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MAGNICK DIOP « SOUCHE», PRESIDENT DU MDES : YOUSSOU NDOUR A INVESTI PLUSIEURS MILLIARDS

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MAGNICK DIOP « SOUCHE», PRESIDENT DU MDES : YOUSSOU NDOUR A INVESTI PLUSIEURS MILLIARDS
L’organisation patronale qu’il dirige fête cette année ses 10 ans d’existence. Occasion saisie par nous, pour l’interroger sur le bilan du Mouvement des entreprises du Sénégal (Mdes). Mais aussi sur les questions brûlantes de l’actualité économique, ses relations avec Youssou Ndour et la licence attendue de la Télévision Futur Média (Tfm).  Mbagnick Diop s’épanche aussi, dans cette interview, sur l’homo senegalensis et sa tendance à caricaturer ses vedettes. 

Monsieur Mbagnick Diop, vous êtes le Président du Mdes. Vous égrenez vos 10 ans passés à la tête de cette organisation patronale. Concrètement, quel est votre bilan ?

Effectivement, le Meds va fêter ses 10 ans cette année. Je dirai dix ans d’innovations, dix ans d’actions, de réalisations, de ruptures et de propositions. Le Meds a initié des concepts qui font aujourd’hui le tour du monde et considérés comme des références, tels que : le forum du 1er Emploi, un cadre unique de rencontres entre demandeurs et offreurs d’emplois qui sera, en cette année, à sa 10e Edition. La diaspora des affaires : concept  novateur qui consiste, chaque année dans une grande capitale occidentale, à associer les Sénégalais de la diaspora à s’impliquer et surtout investir au Sénégal. C’est une rencontre où se retrouvent les pouvoirs publics, le secteur Privé, les partenaires au développement, les institutions financières internationales et la diaspora… Six éditions ont déjà eu lieu à Paris, New York, Milan, Barcelone, Montréal, Bruxelles. La prochaine édition est prévue à Washington le 06 octobre prochain. Les mercredis du Meds : rencontres bimensuelles avec l’ensemble des acteurs économiques, Financiers et de la Société Civile pour échanger sur toute l’actualité économique et Sociale… Les Cauris d’or, manifestation prestigieuse au profit du secteur privé. Un événement qui récompense les entreprises les plus performantes, les plus innovantes et les meilleurs managers. Les Universités d’Eté : cadre d’excellence pour communiquer et débattre sur les préoccupations de l’Entreprise Sénégalaise. Il y a aussi des réalisations telles que : La Fondation Emploi / Jeunes, le Magasine Economique "Perspectives", la Mutuelle d'épargne et de crédit du Meds, le Centre d'Incubation des Entreprises, le Collectif des Femmes Chefs d'Entreprise du Meds (CFD), les Assises Economiques Annuelles du Meds. C’est pour vous dire que le Meds s’investit pour perpétuer encore et toujours les valeurs de l’excellence, de la rigueur et de la probité professionnelle. Vous le savez, le Meds, c’est une organisation de rupture et d’innovation ; le Meds c’est un concept, un projet de société, une vision, un mouvement de réflexion et d’action. Pour terminer sur ce point, notre bilan en dix ans est globalement très positif, ce qui n’était pas évident au départ.

Vos détracteurs vous reprochent d’être plus présent dans les séminaires que dans le sens du renforcement du patronat ?

Vous savez, au Sénégal, il est très difficile de travailler et surtout de réussir. On est souvent victime de faux procès, de préjugés sans pour autant maîtriser le domaine d’action du ciblé. Le Mouvement des Entreprises du Sénégal a démocratisé le patronat. Aujourd’hui, plusieurs centaines de jeunes patrons, de femmes Chefs d’Entreprise sont présents dans le secteur patronal. Le Meds est présent dans tous les centres de décisions économiques du pays, avec des contributions de qualités. Nous sommes membres du Conseil Présidentiel de l’Investissement, membre de la quasi totalité du secteur privé… Depuis notre création, nous œuvrons pour le renforcement du patronat pour des actions hardies. Nous avons fait le choix de relever aujourd’hui le défi du progrès social et de la croissance Economique. Nous agissons pour bâtir une société de liberté, de responsabilité et d’abondance. Nous plaidons pour la consolidation des acquis, pour un environnement des Affaires sain et propice à l’investissement.

