Equation à mille inconnues pour jeunes de tous bords et jetseteurs invétérés : comment profiter au maximum des douceurs et joies des vacances sans se priver des bienfaits du ramadan, mois de repentance dont la coïncidence avec l’été est synonyme d’un cauchemar absolue pour les adeptes du « ye ive.»
Déjà que des quotidiens n’ont pas manqué de se faire l’écho de ce que des hordes de jeunes avaient investi le week-end dernier discothèques et plages pour un dernier tour de piste et de bain, avant les privations de toutes sortes commandées par le jeûne prévu de toute façon pour commencer au pire au cours de la présente semaine.
Kanal a essayé d’y voir un peu plus clair : il y a ceux qui se convertissent opportunément au tout-spirituel, ceux décidés à gagner non sans grand écart sur tous les deux tableaux et enfin ceux qui ne comptent changer le moindre point du minutieux plan de rêve concocté pour les vacances.
Balla Guèye fait partie de la première catégorie. Cet étudiant rencontré dans un des jardins de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar jure que ramadan ne peut être un obstacle pour le déroulement de ses vacances. Mieux, il se dit heureux de l’arrivée du
mois béni.
Contrairement à la plupart des jeunes qui confessent que ce pilier essentiel de l’islam constitue un frein pour certaines activités udiques comme les baignades à la plage, les matchs de navétanes, les orties en boite, etc.
« Le fait que le ramadan coïncide avec les vacances m’arrange beaucoup, car ça va me permettre de lire mes khassidas comme le recommande Serigne Touba et d’aller passer mes journées à la mosquée pour prier Allah afin qu’il nous gratifie de sa grâce et de sa miséricorde», déclaré Guèye.
Partant, Balla Guèye trouve que le fait que certaines boites de nuit réduisent au minimum leur fonctionnement relève d’une « bonne initiative », déplorant par la même occasion l’attitude de certains jeunes musulmans, qui ont tendance à traîner au niveau des plages, sous prétexte de «tuer le temps.»
Serigne Ndiaye ne veut surtout pas donner l’air de quelqu’un de contrarié, estimant que les croyants de façon général et les jeunes en particulier devraient profiter de ce mois pour s’amender, solliciter le pardon de Dieu et suivre les recommandations divines.
« Le mois béni est une période de pardon, une période de purification de l’âme», mais aussi une occasion d’aider « les pauvres gens selon notre convenance en donnant de l’aumône qui est un acte de bonne foi», rappelle-t-il.
Serigne Ndiaye recommande donc aux jeunes de suspendre certaines de leurs activités dont le déroulement ne serait pas approprié avec l’essence du ramadan, mais aussi de s’évertuer à respecter les principes et règles du jeûne.
«Un bon musulman doit respecter les règles et principes de l’islam tout en acceptant de laisser de côté les interdits », renchérit Maïmouna, rencontrée au rond-point de la poste de Fann.
Selon la jeune fille, le ramadan ne peut pas constituer de frein pour les activités de vacances. «Je crois à ma religion » et donc «j’essaierai d’être quitte avec ma conscience en respectant toutes les recommandations ».
De même, estime Maïmouna, les jeunes filles doivent revoir leur port vestimentaire au cours du mois de ramadan. La période de l’été « ne justifie pas certains habits et quand on copie, on doit copier les bonnes choses», souligne-t-elle.
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