Lutte contre le Sida : L’environnement des homosexuels et des travailleuses du sexe pose problème

Une meilleure synergie des interventions pour une maîtrise de l’environnement des groupes vulnérables, c’est ce que préconise la Division Ist/Sida. Elle attire du même coup l’attention des acteurs de la réponse au Vih sur le cas des homosexuels et des travailleuses du sexe.

La non maîtrise de l’environnement des groupes vulnérables, notamment les travailleuses du sexe et les Men having sex with men (Msm ou homosexuels) pose problème aux acteurs de la réponse au Vih/Sida. Le Docteur Abdoulaye Sidibé Wade, Chef de la Division Ist/Sida, a attiré sur cette question l’attention du ministre de la Santé et de la Prévention Modou Diagne Fada qui présidait hier la Revue à mi-parcours du Plan stratégique 2007-2011. Cette évaluation de la réponse au Vih/Sida concerne la période 2007-2009.

Face à cette situation, le Chef de la Division Sida préconise une meilleure synergie des interventions pour une maîtrise de l’environnement des groupes vulnérables. En effet, malgré un taux de prévalence relativement bas constaté au niveau de la population générale avec 0,7 %, des disparités sont notées parmi les groupes vulnérables. Ce taux de prévalence reste élevé chez les travailleuses de sexe avec 19,8 % et les homosexuels avec 21,1 %.

Le bilan des résultats de la période 2007-2009 a montré que le nombre de travailleuses de sexe suivies est passé de 1 800 en 2006 à 6 492 en 2009 dans le cadre de la prise en charge des infections sexuellement transmissibles. Dans cette prise en charge, vingt-huit centres Ist, dont seize centres de référence, et trente-six sites fonctionnels dans treize régions sont mis en place.

Pour les homosexuels, une stabilité de la prévalence a été notée (de 21,5 % en 2006 à 21,8 % en 2009) et les résultats ont montré une évolution des sites de prise en charge. En 2009, les 794 homosexuels ont été reçus en consultation et 210 homosexuels porteurs de virus suivis. La bisexualité caractérise cette frange des homosexuels avec un taux de plus de 80 %.

Au-delà de cette frange que constituent les travailleuses du sexe et les homosexuels, les acteurs de la réponse au Vih se préoccupent du sort des militaires (0,7 %), des camionneurs (1,4 %), des pêcheurs (1 %) et des policiers (0,6 %). En effet, la vulnérabilité chez ces derniers vient compliquer l’équation des groupes vulnérables.

Les résultats de cette Revue à mi-parcours ont montré, à l’image de ce que l’on note à travers le monde, que l’épidémie du Sida se féminise. Au Sénégal, sur neuf femmes infectées, quatre hommes le sont avec un sex ratio de 2,25. En ce qui concerne le Conseil dépistage volontaire, les résultats de la Revue ont montré un cumul de 489 705 personnes dépistées, soit à mi-parcours 68,7 % de l’objectif final.

En ce qui concerne la prise en charge des personnes vivant avec le virus du Sida, la Revue a montré que 12 249 patients ont été mis sous traitement anti-rétroviral pour un objectif de 11 752 patients à prendre en charge en 2011. Une bonne évolution de la décentralisation de la prise en charge des Arv avec 60 % des patients suivis dans les régions.

L’objectif de cette rencontre à mi-parcours va permettre de déterminer le niveau d’atteinte des indicateurs clés et faire une synthèse des leçons apprises de 2007 à 2009. Il s’agira pour les acteurs de la réponse de relever les difficultés, contraintes et défis majeurs rencontrés, d’analyser les opportunités et de proposer de nouvelles orientations. Le Chef de la Division Sida a, pour sa part, relevé des contraintes liées à la faiblesse du système de santé et à l’insuffisance des ressources humaines. Pour ce qui est des perspectives, le Docteur Abdoulaye Sidibé Wade a insisté sur le renforcement de la qualité de la prise en charge par le relèvement du plateau technique.

PREVALENCE AU NIVEAU DES REGIONS : Ziguinchor, Kolda, Sédhiou et Vélingara, les plus touchées

Des disparités régionales sont notées dans la prévalence au Vih/Sida au Sénégal. En effet, les régions de Ziguinchor, de Kolda, de Sédhiou et de Vélingara restent les régions les plus touchées par le virus Sida. Cette prévalence élevée au niveau des régions du Sud préoccupe les acteurs de la réponse au Vih/Sida. Selon le Docteur Abdoulaye Sidibé Wade de la Division Sida, il faut traquer le virus dans les niches. Le spécialiste qui présentait hier la Revue à mi-parcours du Plan stratégique 2007-2011, a invité tous les acteurs à avoir un regard particulier au niveau de ces régions citées en mettant l’accent sur l’aspect transfrontalier de la prévalence.