Après deux mois d’activités, l’Ecole sénégalaise est toujours marquée par le calme. Il n’y a ni grève, ni débrayage. Mais, pour le Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes), ce répit sonne comme le calme qui annonce la tempête. ‘Pour le Sudes, il y a là, assurément, les germes de la reprise d’une instabilité à tout point de vue préjudiciable au système éducatif’, déclare le syndicat dans un communiqué. ‘Il ne faut donc pas se tromper. Il n’y a aucune chance d’en arriver à la pacification de l’espace scolaire et universitaire sans un certain nombre de préalables’, ajoute le Sudes, exhortant les responsables du syndicat et l’ensemble des militants à garder avec fermeté et constance le cap sur le renforcement permanent de l’organisation et la défense intransigeante de l’Ecole et des enseignants.
Pour les camarades de Mamadou Diouf, le secrétaire général de la Csa, il ne fait aucun doute que la responsabilité du gouvernement, dans les troubles qui s’annoncent, est pleine et entière. ‘En ne réduisant pas son train de vie et en dilapidant les ressources publiques dans des domaines non prioritaires comme le Sénat, Conseil économique et social, certaines dépenses de prestige…, le gouvernement s’entête à ne pas donner au secteur de l’Education les moyens de son fonctionnement. Il fait montre des mêmes insuffisances pour ce qui est du recrutement des personnels enseignants’, poursuit le Sudes.
Pour une année scolaire apaisée, les enseignants exigent entre autres, le paiement régulier et à temps des salaires et indemnités, la prise en charge conséquente de la demande de formation selon des modalités plus pertinentes. ‘Il faudra, à ce titre, corriger la démarche cavalière et discriminatoire avec laquelle on a tenté d’initier les enseignants au nouveau curriculum de l’éducation de base. Sans oublier l’exigence de mettre fin aux violations des normes de la gestion démocratique’, prévient le Sudes. En plus, pour ce syndicat, le gouvernement doit, de toute urgence, se ressaisir et respecter les accords signés avec le Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement (Cuse). Enfin, il invite le pouvoir à organiser un débat sur l’école afin de parvenir à un consensus fort et durable liant tous les acteurs de l’éducation et de la formation.
Concernant le recrutement des volontaires, les enseignants se félicitent de l’engagement du ministre de l’Education de travailler à l’assainissement progressif du concours, mais regrettent et condamnent fermement les dérives qui commencent avec le recrutement des vacataires. ‘Il faut, dans ce domaine précis, procéder sans délai aux rectificatifs qui s’imposent pour davantage de transparence et d’équité ! De ce point de vue, le Sudes fustige le recrutement des vacataires au niveau de l’enseignement technique et la formation professionnelle et exige, à ce niveau également, le retour à des normes de qualité et de gestion démocratique des personnels’, soutient le communiqué.
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