La volonté des autorités sénégalaises
de permettre à toutes les populations du monde rural d’avoir accès à l’eau
potable est sur le point de se réaliser. En effet, le Directeur général de
l’Office des forages ruraux (Ofor), Lansana Gagny Sakho, a inauguré deux forages
dans le département de Goudiry, le lundi 16 février. Il s’agit du forage de
Dindoudy Doca et celui de Aïnou Mahdi, avec une capacité de 50 m3 chacun, pour
un potentiel global de 85 000 personnes. Mais, M. Sakho estime que la
gestion de ces forages doit être confiée à un privé.
C’est officiel. Les
forages des villages de Dindoudy Doca et Aïnou Mahdi ont été inaugurés par
Lansana Gagny Sakho, Directeur général de l’Office des forages ruraux (Ofor),
le lundi 16 février dernier, en compagnie du Coordonnateur du Programme d’eau
potable et d’assainissement pour le millénaire (Pepam). A l’issue des
cérémonies d’inauguration, M. Sakho a déploré le fait que la vente d’eau des
forages au Sénégal génère un montant estimé à 30 milliards FCfa alors que
certains tombent en panne, faute de pièces de rechange. «On ne peut pas
accepter ni admettre qu’une pièce de rechange d’un forage qui coûte 30 000
FCFA puisse provoquer un arrêt d’alimentation en eau d’une grande communauté
alors qu’il n’y a rien dans la caisse de l’Asufor», a-t-il tonné. Avant de
poursuivre que ces dysfonctionnements doivent être corrigés. Selon lui,
l’argent de l’eau doit aller à l’eau. Lansana Gagny Sakho a précisé que ces
forages ont démarré plutôt que prévu (30 janvier au lieu du 15 février 2015).
Ce, grâce à la qualité de l’équipe de travail.
Les bornes fontaines
doivent disparaître
Selon M. Sakho, les
bornes fontaines doivent disparaître. Pour que l’eau arrive dans les maisons de
ces villageois, il estime que cela est bien possible s’il y a la volonté. Les
châteaux d’eau de ces forages ont chacun une capacité de 50 m3 et une hauteur
de 15 mètres. Chaque forage a lui aussi un débit de 50 m3/h. Selon le patron de
l’Ofor, ces forages peuvent satisfaire la demande en eau des populations de ces
localités, avec un potentiel de 185 000 personnes. «Il n’est plus
acceptable que ces femmes passent la moitié de leur temps à aller chercher de
l’eau à des kilomètres», a-t-il souligné.
Concernant les besoins
des populations du monde rural qui veulent avoir l’eau potable à un prix
raisonnable par rapport à leur pouvoir d’achat et surtout que cette eau arrive
dans les maisons, le patron de l’Ofor estime qu’il y a un changement de
paradigme très important à faire non seulement au niveau de l’Etat mais aussi
au niveau des bailleurs de fonds et des partenaires techniques et financiers.
«L’hydraulique rurale ne peut pas se limiter à serrer des boulons d’un forage,
elle ne peut se limiter non plus à l’Association des usagers de forages
(Asufor). L’hydraulique rurale, c’est donner de l’eau potable aux populations»,
a-t-il souligné. Avant de soutenir qu’il faut remettre à plat tous les
programmes qui sont prévus parce que, «les contenus ne correspondent pas aux
besoins des populations».
Pour lui, l’objectif de l’hydraulique
rurale n’est pas de renforcer les capacités d’Asufor mais, plutôt de prendre
l’eau et de l’amener au niveau des populations. «Nous avons des ressources qui
sont très limitées et il faut qu’on arrive à les utiliser de façon optimale», a
précisé M. Sakho. Il s’agit de faire en sorte que l’argent généré par la vente
d’eau, soit utilisé pour faire des abreuvoirs et des branchements sociaux pour
ces villageois.
Manque de transparence dans la
gestion de l’Asufor
De l’avis du Directeur
général de l’Ofor, il n’y a pas de transparence dans la gestion des ressources
et le fonctionnement actuel des Asufor. Ce qui constitue, pour lui, «un frein
au développement de l’hydraulique rurale». Pour palier à cela, Lansana Gagny
Sakho recommande de mettre les Asufor à leur véritable place de positionnement
en association de défense des consommateurs, qui s’occupe de la qualité et des
problèmes d’accès à l’eau potable. Mais, il veut que la production et la
maintenance soient confiées à des professionnels, comme l’ont fait la Sénégalaise
des eaux (Sde) et la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones). Selon lui,
la solution est d’introduire des partenaires privés dans le système. En ce
sens, M. Sakho a indiqué qu’il a déjà signé un contrat avec la société
d’exploitation des ouvrages hydrauliques, qui va donner de l’eau potable à
300 000 sénégalais, à un prix correspondant à leur pouvoir d’achat.
Concernant ces deux forages, le
Directeur général de l’Ofor a souligné que la spécificité est que l’Asufor ne
touche pas à l’argent généré par la vente de l’eau des forages. Les sous vont
aller entre le gérant du forage et le représentant de l’hydraulique, dont une
partie va servir à financer les activités de l’Asufor et l’autre partie sera
utilisée pour régler les problèmes d’accès à l’eau.
Sur 8 millions de
consommateurs contre 1 500 Asufor, Lansana Gagny Sakho estime qu’il faut
prendre les décisions de façon courageuse et aller à l’essentiel, pour trouver
des solutions. «Il n’y a pas de Sénégalais des centres urbains et des Sénégalais
des centres ruraux. Il n’y a que le sénégalais tout court. Nous avons tous le
droit d’avoir de l’eau potable à un prix compétitif et de façon régulière», a
argué M. Sakho, qui précise que cela est en droite ligne avec la volonté du
Président de la République Macky Sall.
Un système qui a coûté près de 3
milliards FCFA et approvisionne près de 85 000 personnes
Le Directeur général de
l’Ofor a également annoncé que ces deux forages entrent dans le système Faboli
pour un financement global de la Banque mondiale de près de 3 milliards FCFA et
approvisionne près de 85 000 personnes. D’où la nécessité, pour lui, de
confier la gestion à des privés. «C’est de l’argent qu’on ne peut pas laisser à
la gestion de mains qui ne sont pas expertes», a-t-il soutenu. Pour lui, confier
la gestion de ces forges à un privé ne veut pas dire forcément que le coût de
l’eau va être cher. Mais, il s’agit de faire de sorte que le coût du m3 d’eau
soit le même pour tout le monde, en centres urbains comme en zone rurale. Cela
ne sera pas possible tant que les Asufors gèrent l’exploitation et la
maintenance des forages.
4 Commentaires
Deug Rek
En Février, 2015 (09:06 AM)Nous lui souhaitons un succès franc.
Gageons que cette association (ASUFOR) mettra au devant les intérêts des populations.
Voilà le profil de cadre qu'il nous faut dans toutes les stations de décisions.
Allzoum
En Février, 2015 (09:42 AM)Bonne Continuation à vous et plein succes
Ngoor Saar
En Février, 2015 (09:44 AM)Omar Pouye
En Mars, 2015 (11:54 AM)Participer à la Discussion