs» des temps modernes qui, plus est, ne font que se servir d’un patronyme  que les hasards savent souvent conférer à certains, et ce, au détour de quelques rencontres et qui, comme des acteurs de théâtre grec ancien, en arrivent à se prendre au sérieux au point de «s’oublier» à l’occasion parce qu’ayant perdu tout repère, perte considérable dont la moindre manifestation est cette tendance à s’impliquer dans les arcanes du pouvoir temporel pour assouvir une fringale débridée de vivre sous les ors de la République, ces gens qui, à force de courir derrière l’ostentatoire en arrivent à faire dans le superfétatoire pour l’assouvissement de desseins obscurs ou, à tout le moins, inavouable, contribuent pour une  large part à la mise en pièce de nos croyances ; ils mettent tout simplement la religion en lambeaux. Aussi, est-il plus que temps de rappeler à l’ordre cette caste ou, à tout le moins, les snober, histoire de les signifier une foi pour toute leur insignifiance sur l’échiquier politique. Tout simplement !

Article paru dans La Voix Plus