Les populations de l'arrondissement de Fimela, longtemps confrontées à un manque d'eau, ont organisé une marche une fois de plus pour alerter le gouvernement. Les localités de Ndangane, Palmarin, Diofior, Fimela entre autres sont à bout de souffle.
"Depuis plus de dix ans, nous n'avons pas d'eau. Les robinets coulent uniquement à partir de 3h du matin, et nous peinons même à remplir une bassine à cause de la faible pression. Chaque jour, nous dépensons entre 2 000 et 3 000 FCFA pour acheter de l'eau en bouteille, en plus des dépenses quotidiennes. C'est trop coûteux", a dénoncé Édouard Ndong, coordinateur du collectif de défense du patrimoine, qui regroupe toutes les communes de l’arrondissement de Fimela.
Il ajoute : "Les femmes font leur vaisselle avec de l’eau de mer. Lorsqu’elles accouchent, c’est encore pire. Les structures sanitaires de la zone sont dépourvues d’eau. Nos enfants vont à l’école sans se laver. À Ndangane Sambou, les élèves utilisent l’eau de mer pour effacer les tableaux. En 2025, c’est une aberration ! Ces apprenants risquent bientôt de développer des problèmes de vision.
Sur le plan environnemental, le manque d’eau commence à affecter les arbres qui se fanent de jour en jour."
Le village de Ndangane qui est plus affecté joue un rôle important dans l’économie de la région de Fatick avec son potentiel touristique. Malgré tous ces atouts, soulignent les manifestants, la localité peine à se développer à cause du manque d’eau.
Le porte-parole du jour fustige : "Nous n’avons pas d’eau alors que chaque mois, nous payons des factures. Si nous tardons, la Sen’Eau nous envoie des bons de coupure, parfois supérieurs au montant que nous devrions payer."
Les responsables de l'arrondissement de Fimela avaient rencontré l’ancien ministre de l’Eau et de l’Assainissement sous le gouvernement sortant, mais sans succès. Ils pointent aujourd’hui du doigt l’État du Sénégal, qui, selon eux, ne se préoccupe pas de leur situation. "Un ami m’a dit que la zone est confrontée à ce problème depuis 1992. Tous les gouvernements successifs n’ont jamais pris ce problème au sérieux ", a-t-il déclaré. Il souligne également que l’actuel ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, effectue des tournées dans plusieurs localités. Il se demande alors : "Pourquoi pas à Fimela ?"
Édouard Ndong tient à préciser que cette marche est loin d’être un acte politique. "Il y a beaucoup de militants de Pastef ici. Nous voulons seulement que notre problème soit réglé. Le président Bassirou Diomaye Faye est bien au courant. Nous plaçons notre espoir en ce régime pour que cette situation soit enfin résolue définitivement."
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