On ne vous a pas pourtant trop entendu sur l’Environnement des affaires au Sénégal caractérisé pourtant par une certaine morosité. Qu’est-ce qui explique ce mutisme ?

S’il y a une organisation patronale qui a le plus interpellé à plusieurs reprises l’Etat sur la dette Intérieure, sur la fiscalité, l’implication du privé dans les privatisations, le problème du Port Autonome de Dakar, le problème d’accès au crédit des Pme, la frilosité de nos banques, du cas de Bara Tall, Youssou Ndour et d’autres acteurs économiques moins connus, c’est bien le Meds. Vous savez, ceux qui règlent réellement les problèmes, les contentieux, ne sont pas souvent ceux qui s’épanchent dans les médias à longueur de journée…

Mais comment analysez-vous la situation économique présente ?

La crise économique et financière mondiale a impacté négativement sur nos économies. Nous avons traversé une triple crise durant l’année 2009 : énergétique, financière internationale et mondiale. Nos entreprises ont été confrontées à de rudes épreuves. Le taux de croissance a été revu à baisse, les difficultés de trésorerie, le financement des entreprises, la dette intérieure etc. Tous ces facteurs ont contribué a installé une morosité dans l’environnement des affaires. Cependant, la relance est là, les activités ont repris de plus belle. 2010 s’annonce mieux que 2009, même si tous les clignotants ne sont pas encore au vert. Pour ma part, je suis pour un fonds d’investissement national. Ces fonds d’investissements nationaux existent dans tous les pays qui ont émergé. Ce fonds d’investissement est devenu une urgence pour mettre un terme à la recolonisation économique de notre pays. Le privé Sénégalais s’est largement décomplexé, c’est à l’Etat de promouvoir le privé en créant les conditions idoines. Le privé national a déjà fait ses preuves. En matière économique, le privé national est le premier allié de l’Etat. Prenez l’exemple des grands pays : Sarkozy est le plus grand commercial des Entreprises Françaises ; Obama de même pour les Etats-Unis, etc. Plus le privé s’enrichit, plus l’Etat en profite. C’est pourquoi, l’Etat doit activement soutenir la création d’un fonds d’investissement. Un fonds d’investissement est tout ce qui manque pour faire émerger un privé national plus audacieux et plus ambitieux. En tout cas, aucun pays au monde ne s’est développé avec le binôme infernal : endettement et aide au développement. Par contre, tous les pays qui se sont développés l’ont été en s’appuyant sur le privé.

Vous êtes plutôt proche du Président Wade et de sa famille, qu’est-ce qui explique cette proximité ?

Il est vrai que la « première dame » du Sénégal est mon ami et nous travaillons beaucoup sur le volet social. Et dans le cadre de mes actions et surtout du Meds, nous avons initié un volet social. Qui est symbolisé par la Fondation Emploi / Jeunes. Qui permet à des jeunes sans emploi de s’insérer dans la vie active. Il y a aussi un centre d’incubation pour aider les jeunes porteurs de projets. Sans oublier la mutuelle d’épargne et de crédit pour aider les femmes. Nous avons vu que la Première dame faisait des actions similaires. Nous nous sommes investis auprès d’elle pour une synergie de nos actions. Nous avons des relations internationales et elle jouit d’une renommée internationale. Nous cherchons des ressources additionnelles pour soulager ceux qui souffrent. J’ai également de très bonnes relations avec le président de la République qui apprécie beaucoup les actions du Meds. Tous ceux qui sont honnêtes savent que mes amitiés sont transversales. Les gens de la majorité présidentielle sont mes amis. Mais, j’ai aussi beaucoup de détracteurs parmi eux. Dans l’opposition, je compte aussi beaucoup d’amis. Je peux en citer Talla Sylla, Tanor, Dansokho, Moustapha Niasse. Je fais partie des rares Sénégalais à pouvoir échanger et communiquer avec l’ensemble des responsables politiques du pays. Je pense qu’un pays a besoin de personnalité comme moi. Mes relations avec la famille présidentielle sont plutôt celles que j’entretiens avec la Première dame.

