Dans un micro-trottoir effectué par une radio de la place sur l’habillement des adolescents, une maman, sans doute fauchée, a lancé sur un ton amer qu’elle doit son manque d’argent aux jeunes filles. En effet, puisant dans une croyance populaire, elle a estimé que les jeunes filles outrageusement vêtues qu’elle croise le matin ou avec qui elle partage le car-rapide en allant vendre son poisson lui porte la poisse, en dévoilant à qui mieux mieux certaines parties intimes de leur corps.
‘’Noo ma um ! Noo ma um !’’, s’est indignée la marchande de poissons, révélant qu’à chaque fois que l’une d’elles la dépasse, la croise ou s’installe face à elle dans les voitures de transport en commun, elle ne peut s’empêcher d’entrevoir malgré elle des bouts de fesses ou de cuisses dont elle se serait volontiers passé. Elle a ajouté en martelant les mots que ses départs de sa lointaine banlieue pour son lieu de travail situé au centre-ville sont une véritable torture, obligée qu’elle est de frayer chaque matin avec des lycéennes qui à ses yeux dévalorisent la personnalité de la femme. Faite, selon elle, de discrétion et de pudeur.
Si elle savait, la poissonnière aurait pu dire précisément qu’elle est victime des ‘’danghal’’ et des ‘’check down’’, vêtements pour les premiers et manière de s’habiller pour les seconds. Deux choses ayant pour point commun d’attirer le regard sur le corps de la personne qui s’en trouve dévoilé ou relevé avec une netteté telle qu’on a l’impression d’avoir affaire à un nudiste.
On est vraiment loin de ces discrets voyeurs d’antan guettant fiévreusement le ‘’saganu’’ involontaire d’une fille ou de la supplique salace du batteur de tam-tam d’aisselle invoquant de sa voix de crécelle, et avec l’appui d’une assistance complice, le fameux ‘’njay xoley gisuma dara’’ (je vois rien moi !) pour inciter la pudique danseuse à se dévoiler.
Aujourd’hui, point n’est besoin de tous ces recours pour satisfaire certains appétits lubriques. Il suffit simplement d’ouvrir les yeux pour voir les filles défiler dans les rues, sanglées d’un ‘’danghal’’ très moulant qui épouse impudiquement les contours les plus discrets de leurs corps. Détournez le regard et vous tombez sur le ‘’check down’’ d’un jeune au pantalon baissé jusqu’aux ras des fesses et laissant entrevoir son linge de corps.
Si les filles sont des adeptes notoires du ‘’danghal’’ avec surtout leurs jeans —quoique des garçons aux penchants douteux s’y adonnent—, elles donnent aussi comme leurs collègues masculins dans le ‘’check down’’, considéré par ses nombreux tenants comme un phénomène de mode auquel il est de bon ton de sacrifier.
Il faut vraiment être un esclave de la mode pour ne pas pouffer de rire devant les silhouettes disgracieuses des adolescents qui donnent l’impression de se dandiner en marchant, du fait d’un jean trop ample et tombant en accordéon sur les pieds. Pour un peu on croirait avoir affaire à un adepte du ‘’pantalon de Moriba’’.Ce personnage fort célèbre des anciens manuels des classes de primaire était la risée de ses camarades à cause de son trop grand pantalon.
Un manque de classe durant les années 70 où la mode était aux coutures sur mesure via le tissu tergal qu’on transformait en pantalon ‘’taille tube’’, ‘’Otis’’ et autres ‘’pattes d’éléphant’’. Pour les teenagers d’antan, ‘’pantalon de Moriba’’ pouvait également signifier un vêtement d’emprunt contracté auprès de quelqu’un de plus grande taille. A ce propos, les chahuts étaient si bruyants que les adeptes du ‘’nass’’ (emprunt d’habitat) faisaient tout pour cibler dans leur démarche des connaissances de même carrure.
Porté avant la lettre, le ‘’pantalon de Moriba’’ aurait fait le bonheur des adolescents d’aujourd’hui qui font se pâmer de plaisir les filles quand ils laissent traîner au sol leur pantalon, découvrant par le haut des vêtements de corps parfois à la propreté douteuse. Qu’importe, le style branché de l’heure relève du port de vêtements dont la singularité est de ne pas laisser indifférent en attirant sur soi les regards.
Cela fait sourire ou provoque le dépit par un hochement de tête quand un garçon ou une fille au ‘’check down’’ (‘’criss cross’’, disent certains) vous dépasse de sa démarche maladroite, mais on ne rigole plus lorsque le bouchon est poussé plus haut par une fille ayant oublié ( ?) de mettre un slip ou un string pour faire plus in. Cela donne un spectacle impudique dont on se serait passé, à l’instar de la marchande de poissons vivant de vrais cauchemars sur le chemin de son lieu de travail.
Les incessants réajustements pour que tout ne tombe n’y peuvent rien : un bout d’anatomie se dévoile dès qu’on se baisse ou qu’on se hâte pour attraper le bus. A la grande joie des voyeurs qui décidément n’ont jamais été à la fête qu’en ces moments de ‘’danghal’‘ et de ‘’check down’’…
28 Commentaires
Cc
En Décembre, 2010 (16:10 PM)Reply_author
En Juin, 2021 (21:38 PM)Reply_author
En Juin, 2021 (15:42 PM)Harmaguedon
En Décembre, 2010 (16:15 PM)Aw
En Décembre, 2010 (16:18 PM)kholate léne séne bopp les femmes
Ira
En Décembre, 2010 (16:18 PM)Lautre
En Décembre, 2010 (16:23 PM)Le Juge
En Décembre, 2010 (16:31 PM)c raféte nice kouko ame wannéko walla bok
Kanisalat
En Décembre, 2010 (16:39 PM)Niangze
En Décembre, 2010 (17:05 PM)Babs
En Décembre, 2010 (21:45 PM)Aaaaaaaaaaaahhhhhhhh
En Décembre, 2010 (10:57 AM)Sans
En Décembre, 2010 (15:36 PM)Takassi
En Décembre, 2010 (15:54 PM)Sssssssss
En Décembre, 2010 (20:33 PM)Teug_life
En Décembre, 2010 (04:57 AM)Temps= Argent
Femme= Argentx argent
Femme= ( Argent )2
Argent= racine de problemes
Donc femme = Problemes
Nokoss Bamou Saff
En Décembre, 2010 (15:52 PM)Amadou
En Décembre, 2010 (16:08 PM)Mystere
En Décembre, 2010 (16:42 PM)Miame
En Décembre, 2010 (19:10 PM)merci d'avance
Hkm
En Décembre, 2010 (12:13 PM)Laardo
En Décembre, 2010 (14:43 PM)Cozo
En Décembre, 2010 (10:51 AM)X
En Décembre, 2010 (11:28 AM)Beb
En Décembre, 2010 (14:08 PM)Thiamfallou
En Décembre, 2010 (16:24 PM)Ndoye
En Décembre, 2010 (20:35 PM)Sousse Cham
En Janvier, 2011 (11:32 AM)Curay Coye La
En Janvier, 2011 (18:55 PM)Laardo
En Janvier, 2011 (13:50 PM)Participer à la Discussion