Yeux de biche, taille de guêpe, elle avance avec une démarche lascive près du Rectorat, non loin de la Corniche Ouest. La mine radieuse, elle rayonne dans son haut blanc près du corps qui tombe sur son blue-jean slim qui dessine les contours de son corps de mannequin. Ses déhanchements sataniques laissent entrevoir un tatouage qui meurt sous son fessier. Elle est accompagnée de sa copine, vêtue d’un pantalon jean délavé très serré, sur un body rose avec de hauts talons noirs. Elle aussi s’est tatouée la nuque avec des initiales, probablement celles de son mec.
Non loin de là, sur le parcours sportif, un homme, musclé jusqu’aux orteils, s’est tatoué les biceps avec un aigle.
Des tatouages de ce genre, on en voit tous les jours. Garçons et filles se les font dans n’importe quelle partie de leurs corps, selon leurs préférences.
Alors qu’à ses débuts le tatouage était symbole d’une appartenance à une tribu ou signifiait tout simplement une marque indélébile pour les esclaves ou les prisonniers, il est aujourd’hui devenu plus qu’une tendance. Au Sénégal, le phénomène prend de plus en plus de l’ampleur, surtout chez les jeunes. C’est maintenant le «tu le fais ou tu n’as rien», en dépit des us et coutumes. C’est une marque d’audace, un signe d’amour, de beauté ou encore de séduction pour certains. Pour d’autres, c’est une façon de graver à jamais une chose qui a marqué leur vie. Certaines personnes pourtant considèrent le fait de se tatouer comme «un acte de vagabondage».
Il n’y a pas une partie spécifique du corps où l’on appose un tatouage. Les zones, les formes et les couleurs dépendent du goût de chaque personne. Dans une société comme la nôtre où le regard des gens et leurs jugements comptent pour la plupart du temps, faire un tatouage peut s’avérer mal vu. Nombreux sont ceux qui pensent que se tatouer le corps est un signe de «banditisme».
Luc, un tatoueur professionnel, renseigne que le gros des personnes qui viennent le voir sont adultes». «Ma clientèle est très variée et n’est composée que d’africains», fait-il remarquer, avertissant que le vrai tatouage (celui qu’il fait) est à vie. «L’encre tatouée ne peut partir ou rester quelques temps et s’effacer. L’encre piquée ne part plus. C’est pour toujours», précise-t-il. Il arrive que des gens se tatouent le corps et veulent l’enlever quelques temps après. La plupart du temps, l’explication fournie c’est qu’ils n’en veulent plus ou doivent postuler pour un emploi. Dans ce cas, la personne doit casquer fort, plus que ce qu’il avait dépensé pour se tatouer. «Détatouer n’est pas chose facile parce que cela se fait avec du laser. Non seulement c’est cher, mais aussi c’est douloureux et dangereux pour la santé», prévient-il.
Le tatouage, un risque pour la santé ?
Même si le dermatologue, Dr Amadou Hane, soutient que, a priori, «il n’y a pas de risques de se tatouer», il ajoute qu’«il peut arriver que la personne qui le fait soit allergique aux pigments de l’encre. Là ça peut causer des problèmes». Pour lui, le seul inconvénient c’est la cicatrisation en cas d’enlèvement du tatouage. «Il arrive que quelqu’un fasse un tatouage et l’enlève après. D’abord c’est douloureux, ensuite la cicatrisation peut s’infecter ou la trace qu’elle laisse est souvent laide à voir. Les risques sont donc ceux de mauvaises cicatrisations». Luc abonde dans le même sens que M. Hane. Mais insiste plus sur les produits utilisés par certains tatoueurs qui peuvent être «extrêmement dangereux pour la santé». «Un travail bon marché n’est pas bon et un bon travail n’est pas bon marché. Utiliser n’importe quel produit peut s’avérer très dangereux pour la santé. Parfois on peut voir un tatouage vert, or un vrai tatouage doit être noir. Ce sont les produits pauvres qui peuvent changer la couleur et c’est très nuisible pour la santé» dit-il. Pour lui, si toutes les règles d’hygiènes sont respectées, il n’y aura aucun danger pour le faire.
Le tatouage pas banni par la religion
Pour beaucoup de Sénégalais, le tatouage est haram, c’est-à-dire interdit par l’islam. Pourtant, certaines personnes se font tatouer pour marquer l’amour qu’elles ont envers Dieu. Si l’on s’en tient aux propos de Oustaz Abdoul Aziz Mbaye de Seneweb radio, «il n’est écrit nulle part dans le coran que le tatouage est banni par la religion». Cependant, il ajoute que «ce sont les intentions de la personne qui se fait tatouer qu’il faudrait vérifier. Si c’est la femme qui le fait par exemple à des fins de séduction en exhibant ses parties intimes, là il est interdit». D’après lui, se faire tatouer est différent de se dépigmenter. «Le tatouage peut concerner une petite partie du corps or la dépigmentation, qui est bannie par l’islam, transforme le corps». Bref, soutient l’islamologue, si les intentions sont bonnes, le tatouage n’est pas interdit par l’Islam.
Honni ou pas, la majeure partie de ceux qui se font tatouer le corps ne tiennent pas compte de l’aspect religieux, ni de ses origines, mais surtout de leur volonté de plaire et se faire plaisir.
15 Commentaires
Senegal En Danger
En Octobre, 2014 (11:17 AM)Rootblog
En Octobre, 2014 (11:35 AM)c'est nul pour une affirmation de ce genre.
je vous conseille d'utiliser plutôt des phases interrogatives pour certain titre dans vos infos.
James
En Octobre, 2014 (11:49 AM)Famara Diop
En Octobre, 2014 (11:50 AM)Patriote36
En Octobre, 2014 (13:27 PM)ce monde n est k le passage momentane de notre exil.
Djiguene
En Octobre, 2014 (14:05 PM)Montréalais
En Octobre, 2014 (16:24 PM)Atypico
En Octobre, 2014 (17:07 PM)Mane
En Octobre, 2014 (17:25 PM)Kou souke fofou pour tekki innamal ahmalou
Bi niyati dafay fene, fene, fene...
Sou daguanone nguene fek wa guede' diko
De'f wala touba..,,
Gni kham nagnou wakh. Sougnou nopi we'
Moussiba am....
Bakhoul, daghanoul, yiwoul....
Dqguanalko passewoul guate alouwa...
Fffp
En Octobre, 2014 (18:34 PM)Golocanada
En Octobre, 2014 (18:55 PM)Gaz
En Octobre, 2014 (19:21 PM)Doxandem
En Octobre, 2014 (20:16 PM)Gaz
En Octobre, 2014 (20:30 PM)Niim
En Octobre, 2014 (00:51 AM)Participer à la Discussion