Les menaces d’Ahmed Khalifa Niasse: La dernière carte mal jouée

Le feuilleton Ahmed Khalifa Niasse et ses deux enfants accusés de blanchiment d’argent, est en train de prendre une nouvelle tournure. En lieu et place de produire des éléments qui innocentent ses deux enfants, le leader du Fap fait dans l’ intimidation. Il menace de divulguer des secrets d’Etat, ce qui est inédit dans une affaire encore pendante devant le juge.

Sur ce qu’il est convenu d’appeler l’ «affaire» Ahmed Khalifa Niasse, concernant l’accusation de blanchiment d’argent qui met en cause ses deux fils : Babacar et Mame khalifa Niasse, le leader du Fap est en train de déplacer le débat. Alors que l’enquête suit son cours et que toutes les personnes plus ou moins impliquées dans cette affaire sont suspendues à la décision de justice, il est tout de même bizarre que le patron du Fap veuille prendre les devants en proférant des menaces contre le président de la République, pour au cas où… Malheureusement, sa menace qui frise le ridicule, pose en soi un autre problème. Il a parlé de divulguer des secrets d’Etat, si ce qu’il appelle « l’acharnement » sur ses fils continue. « Me viser serait un suicide pour Wade » ( sic !) a dit le père des deux jeunes épinglés par le Centif pour blanchiment d’argent. Et Ahmed Khalifa Niasse de renseigner : « Tellement je suis chargé de secrets d’Etat, et même de secrets d’hommes d’Etat tordus jusqu’à l’os ». Une énormité, qui renseigne amplement sur les craintes de l’ancien ministre de la Nouvelle Ville, qui semble ainsi jouer son va- tout. Dans la menace ainsi formulée par Ahmed Khalifa Niasse, il est clair que c’est la République qui est visée dans ce qu’elle a de plus profond : ses secrets. Voilà que Khalifa Niasse semble vouloir « négocier » la liberté de ses enfants contre la divulgation de secrets qu’il qualifie d’Etat. Dans ses sautes d’humeur, le père des deux jeunes incriminés de blanchiment d’argent, n’a certainement pas fait attention qu’à son tour, il vient de commettre une bourde. Un secret, on meurt avec ! On ne le divulgue pas. Quand le secret concerne l’Etat dans son fonctionnement ou dans son principe, on s’interdit d’en parler. C’est là, un principe que tout citoyen qui a eu le privilège de fréquenter les rouages de l’Etat, doit avoir. Le droit de réserve qui s’impose aux citoyens en exercice les poursuit jusqu’à la fin de leurs jours. Sous ce rapport là, Ahmed Khalifa, en voulant faire peur à travers ce chantage, est en porte- à- faux avec les règles élémentaires du comportement du citoyen en République. Il s’y ajoute que dans son « chantage », c’est expressément la personne du président de la République qu’il vise. Rien que pour ça, le délit est constitué, pour plusieurs chefs d’ inculpation, dont l’ offense, la diffamation,etc. En définitive, ne dit-on pas souvent que les meilleurs citoyens d’une République sont ceux là qui, contre vents et marrées se font violence pour garder des secrets d’Etat même devant l’affolement excessif?