L’information s’est propagée comme une trainée de poudre. Un article paru sur le site Afrik.com (primo diffuseur de l’information) et repris par Brut Afrique, prétend que, ce lundi 28 avril 2025, un convoi de véhicules militaires français a quitté Dakar sous escorte de l’armée sénégalaise, amorçant ainsi le départ progressif des EFS (éléments français au Sénégal). La nouvelle -qui déchaine les passions et alimente les commentaires sur les réseaux sociaux- s’est dégonflée comme un ballon de baudruche.
En effet, Seneweb qui a procédé à une vérification des faits est en mesure d’affirmer sans risque d’être démenti que l’information est fausse. Le convoi dont il est question, ayant circulé à Dakar le lundi 28 avril 2025 comme le montrent les vidéos publiées sur la toile, n’est pas constitué de véhicules militaires français mais de blindés néerlandais. Selon une source de Seneweb, il s’agit de véhicules de reconnaissance de type Fennek utilisé exclusivement par les forces armées néerlandaises et allemandes, ainsi que celles du Qatar et de l’Ukraine.
Ce convoi de véhicules militaires néerlandais est engagé dans l’exercice militaire African Lion 2025. Cet exercice militaire (le plus grand) annuel mené par les États-Unis en Afrique a débuté le 14 avril dernier en Tunisie et rassemble plus de 10 000 militaires de plus de 40 pays dont 7 de l’OTAN. Le Sénégal est l’un des 4 pays hôtes de l’édition 2025 aux côtés du Maroc, de la Tunisie et du Ghana.
African Lion 2025 permet aux armées africaines notamment d’expérimenter les nouvelles capacités militaires de pointe, telles que le système de lancement de roquettes HIMARS, les armes d’escouade de nouvelle génération (NGSW) et des simulations avancées de cyberdéfense intégrée. La dimension humanitaire et médico-militaire n’est pas en reste. L’objectif principal de cette édition est de renforcer l’interopérabilité des forces alliées face « aux menaces hybrides ».
Pour ce qui est du désengagement des éléments français, le processus est bien en cours au Sénégal selon un calendrier consensuel. D’ailleurs, un communiqué conjoint du ministère de l’intégration africaine et des affaires étrangères sénégalais et du ministère des affaires étrangères français indiquait dans ce sillage, le 12 février 2025 : « Le Sénégal et la France ont décidé de constituer une commission conjointe pour organiser les modalités de départ des éléments français au Sénégal et de restitution d’ici la fin de l’année 2025 des emprises. Les deux pays entendent travailler à un nouveau partenariat en matière de défense et de sécurité qui prenne en compte les priorités stratégiques de toutes les parties ».
Cette commission conjointe franco-sénégalaise s’est réunie pour la première fois le 28 février et la partie française a remis à la disposition de la partie sénégalaise les installations et les logements des quartiers Maréchal et Saint-Exupéry. Situés à proximité du parc de Hann, ces quartiers, selon le communiqué du 7 mars de la représentation diplomatique française, « étaient prêts à être restitués depuis l’été 2024 ». Dans cette même foulée, les véhicules dont disposent les éléments français au Sénégal ont été convoyés par voie maritime, début mars (voir photos)».
En définitive, initié en janvier 2025, le désengagement des éléments français devrait s’achever cet été. Il reste maintenant à déterminer la nature du « partenariat militaire rénové » entre Dakar et Paris.
En définitive, initié en janvier 2025, le désengagement des éléments français devrait s’achever cet été. Il reste maintenant à déterminer la nature du « partenariat militaire rénové » entre Dakar et Paris.
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