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MARIAGE FORCE D’OUMOU AWA DIALLO A VELINGARA : Sous-préfet, président de Conseil rural, Raddho et associations de défense des Droits des enfants se mobilisent

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MARIAGE FORCE D’OUMOU AWA DIALLO A VELINGARA : Sous-préfet, président de Conseil rural, Raddho et associations de défense des Droits des enfants se mobilisent

Oumou Awa Diallo, la collégienne en classe de 4e au Collège d’enseignement moyen de Linkéring, ne sera pas seule dans son combat qui l’oppose à son oncle Malang Sané qui jure de briser, par tous les moyens, son stylo au profit du pilon (voir L’Observateur du mercredi 2 décembre 2009). Des associations et organisations de défense des Droits des enfants menacent de porter plainte contre l’oncle de la petite collégienne, sommée de rejoindre son domicile conjugal dimanche prochain.

Après la publication de notre article (paru dans L’Observateur du mercredi 2 décembre 2009), des voix se sont élevées pour condamner cette forme de violence faite aux filles en milieu scolaire. D’abord, c’est la présidente départementale de la Scofi, Aminata Coulibaly, qui a réagi la première en transmettant un rapport  fustigeant l’attitude de l’oncle de la fille qui semble être traumatisée. La réaction ne s’est pas fait attendre du côté des autorités administratives locales. Mamadou Bamba Fall, sous-préfet de Bonconto, a saisi le président du Conseil rural de Linkéring, Mamadou Bayo, pour sauver la scolarité de la mineure, Oumou Awa Diallo. Aussi, le Comité local pour la promotion de la scolarisation et le maintien des filles à l’école que dirige Mbaye Téo Ngom, professeur d’Anglais au Cem de Linkéring, a engagé un bras de fer avec le vieux Malang Sané. Le comité a interpellé des associations et organisations pour la défense des Droits des enfants pour que l’oncle renonce à ses idées archaïques fondées sur des raisons coutumières pour sacrifier les intérêts de sa nièce qui est encore une mineure. «L’oncle a décidé de marier dimanche prochain Oumou Awa Diallo qui est pourtant intelligente à l’école. À en croire la petite fille et son entourage, tous les détails pour l’organisation des fiançailles sont réglés. Seulement, je tiens à préciser que cela ne peut constitue un obstacle pouvant nous empêcher de poursuivre notre combat», a fait savoir la présidente locale de la Scofi de Linkéring, Mbaye Téo Ngom.

La Raddho se mêle à la danse

La section de la Raddho de Vélingara est entrée dans la danse. Son président départemental, Amadou Dièye Sow, s’est impliqué personnellement pour la cause de cette fille mineure. 

M. Sow, qui fustige le comportement irresponsable de certains parents, soutient que «ces manquements aux droits humains, qui portent atteinte à l’intégrité physique et morale de la fille, sont liés au tabou qui empêchait auparavant de dénoncer des auteurs d’actes violents comme celui que vient de commettre, de manière flagrante, Malang Sané, habitant le village de Saré Woura». Partant de l’affaire Oumou Awa Diallo, Amadou Dièye Sow a souligné les autres formes de violences faites aux filles dans le Fouladou. Ces formes de violences, selon lui, ont pour nom : «Harcèlement sexuel, mariages forcés et précoces, grossesses non désirées, discrimination en faveur des garçons, viols abusifs et répétitifs, droits bafoués…» Des actes et comportements qui, selon M. Sow, sont à l’origine de la déperdition scolaire qui monte en flèche, malgré les efforts consentis par les autorités scolaires qui œuvrent pour la promotion et le maintien de cette catégorie sociale assez fragile à l’école. 

Les maisons moins rassurantes que l’école

Aux yeux de certains enseignants, qui cherchent à laver l’honneur de leur profession où leurs collègues sont souvent cités ou indexés dans des cas de grossesses en milieu scolaire, l’école est plus rassurante que la maison pour éduquer les filles. En atteste d’abord le comportement de Malang Sané, oncle d’Oumou Awa Diallo. «Le cas de la collégienne de Linkéring, originaire du village de Saré Woura, montre, à bien des égards, que les établissements scolaires ne sont pas seulement les lieux où les filles subissent tous les torts. Bien au contraire, ce sont les familles qui s’avèrent plus dangereuses pour les filles», renseigne ce professeur. Pour Amadou Dièye, «tous ceux qui harcèlent, engrossent et demandent la main d’une fille pour mariage ne sont personne d’autre que le cousin, le jeune frère d’un époux, le fils d’un tuteur ou encore le protégé ou le rejeton d’un co-locataire, entre autres. Des auteurs à traîner devant la justice qui ont des liens de parenté très profonds qui poussent les unes et les autres à garder le silence et à renoncer à toute action judiciaire». Certainement, le refus de la collégienne Oumou Awa Diallo, en classe de 4e qui a brisé le silence en dénonçant ses parents, sera considéré, au Fouladou, comme un exemple à suivre pour les générations futures.

Les causeries, seules solutions aux violences faites aux filles

Pour lutter contre ce qui est convenu d’appeler «la conspiration du silence qui entoure les violences, les agressions physiques et morales faites aux filles», des gens ont pensé qu’il fallait instaurer un débat sincère entre parents, filles et tous les acteurs sociaux. Ainsi, ces causeries offriront une occasion pour instaurer le débat, parler du mal, désigner du doigt les parents coupables qui donnent en mariage, de manière précoce, leurs filles et surtout montrer que la volonté affirmée de dénoncer est un début de solution au problème. Cela va réduire les violences faites aux filles et réduire le taux de déperdition scolaire des filles. «Aussi faudrait-il aider ces collégiennes victimes de violences en les réinsérant dans le tissu scolaire. En son temps, le principal du Cem1 de la commune de Vélingara, Abdou Konaté, récemment affecté, avait trouvé une issue heureuse pour un bon nombre de filles-mères, 17 au total, qui avaient abandonné l’école avant d’être récupérées.



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