4 millions de francs, c'est la somme que doit verser la chaîne de télévision 2Stv à Lèye Guèye, animatrice vedette des émissions Préférences et Fam. Le tribunal du travail de Dakar en a décidé ainsi, deux ans après la plainte de Mme Guèye contre son ex-employeur El Hadji Ndiaye.
L'attente a été certes longue pour Lèye Guèye, Mme Sy, mais le résultat en valait bien la peine. En effet, licenciée par la direction générale de la 2Stv depuis le 7 avril 2008, l'ex-animatrice de l'émission Préférences et Femme africaine moderne (Fam) vient d'avoir gain de cause. Elle a remporté la «lutte» après deux années d'attente.
Le tribunal du travail de Dakar en a décidé ainsi, en condamnant la 2Stv à lui verser des indemnités et primes de licenciement sans préavis des dommages et intérêt. «Mais aussi à me remettre un certificat conforme avec exécution provisoire» explique Lèye Guèye jointe au téléphone. Mieux, précise la jeune dame dont les éclats de rires au bout du fil témoignent de la grande joie, «je suis satisfaite, car je crois en la justice de mon pays. J'ai certes gagné la bataille, mais pas encore la guerre». Parce que de l'avis de l'exanimatrice de Préférences être licenciée pour cause de «vieillesse» par rapport au concept de l'émission est une chose anormale. Toutefois, le directeur général de la 2stv a fait appel tout en la menaçant de remporter la prochaine victoire.
Mais qu'à cela ne tienne, car à en croire Lèye Guèye, le droit a été dit, elle a été rétablie dans ses droits. Et puis, martèle-t-elle au bout du fil : «Je n'ai pas apprécié la manière dont il m'a arraché mon émission pour le remettre à une autre». Avec ce verdict, Lèye Guèye pense que les autres collègues auront aussi le courage de mener leur combat pour que justice leur soit rendue.
Interpellée sur le montant des indemnités que doit lui verser la 2Stv, Mme Sy refuse d'en parler. Mais Moussa Sow, son mandataire de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal, (Cnts), joint lui aussi au téléphone précise que les indemnités de dommages et intérêts s'élèvent à 4 millions de francs.
Une somme estimée minime par rapport à la faute subie, soutient son mandataire Moussa Sow pour qui, Lèye Guèye est une femme qu'on a utilisée dans des conditions anormales. «Elle n'avait pas un contrat en bonne et due forme, on ne lui remettait pas de bulletin de salaire, et la catégorie de fonction ne lui a pas été notifiée non plus», dénonce Moussa Sow. Pis, estime le mandataire, «des procédures de licenciement ont été escamotées par la 2Stv surtout qu'il n'y a pas eu de motif».
Et quid de la 2Stv qui va interjeter appel ? «Moi aussi je ferai appel», argue Moussa Sow, le mandataire, pour qui la 2Stv ne peut pas comprendre qu'elle soit condamnée, surtout vu son statut. Mais qu'à cela ne tienne, précise le mandataire, chaque partie doit respecter la loi.
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