En envoyant leurs enfants en colonie de vacances, les employés municipaux de Rufisque ne savaient pas qu’ils livraient leurs filles à un ou des pédophiles. Après que le cas de la jeune O. K. G. a éclaté, voilà que les parents convergent vers les centres de santé pour faire examiner leurs enfants. Ainsi, l’on accuse la mairie d’avoir créer les conditions de cette débauche sur mineure.
Depuis que notre confrère L’Observateur a révélé, dans sa livraison d’hier, un cas de pédophilie qui s’est produit lors de la colonie de vacances 2006 de la Mairie de Rufisque, la psychose s’est emparée des parents dont les enfants avaient fait le déplacement en Gambie. En effet, il s’agit d’un moniteur du nom de Aly Bâ, âgé de 51 ans, qui a abusé à maintes reprises d’un des colons du nom de O. K. G., âgée de 11 ans. D’ailleurs, dès l’éclatement du scandale, le moniteur pédophile a été interpellé et déféré au parquet. La nouvelle, qui alimente tous les sujets de conversations, s’est répandue comme une traînée de poudre dans la ville au point que les parents sonnent l’alerte.
En effet, nombreux sont les pères et mères de famille qui envoient leurs filles dans les centres de santé et dans les cliniques de la place, pour les faire examiner. «Il faut parer au plus pressé. Car, rien n’est plus sûr. Comment a-t-on pu introduire un si redoutable loup dans la bergerie ?», s’alarme cet employé municipal dont deux des filles faisaient partie de l’expédition organisée par le maire Ndiawar Touré. Et un de ses collègues d’ajouter : «C’est le seul cas qui est décelé, mais c’est sûr qu’il y en a eu d’autres. Ce n’est pas le première fois que de tels actes de viols et de pédophilie soient enregistrés dans la colonie de vacances de la ville de Rufisque. Vous savez qu’il y a une solidarité entre moniteurs de sorte que personne n’en parle. C’est lâche, car ce sont des enfants qui sont souillés. Il faut que la lumière soit faite autour de cette question.» Ce sentiment de l’agent municipal est partagé par d’autres parents qui exigent des consultations collectives pour toutes les filles qui ont pris part à l’expédition afin de jauger le niveau de ravage du moniteur.
Seulement, dans cette affaire, certains parents hésitent à parler à visage découvert pour ne pas exposer leurs enfants. Mais, cela n’empêche que les populations restent convaincues que le cas de O. K. G. est l’arbre qui cache la forêt. Car, l’on soutient mordicus que d’autres fillettes ont été abusées et, peut-être, par d’autres moniteurs comme M. Bâ. Pour en avoir le coeur net, nombreux sont les parents qui soumettent leurs enfants à des interrogations serrées afin de savoir si elles ont subi le même sort que la mineure O. K. G.
Par ailleurs, de l’avis des parents et des employés municipaux, les responsabilités d’un tel acte ne doivent pas être limitées sur le seul moniteur. «Même si son acte est individuel, il faut souligner que la municipalité a réuni les conditions d’un drame assimilé au cas de Pierre Lefort. On ne peut pas pour des considérations politiciennes fouler les textes qui régissent l’organisation des colonies de vacances, en mettant plus de 500 enfants dans un même site». «Le nombre de colons favorise la commission de certains actes et même d’autres. Car, personne ne peut garantir le contrôle qui sied», peste le président de l’Association des handicapés du département de Rufisque, Aly Bocar Dia à qui 10 places ont été affectées. «C’était tout sauf une colonie de vacances. Aucune règle n’a été respectée et c’est pourquoi des actes de pédophilie ont été notés», déduit-on.
En outre, les parents ne comptent pas se limiter à des actions individuelles. En effet, des bonnes volontés sont en train de sensibiliser les autres pour mettre en place un cadre formel à partir duquel un plan d’actions sera élaboré pour que la lumière soit faite sur cette affaire. Déjà, on n’écarte pas d’enclencher une procédure judiciaire contre la mairie et l’organisateur de la colonie. A ce sujet, Enda Graf, qui avait gagné le marché, compte saisir la justice par le biais de son conseiller juridique. C’est ce que confie son coordonnateur départemental, Moundiaye Cissé.
Du côté de la Mairie, l’on se refuse à tout commentaire.
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