[ CONTRIBUTION ] Les "Schtroumpferies" de Karim Micha Wade

Pendant notre tendre enfance, quand le centre culturel français était ce qu’il était, nous formions un petit groupe d’élèves curieux heureux de marcher de Khar Yalla au plateau pour immerger notre esprit dans l’univers des bandes dessinées. Dans cet univers fantasmagorique, il nous était parfois difficile de faire la différence entre fiction et réalité.  Contrairement aux autres qui jetaient leur dévolu sur Lucky Lucke, j’étais fasciné par de Peyo (édition Dupuis).  Au fin fond de la Forêt, vivaient des créatures  minuscules de couleur bleue qui s’exprimaient d’une façon très singulière (Les Schtroumpfs).  D’aventures en aventures, les six petits héros se défendaient contre Gargamel, l’alchimiste, pour qui le seul ingrédient manquant à la fabrication de la pierre philosophale était la chair de Schtroumpf. Ayant réussi au concours d’entrée en sixième- les seuls du quartier populaire-  nous nous décidâmes que c’en était assez  des histoires de  Lucky Lucke et même, à mon grand regret, des Schtroumpfs  et autres BD.  Il nous fallait lire des choses plus « sérieuses »- comme « Tom Sawyer », « Le petit prince » et que sais-je  encore? Tout ce qui nous passait sous la main… jusqu'au magazine « Union » durant les périodes délicates de l’adolescence.

Grandes furent ma surprise et mon horreur de voir en direct, dans les locaux de « WAL FAADJIR » (Par Le Scélérat !) si près de chez moi, les fanfaronnades,  gamineries et niaiseries de Micha Wade.  Fut-il piqué par la mouche Bzzz ? Assurément oui ! De nature docile et altière, Micha qui semblait être enveloppé de  « mystère et d’aura » se jette nu dans le marigot politique, corps et âme, non sans avoir au préalable quémandé la pitié du pauvre bougre sénégalais, pour s’afficher et enlever le goût amer « du premier échec de sa vie ».  Maintenant, le voilà qui essaye de combattre cette image innocente de  petit schtroumpf  bleu pour nous présenter une nouvelle image, combien désobligeante, celle du « Schtroumpf noir ».  Et « GNAP », il s’en va lancer un défi comme le petit Dalton à Lucky Luke- plus rapide que son ombre- pour un duel à la « OK corral ». Peut-être, sous la guidée de la Schtroumpette - Diallo- s’est-il mis à l’évidence de la versatilité du peuple Sénégalais ?  Et puisque Le Grand Schtroumpf est en train de négocier avec Gargamel, ne serait-ce que pour sauver les chênes qui restent de la forêt, ne lui faut-il pas changer dès à présent la couleur des Schtroumpfs en noir.  Le voilà qui pique et mord la queue- faute de mieux- des autres schtroumpfs de sa génération.

De par ses visites de remerciement envers ceux qui lui ont tendu la perche pour « revenir aux affaires » par la petite fenêtre, à  sa mascarade à l’Assemblée nationale, en passant par ses galipettes à cheval,  il vient juste de  démontrer la véracité du dicton d’Abraham Lincoln « Si tu veux que les gens connaissent le degré de ton idiotie, ouvres la bouche ».  Son incompétence n’a d’égal que celui de son père : de sa langue maternelle, Micha n’en maitrise rien.  Qui n’a pas rigolé en sourdine en l’entendant avec Ibra Kane, le virtuose de l’édito oral, clamer tout haut « Nous allons aller voir les députés … » c’était à la veille du ras de marée du 22 mars. « Weddi degg bokku ci ». Mais alors quid de sa récitation mal apprise, ou bien, souffrirait-il d’une écholalie ou d’un infantilisme politique pour croire que le peuple tomberait dans son manège médiatique? Dommage que mon maitre Sidy ait raté une occasion en or de préserver ce qui lui restait de dignité mais surtout de sagacité.  Ainsi va Ndoumbelane!

De divertissements en divertissements, nous perdons de vue l’essentiel et inconsciemment tomberons dans le jeu de ces nains bleus. Nous risquons de nous lever un beau jour surpris de voir Micha Wade intronisé- car dans ses veines coule le sang « des élus de Dieu ».

Que les opposants républicains se le prennent pour dit.  Rien n’arrêtera le Schtroumpf noir dans son ascension.  Ayant essayé sans succès la voie des urnes, le Grand Schtroumpf nous fera avaler la pilule amère grâce au maquillage de la légalité républicaine.  Bien fait pour Ousmane Tanor Dieng, sommes-nous tenté de dire, s’il ne s’agissait pas de notre destin.  Qu’était-il « allé faire dans cette Galère » de Wade lors de la mascarade funéraire- se faire tresser des lauriers comme  « l’un des rares hommes d’état » ?  Tant pis sommes-nous tenté de dire car le peuple sénégalais mérite Micha comme président.  Si, en définitive, les journalistes de « Wal Faadjir » en sont l’élite, leur attitude obséquieuse, irresponsable et anti-professionnelle tue en nous tout sentiment de respect et nous donne envie de vomir.  Notre père nous interdisait de manger en public et c’est seulement maintenant que nous nous rendons compte du pourquoi.

 « Enlever le manteau que Dieu m’a remis, c’est Le trahir et trahir Son messager (PSL)» gémissait le Calife Ousmane sous le fil tranchant du sabre de son assassin.  C’est pourquoi, nous refuserons de démissionner et continuerons la lutte contre ce régime mégalomane et « kleptocratique » jusqu'à « l’une des deux victoires »- la patrie ou la mort...  Pour nous de la Diaspora, nous devons nous rappeler l’esprit du 4 juillet américain, «a few good men » hissant le flambeau de la lutte contre l’oppression  offrirent leur vie pour défendre la liberté. Organisons la Résistance et suivons l’exemple des grands hommes qui nous ont précédés car en dernière analyse  «la  liberté ne s’offre pas, elle se conquiert »

Dr Ousmane Diallo
Coordonateur du Mrds aux USA<17>[email protected]