Des journalistes et des citoyens sénégalais ont marché samedi à Dakar, à l’appel du Comité pour la défense et la protection des journalistes (CDPJ), pour protester contre la ‘’diabolisation’’ de la presse et exiger que des sanctions soient prises contre les éléments de la police ‘’identifiés’’ comme coupables des agressions perpétrées contre deux reporters sportifs le 21 juin dernier.
Les marcheurs qui étaient au nombre de 2.000, réclament les organisateurs (500 selon la police) sont partis de la place de l’Obélisque, à partir de 10 heures, pour aboutir devant les locaux de la Radiotélévision sénégalaise (RTS) où un message a été lu par le porte-parole du CDPJ.
Composés notamment de journalistes, d’hommes politiques et de syndicalistes, les manifestants portaient des pancartes sur lesquels on peut notamment lire : ‘’non à l’impunité’’, ‘’pour toutes les victimes d’injustice’’, ‘’non aux ennemis de la liberté’’, ‘’combat citoyen contre l’impunité pour la défense des libertés publiques’’.
Une marche nationale du même type a été organisée le 28 juin dernier, de même qu’une ‘’journée sans presse’’ a été observée le 21 juillet, pour exiger que ‘’des sanctions administratives exemplaires’’ soient prises à l’encontre des coupables des agressions perpétrées contre les deux reporters sportifs.
Dans un mémorandum lu à la fin de la marche, le Comité pour la défense et la protection des journalistes (CDPJ) invite les pouvoirs publics à assurer ‘’en tout lieu et en toute circonstance’’ la protection des professionnels de la communication dans l’exercice de leur métier.
Le CDPJ dit exiger en outre l’arrêt de ‘’la campagne de diabolisation, d’intimidation et de destruction des biens menée contre la presse, qui ne fait que son travail d’information et d’opinion’’. ‘’Le comité trouve inacceptable’’ l’attitude du ministre de l’Intérieur dans cette affaire qui, selon lui, a justifié le actes de torture, ‘’arguant que ce sont les journalistes qui ont agressé les policiers’’.
‘’Le comble a atteint son paroxysme lorsque le PDS (au pouvoir) s’est invité dans cette affaire en prenant la décision radicale de boycotter les organes de presse membres du comité, mais surtout en actionnant les leviers de l’Etat’’ pour tenter d’asphyxier économiquement les entreprises de presse, a souligné Ibrahima Khaliloulah Ndiaye.
Le porte-parole du comité a cité des ‘’actes de vandalisme, prémédités, annoncés, publiés dans la presse qui ont été mis à exécution au vu et au su de tout le monde’’, a dénoncé le comité en allusion au saccage de deux quotidiens, l’As et 24h Chrono.
Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Madické Niang, a récemment assuré que la justice ‘’ira jusqu’au bout’’ dans le traitement de cette affaire, en précisant que les rapports internes de la police ne peuvent pas ‘’influer sur le fonctionnent de la justice’’.
M. Niang faisait ainsi référence à un communiqué rendu public par le ministre de l’Intérieur, incriminant le ’’comportement’’ du journaliste Boubacar Kambel Dieng dans l’affaire de l’agression policière contre ce dernier et un de ses confrères. A l’appui de cette thèse, le ministère de l’Intérieur avait invoqué une ’’enquête exhaustivement menée’’ par les services compétents.
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