Vous êtes aussi connu pour être un homme de réseau. Cela vous sert-il ? Oui ou Non ?

Oui je suis «réseauté». J’ai des amis partout depuis très longtemps et cela facilite beaucoup de choses, surtout en affaire avec mes partenaires. Pour développer, industrialiser, il y a toujours des lobbies. Je suis un homme de réseau qui s’active dans le bon sens du terme. J’essaie de régler beaucoup de problèmes en facilitant les choses. Ce qui peut permettre au Sénégal d’émerger.

L’actualité est aussi marquée par un bras de fer entre le Groupe Futurs Médias (Rfm), représenté par son PDG, et le pouvoir. Là non plus, on ne vous a pas tellement senti, alors que vous êtes un ami de Youssou Ndour.

Je suis à l’aise pour parler de ce dossier. Youssou Ndour est un ami d’enfance. On a longtemps cheminé. Nous avons une complicité intellectuelle. On a un feeling. Au-delà de ce que les gens peuvent penser, c’est mon frère. Pour Tfm, j’ai été un des premiers à m’investir dans ce dossier. J’ai toujours échangé et discuté avec Youssou Ndour sur la question. Je ne peux pas participer à la création d’un bébé et ne pas m’investir pour qu’il grandisse. Dieu merci, il y a aujourd’hui des avancées. Je vois quotidiennement Youssou. Et je fais, avec les autorités étatiques, en sorte que le problème soit définitivement résolu. Ceux qui règlent les problèmes ne sont pas toujours ceux qui font les déclarations dans la presse. En dehors de Tfm, j’ai toujours été un des premiers avocats de Youssou Ndour à des niveaux insoupçonnés. Et ça, les autorités de ce pays le savent. Je préfère agir dans l’ombre et la discrétion. Et nous sommes toujours en phase.

Pensez-vous que, dans un pays qui se dit démocratique, on en arrive à interdire à un homme…d’entreprendre ? 

Non ! Youssou Ndour, ce n’est pas seulement un artiste. C’est un manager, un employeur. Il est du secteur privé. Et je suis bien placé pour le dire. Il a créé des centaines d’emplois et investi plusieurs milliards dans ce pays. On ne peut pas interdire à Youssou d’entreprendre. Il y a eu un problème de communication. Il faut essayer de régler les problèmes au lieu d’essayer de les envenimer. Youssou Ndour est le meilleur ambassadeur sénégalais. Il n’y en a pas deux. Il est plus célèbre que le Président Wade. Si vous allez à l’étranger, vous vous rendez compte que c’est quelqu’un de respecté et d’adulé. Il fait la fierté de notre pays. Il est très écouté ailleurs. C’est un leader d’opinion. Il ne faut pas créer d’amalgame. Il y a eu un problème ponctuel de communication et de procédures. Les choses sont en train d’évoluer dans le bon sens. Youssou Ndour est un  exemple. Il s’est battu tout seul pour arriver à ce niveau. Il est le symbole de la nouvelle génération de chefs d’entreprise.

La CAN 2010 démarre demain. Quel est le sentiment qui vous anime ?

