Le Collectif des imams et résidents de Guédiawaye et de la banlieue a levé son mot d’ordre de grève de non paiement des factures d’électricité décrété. Ce, quelques heures après que la Senelec a coupé le courant au poteau dans toutes les concessions qui ont refusé de s’acquitter du paiement de leurs factures.
« Le collectif des Imams et résidents de Guédiawaye et banlieue décrète la suspension, à compter du 18 Août 2010, du mot d’ordre de non paiement des factures d’électricité et le boycott des caisses de Senelec. Cependant, le Bureau du Comité du Collectif est instruit, en rapport avec les avocats du Collectif, à étudier les modalités de mis en circulation d’une pétition signée par le maximum d’abonnés pour une plainte contre Senelec pour rupture de contrat », déclare l’imam Youssoupha Sarr, président dudit collectif.
Il explique que le mot d’ordre de non paiement des factures d’électricité et le boycott systématique des caisses de Senelec avait deux objectifs principaux : mettre la pression nécessaire sur les pouvoirs publics et Senelec pour leur faire prendre conscience de l’acuité du problème de l’électricité et la nécessité de trouver des solutions urgentes pour apaiser les populations en procédant à une distribution acceptable de l’électricité le 15 août 2010 au plus tard.
Mais aussi faire cesser les mouvements incontrôlés et non encadrés suite aux coupures d’électricité dans certaines localités, manifestations non autorisées qui faisaient le lit de la violence, du désordre et de la destruction des biens publics et privé.
Pour lever leur mot d’ordre, le Collectif considère qu’à la date du 15 août 2010, ces deux objectifs ont été globalement atteints grâce aux efforts combinés des pouvoirs publics et de Senelec. Et que la Senelec, patrimoine national, est un instrument indispensable à la production, le transport et la distribution de l’électricité dans le pays, et qu’en tant que tel, contribuer à assurer sa pérennité est de la responsabilité individuelle et collective de tous les sénégalais.
Toutefois, au-delà de ce discours, on sait que si le collectif a pris cette décision, c’est que la Senelec a utilisé les gros moyens. En effet, vendredi dernier, au moment de la prière du vendredi, la Senelec a envoyé ses agents à Guédiawaye. Ils ont coupé le courant aux poteaux, plongeant ainsi dans le noir les maisons des personnes qui refusent de payer.
Ils ont passé le week-end sans électricité. Ce n’est que ce mardi, après discussions, que la Senelec a décidé de remettre le courant contre paiement des factures. Pour montrer sa bonne foi, le Collectif a tout simplement levé son mot d’ordre de grève.
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