Pour le psychologue-chercheur Serigne Mor Mbaye, la gestion interminable du conflit casamançais ne se justifie pas. Car c’est un conflit de basse intensité qui, a-t-il dit, a été mal géré, en ce sens que beaucoup de gens qui en ont fait, selon lui, un fonds de commerce, s’emmêlent.
Venu animer un atelier d’étude sur l’impact du genre et de la mendicité sur la santé mentale à Ziguinchor en début de semaine, le chercheur Serigne Mor Mbaye s’est prononcé en marge de cette rencontre sur la gestion de la crise casamançaise qui aura 30 ans le 26 décembre. Pour le psychologue, ce conflit constitue un véritable fonds de commerce pour bon nombre d‘acteurs et intervenants. «Pour une région comme celle de la Casamance, on aurait pu en 30 ans, répondre à la demande des populations en essayant de la désenclaver et en essayant d’investir sur les jeunes générations», a-t-il soutenu. Car, Serigne Mor Mbaye est d’avis que c’est l’investissement qui fonde la paix ; en ce sens, note-t-il, que le cycle de pauvreté s’amenuise, de nouvelles solidarités s’organisent et qu’un sentiment national est renforcé. Mais cela est loin d‘être le cas au niveau de cette région où l’on parle, selon Serigne Mor Mbaye, d’argent, que d’argent.
Cet argent aurait pu, ajoute-t-il, contribuer à faire oublier les frustrations qui ont donné naissance à cette rébellion. «J’entends souvent dire que c’est une région laissée à elle-même, mais si elle est laissée à elle-même, mettons des ressources à des fins qui puissent permettre aux gens d‘être moins frustrés et mettons-les sur les jeunes générations», a-t-il conseillé.
«Il n’y a pas eu une adhésion nationale aux fins d’amener la paix»
Le directeur du Centre de guidance infantile et familiale de Dakar (Cegid) soutient avec force conviction que la crise casamançaise n’a jamais été une question nationale. «J’ai même l’impression qu’il y a eu des bandes qui se sont coalisées à des fins de résoudre ceci ou cela, mais il n’y a pas eu une adhésion nationale aux fins d‘amener la paix», martèle-t-il.
Le psychologue-chercheur estime, en outre, que les vrais protagonistes n’ont pas été identifiés. Et qu’à la place, figurent à l’affiche, des identités remarquables qui sont loin d’être, selon lui, les vrais protagonistes, les vrais interlocuteurs. Et c’est pour dire en résumé que la paix a été mal gérée. «Ça a été géré par de petits clubs, mais cela n’a jamais été une question nationale», a-t-il indiqué. Suffisant pour Serigne Mor Mbaye de soutenir à nouveau que le dossier casamançais est une question nationale qui doit mobiliser les ressources de notre pays. «Chaque citoyen doit œuvrer pour que la paix revienne dans cette belle région», plaide-t il.
Du point de vue géopolitique, Serigne Mor Mbaye estime qu’on n’a pas assez analysé les faits du conflit parce que ceux qui sont derrière, soutient-il, ont intérêt à ce que cette tension interminable perdure. Et ce, pour des raisons probablement économiques, dit-il. «Si les grandes puissances voulaient que la paix se réalise dans cette région cela aurait été possible», a-t-il indiqué. Une manière pour le psychologue-chercheur d’inviter les Africains à se mobiliser pour résister à tous ceux qui mettent le feu dans nos pays et qui reviennent par l’autre porte pour dire qu’ils veulent construire la paix. Et Serigne Mor Mbaye de prôner la résistance face à toutes les sirènes externes qui alimentent certaines situations.
7 Commentaires
Constat D'un Sénégalais
En Décembre, 2012 (21:51 PM)Mara5
En Décembre, 2012 (22:15 PM)Caporal Chef Diedhiou
En Décembre, 2012 (23:15 PM)voleurs va nu pieds et d'assassins drogues a merci.Il faut
être plus claires car certains ne sont pas bons aux devinettes.
Un malfaiteur,on ne negocie pas avec lui.On le traque,l'appre
hende et le gomme de la terre.Point final.Le reste c'est orga
niser des festins et des voyages de tourisme au dos de ceux
qui souffrent.
Zik
En Décembre, 2012 (01:39 AM)Thialobamba
En Décembre, 2012 (03:23 AM)Karen
En Décembre, 2012 (09:54 AM)Meme Kebemer
En Décembre, 2012 (11:28 AM)Participer à la Discussion