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MAGAL EDITION 2006 : Pénurie d’eau « inquiétante » à Touba

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MAGAL EDITION 2006 : Pénurie d’eau « inquiétante » à Touba

La 111e édition du Magal de Touba est secouée par une pénurie d’eau au niveau de certains quartiers. Au moment où une partie des populations manifeste devant la presse, les autorités de la communauté rurale de Touba cachent mal leur colère. Le président de la communauté rurale a, à 24 heures du Magal, selon des confrères, menacé de faire une sortie contre le régime.

(De nos envoyés spéciaux) « Il règne une pénurie d’eau inquiétante », lance un fidèle talibé Mouride angoissé au volant de sa voiture 4 X 4, à la recherche du liquide précieux. Le monsieur qui n’a pas voulu révéler son nom, habite le quartier de Darou Marnane. Il est venu hier, dimanche 19 mars, au centre de secours des Sapeurs Pompiers de Touba à bord d’un véhicule avec à l’arrière 2 barils vides. Il n’a pas été le seul dans cette situation. Dans les interminables files qui meublent les routes, des bidons, et autres ustensiles pouvant contenir de l’eau sont visibles au premier coup d’œil. Les journalistes à bord du véhicule de reportage de Sud quotidien sont habituellement hélés pour leur demander de parler, de relater le manque d’eau criard qui frappe la ville de Touba en plein Magal.

48 heures avant le jour du Magal, le vendredi 18 mars dernier, une meute de la population a assailli des journalistes pour manifester leur désarroi et leur colère. Dianatoul Makhouwa, Madiana, Khaïra, entre autres sont les quartiers les plus éprouvés par cette pénurie d’eau.
Les journalistes que nous avons rencontrés chez la maison du Khalife général des Mourides, Serigne Saliou Mbacké, ont révélé que « le président de la Communauté rurale de Touba a menacé de faire une sortie au vitriol pour fustiger ce manque d’eau ».

Le vice-président de la Communauté rurale de Touba, par ailleurs chargé de la presse, Fallou Touré, a reconnu qu’il y a effectivement une pénurie d’eau. « C’est vrai qu’il y a des problèmes d’alimentation en eau », a-t-il confirmé. Il a tenté de justifier le manque d’eau par les problèmes d’électricité, reprenant ainsi les explications des techniciens en hydraulique. Selon Fallou Touré, « l’alimentation en eau à Touba se fait par le système des forages qui fonctionnent avec de l’électricité ». Le vice-président de la Communauté rurale de Touba a, par ailleurs, indiqué que « la ville a dépassé le stade où elle doit être alimentée en forage. Il faudrait amener de l’eau potable comme cela a été le cas pour toutes les villes et avoir une bonne gestion de l’eau. Je pense qu’il faudrait réfléchir au plus vite parce que le système de forage est dépassé. On ne peut pas alimenter plus d’un million deux cent mille personnes avec le système de forage ». Il a, également souligné que cela est lié à la croissance démographique de Touba qui est très forte, ce qui explique ces besoins en eau. Le chargé de la presse a souligné les autorités rurales ou le Khalif général, sont conscients de cet état de fait. Il a, ainsi, révélé que « le président de la République, Me Abdoulaye Wade, en a parlé avec le Khalif général des mourides. Il a demandé au Premier ministre de tout faire pour amener le lac de Guiers à Touba ».

Les autorités du service de l’hydraulique de la région, ainsi qu’au niveau central, ont fait profile bas pendant tout le Magal. L’année dernière, elles ont tenu une conférence de presse pour faire le point sur le service d’alimentation en eau qui n’avait pas connu de pareilles difficultés. Même pour les joindre au téléphone, relève d’un casse-tête chinois.

HYGIENE & ECONOMIE

Les germes d’un retour du choléra

La psychose du choléra avait envahi le Magal de l’année dernière. Les dégâts furent sans précédent. Seulement plusieurs pèlerins venus de tous les coins du monde, célébrer le 111e anniversaire du retour d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, hier à Touba, semblent oublier que le vibrion cholérique n’a pas totalement disparu. Les services médicaux soutiennent d’ailleurs que les déterminants sont toujours présents. Une mise en garde qui n’ébranle guère certains pèlerins qui continuent de défier toutes les règles d’hygiène. Du côté du ministère de la santé et de la prévention, la thérapie utilisée depuis des années, ne semble pas porter ses fruits. Des tracts, des affiches, et autres dépliants sont distribués dans tous les coins de rue de la capitale du Mouridisme. Mais le comportement des pèlerins prouve qu’à chaque Magal, c’est le statu quo. Tous ces messages sont tombés dans l’oreille d’un sourd. Les restaurants en plein air, pullulent. Sans occulter ces bassines remplies d’eau où tout le monde vient s’abreuver gratuitement.

Foire aux affaires pour les marchands ambulants

Il n’y a pas que la République du Sénégal qui se déplace à Touba, en cette période de Magal. La majeure partie des commerçants de Sandaga, de Colobane, entre autres, a déplacé étals et boutiques vers la capitale du Mouridisme. Le Magal est devenu une belle opportunité pour faire fortune en quelques jours seulement. Et ceci sans dépenser le moindre sous. La stratégie adoptée par ces jeunes est toute simple. Il suffit de connaître un grossiste qui vous délivre de la marchandise. La seule garantie est la pièce d’identité que vous déposez chez votre livreur. Mais il appartient également à ce dernier de déterminer le mode de rémunération. Un des jeunes vendeurs de jus de fruit à 50 F Cfa l’unité qui a préféré garder l’anonymat, confie qu’il gagne plus de 2000 F Cfa par carton. « C’est une société qui me fournit les cartons. Après vente, je leur remets 13.000 F Cfa, je garde les 2000 F Cfa. Et il m’arrive d’écouler deux à trois cartons par jour ». Ce qui lui fait 4000 à 6000 F Cfa par jour, qu’il n’est pas sûr de gagner à Dakar.

Un marchand ambulant, trouvé un peu plus loin, embouche la même trompette. « Je fais d’une pierre deux coups. Je viens d’abord pour le pèlerinage. Mais j’en profite également pour faire des affaires. A Dakar, j’exerce le métier de boucher. Ici à Touba, je vais tanner les peaux de moutons, des bœufs et des chameaux. Et ça me rapporte un peu d’argent. Par exemple, chaque peau tannée me revient à 8000 F Cfa. D’autres camarades gagnent 20.000 à 25.000 F Cfa par peau de chameau » confie M. Cissé.

Un autre marchand ambulant, Ndiaga Sèye, dit se frotter les mains avec le Magal. Vendeur de photos, ce jeune marchand est aussi un habitué des Magal. « Je vends les photos de presque tous les chefs religieux Mourides. Et je fais des bénéfices à 100 %. Je paie une photo à 100 F Cfa dans les laboratoires que je découpe en quatre parties. Après le travail, je les revends à 200 F Cfa »



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