Beaucoup de frustration parce que tout le monde sait que le Sénégal regorge de talents et de footballeurs exceptionnels. Cependant, le football est en train d’évoluer positivement, même si on a raté la Can et le Mondial 2010. Mais le Sénégal souffre d’un problème de politique sportive. Il faudrait qu’on apprenne à se soutenir mutuellement. Il est inadmissible que ceux qui ne sont pas à l’intérieur de la Fsf passent tout leur temps à tirer sur les responsables élus. C’est cette attitude qui fait que le Sénégal ne gagne rien, malgré la génération d’orée de 2002. Il faut que les acteurs se mettent ensemble. Il faut arrêter de se torpiller et de tirer sur les dirigeants. J’ai apporté au football pour avoir travaillé avec la Fsf, mais lorsque vous êtes à l’intérieur, vous recevez tellement de coups que vous n’avez qu’une envie : baisser les bras. Ce qui n’est pas normal. Il y a tellement de gens de qualité capables d’apporter une plus-value au football, mais tout le monde est hésitant. L’équipe fédérale en place bénéficie de préjugés favorables et est, pour l’instant, soutenue par l’ensemble des acteurs. Espérons que nous serons présents à la Can 2012 et au Mondial 2014.

On dit que vous êtes un dandy, que vous aimez la belle vie.

Je suis un bon vivant, parce que j’aime les bonnes choses. Je pense que je mérite de profiter de la vie parce que je suis un bosseur. Je travaille pratiquement tous les jours, les samedis, dimanches, jours fériés… Il m’arrive de quitter mon bureau à minuit. Lorsque j’ai un peu de temps libre, je me fais un peu de plaisir. C’est d’être avec des amis et dans des endroits chics pour décompresser. La vie est tellement courte que je me refuse de me prendre au sérieux. C’est ce qui fait ma force. Je suis un anticonformiste. Mais je suis loyal, gentil et positif. Je ne connais pas le mal. Je ne le fais à personne.

Vous avez aussi du charisme, d’où est-ce que vous le tirez ?

Le charisme, c’est une affaire de Dieu. Beaucoup de mes amis me disent souvent : «Mbagnick, nous avons des milliards et les gens ne nous regardent même pas quand tu es présent. Partout où nous allons, il y a une ruée vers toi. Ils te sollicitent et tu essaies de régler les problèmes.» C’est inné chez moi et c’est le Bon Dieu qui l’a décidé ainsi. J’ai la facilité de pouvoir touché les grands décideurs. Et ça ce n’est pas donné à tout le monde. J’ai un bon cœur et j’essaie de faire du bien. Même à ceux qui me veulent du mal, je ne leur souhaite que du bien. Je suis conscient d’avoir des détracteurs. Mais dans la vie, il y en aura toujours qui ne seront d’accord avec vous. Même le Prophète (PSL) avait des détracteurs. Il faut que je sois toujours fier de moi. Ce qui est important, c’est d’être sensible. Je prie Dieu de me donner la force pour me battre, résister et continuer à réaliser de bonnes choses pour les démunis et les faibles. Nous allons tous partir.

Qu’est-ce qui vous tient le plus à cœur et que vous voulez réaliser à tout prix de votre vivant ?

La Fondation Emploi / Jeunes que j’ai mise en place est sincère en moi. J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. (Et l’émotion le gagne, sa voix tremble). Chaque année, je vois des dizaines de milliers de jeunes qui ont fait de très bonnes études et de bonnes formations, mais qui sont issus de milieux défavorisés ou de familles pauvres. Le forum est gratuit, j’y mets beaucoup d’argent, notamment dans le transport, l’hébergement, la prise en charge des jeunes pour leur permettre de décrocher le premier emploi. Et chaque année, plusieurs d’entre eux sont casés. Et lorsque je vois des détracteurs qui ne sont pas au courant des investissements effectués gratuitement, j’ai mal. Je voudrais qu’on retienne de moi que je suis un gars bien. Si cela ne tenait qu’à moi, il n’y aurait pas de misère sur terre. Je veux que la Fondation soit de dimension internationale, qu’elle me survive. Je veux continuer à aider ces jeunes qui sont des soutiens de famille. Je veux aussi que le Mdes me survive, puisque je l’ai créé à partir de rien et il est devenu aujourd’hui une référence.



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