Matam : Pénurie d'eau à Sinthiou Garba

Les populations de Sinthiou Garba, village, situé à plus de vingt kilomètres de la commune de Matam, vivent, voilà un mois jour pour jour, une pénurie d'eau. Pour cause, le forage qui ravitaillait les populations en eau potable ne fonctionne plus et les habitants font des kilomètres pour trouver le liquide précieux. 'Cette panne, nous dit le conducteur du forage, est très sérieuse dans la mesure où le moteur du forage ne parvient plus à tirer convenablement l’eau'. Le président du comité du forage lui, va plus loin. Selon Oumar Aliou Athie, 'la panne n’est rien d’autre qu’un éboulement du forage. Car durant les trois premiers jours qui ont succédé la panne du forage, c’est de la boue qui sortait des robinets. Nous avions à cette époque averti les responsables du service de l’hydraulique qui, à leur tour, ont pris des échantillons sur l’eau pour aller faire des analyses. Mais jusqu’à ce jour, il n’y a pas eu de suite'. Nous sommes entrés en contact avec les responsables dudit service. Adama Ndianor qui en est le chef nous a fait comprendre qu'effectivement, 'nous avons fait des prélèvements pour voir exactement l’origine de la panne. A ma connaissance il faut faire un air lift pour savoir si réellement les populations peuvent continuer à consommer l’eau du forage. Sinon, il va falloir creuser un nouveau forage'. Aujourd’hui, les populations de Sinthiou Garba trouvent difficilement de l’eau. Pour avoir le liquide précieux, elles sont obligées de recourir à d'autres moyens qui les exposent au danger.

Le manque d’eau ne touche pas que Sinthiou Garba, les populations du village de Wassacodé Mbaïla situé à trois kilomètres en souffrent aussi. Ces deux villages ont les mêmes réseaux hydrauliques. Et cette situation ne laisse pas indifférents les habitants puisqu’ils ont déjà mis en place un comité de crise. Au sortir de l’assemblée générale tenue par les responsables dudit comité, d’importantes mesures ont été prises. 'Il s’agit, explique le coordonnateur du comité, de multiplier les rencontres auprès des populations et leur faire comprendre les dangers auxquels elles font face'. 

Ce manque d'eau ne fait pas que des malheureux. En effet, cette situation profite aussi aux commerçants qui se frottent les mains. Car la boisson est vendue ici comme des beignets. D'autres vont à Ogo, Ourossogui ou Diandioly chercher de l'eau pour revendre la bassine à cent francs. Alors qu’en temps normal, elle ne coûte que vingt francs. En attendant, les populations de Sinthiou Garba et de Wassacodé Mbaila vivent leur mal en patience.