LE MAÎTRE CORANIQUE M. AL ÂSSANE DIALLO DÉFÉRÉ AU PARQUET : II avait sauvagement violenté un de ses « talibes » de 7 ans

Un « talibé » à nouveau victime de cruels sévices corporels perpétrés par son maître coranique. Cette énième affaire de violence sur ces pauvres créatures, qui a eu lieu à Mbour, a été suivie de l'arrestation du mara­bout M. Al Assane Diallo qui a soutenu qu'il cherchait à ramener le «tali­bé » sur le droit chemin.

Alors que la très médiatisée affaire des deux «talibés» mineurs, sauvagement tabassés par leur marabout, est encore fraîche dans les esprits, voilà qu'une autre affaire similaire émeut les Mbourois. Cette fois, le fait a eu lieu au quartier Diamaguène 2. Un jeune « talibé » âgé de 7 ans dont nous taisons exprès le nom, originaire de la contrée de Barkédji (Linguère), a été nuitamment présenté, jeudi dernier, par un groupe d'individus, au poste de police de Diamaguène (Mbour). Ils avaient été sidérés par les multiples plaies béantes et en cours de cicatrisation, sur divers endroits du corps dudit «talibé». La victime étant peu prolixe, ils se sont rabattus sur ses camarades, pour avoir le cœur net sur l'origine de ces blessures. C'est alors que ces derniers leur ont expliqué qu'il avait fait l'objet de multiples sévices de la part de leur marabout, M. Al Assane Diallo, qui tient un daara traditionnel, à Diamaguène 2.

Fort de ces accusations, le commissaire Demba Diallo qui a ouvert une enquête, a mis en branle ses hommes, en vu d'appréhender le maître coranique. Ce qui ne sera effectif que le lendemain.

À l'origine de ces violences, «le versement de 500 F que le marabout exigeait par jour »

­Pendant ce temps, le gamin qui souffrait de ses blessures, était admis en observation au centre de santé de la zone où, un certificat médical; frappé de 10 jours d'incapacité temporaire de travail (Itt), lui a été établi. Reconduit au poste de police et mis devant les faits, le «talibé » qui a incriminé son marabout; la révélé que celui-ci l'avait mis dans cette situation, en le battant sans retenue, parce qu'il peinait à verser les 500 francs qu'il exige d'eux au quotidien.

Des allégations battues en brèche par le maître coranique qui, après avoir reconnu les sévices causés à la victime, s'est empressé de soutenir qu'il l'a battu de la sorte pour le ramener sur le droit chemin. Un moyen de défense peu convaincant du reste. Il a été placé en garde-à-vue et présenté le même jour au parquet de Mbour. Quand au «talibé», nos sources révèlent « qu'il a été pris en charge par l'observatoire pour la protection des enfants».