La recrudescence des cas de viols, commis sur les mineurs, préoccupe le réseau des parlementaires, à tel point que ces derniers ont saisi hier le procureur de la République.
Le procureur de la République s’est engagé à s’occuper des plaintes pour viol, enregistrées au niveau du Réseau des parlementaires pour la Protection des enfants contre les abus et violences, a annoncé lundi, le docteur Oumar Ndoye. ‘Le procureur nous a demandé désormais de lui apporter directement les plaintes des familles. Vous n’ignorez pas que nous avons des difficultés avec ces plaintes-là. Nous les emmenons tantôt à la police, tantôt à la gendarmerie, et les procédures sont dès fois longues’, a notamment déclaré Dr Ndoye, président du Réseau.
Ainsi, désormais, tout délit de viol commis sur les enfants (violences, pédophilies, attouchement…) sera directement traité par le procureur de Dakar, Ousmane Diagne que le président du Réseau des parlementaires pour la protection des droits de l’enfant a rencontré hier, en compagnie du député Cheikh Bamba Dièye et du président du Groupe d’action contre les viols d’enfant (Grave), Adama Sow. Ce fut l’occasion pour eux de saisir le procureur de la République pour qu’il leur prête main-forte dans leur initiative. Le réseau souhaite que le procureur requiert désormais l’application stricte de la loi qui prévoit une peine maximale de dix ans d’emprisonnement ferme contre les violeurs.
Et pour faciliter la tâche au procureur, le réseau promet de se rapprocher davantage de la population. Il compte la sensibiliser sur les risques de perturbations mentales que peut endurer un enfant victime de viol. Pour le docteur Oumar Ndoye, il ne doit plus y avoir de sujets tabous entre les parents et leur progéniture. Et ‘les parents doivent se rapprocher de leurs enfants et les aider à se protéger de certains individus malintentionnés qui sont dans leur entourage, mais surtout de leurs proches’. Selon le président du réseau, les parents ont tendance à ne pas vouloir dénoncer certains proches qui abusent de leurs enfants de peur de causer des représailles dans la société.
Pour mettre fin à ce genre de raisonnement, il y aura un numéro vert qui sera ouvert afin de permettre aux plaignants d’appeler pour dénoncer, dans l’anonymat, les auteurs d’abus. ‘Nous allons nous battre pour briser la loi du silence’, avertit Oumar Ndoye. Par ailleurs, le docteur qui déclare avoir traité des patients adultes victimes de viols dans leur jeunesse et qui aujourd’hui souffrent de troubles émotionnels, estime que le phénomène frappe trois fois, à savoir ’quand on est violé, quand on grandit et durant la vie de couple’. Il compte tout mettre en œuvre pour éradiquer ce genre de pratique qu’il qualifie de ‘monstrueux’.
Le député Cheikh Bamba Dièye a, de son côté, insisté sur la collaboration des médecins. D’après le député, ces derniers sont les seuls à pouvoir aider leur réseau à atteindre son objectif, en traitant avec plus de rigueur les dossiers médicaux des enfants victimes de violences parce que la légèreté peut être favorable au criminel. Cheikh Bamba Dièye a annoncé qu’une équipe permanente, dirigée par les membres du réseau, est mise à la disposition des familles victimes pour les accompagner pour le bon déroulement de la procédure à suivre pour faire tomber les bourreaux. Le réseau des parlementaires ambitionne de faire le tour du Sénégal afin d’encourager d’autres procureurs à s’engager pour le respecter des droits des enfants.
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