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Menaces contre la presse : Wade mis au banc des accusés par ‘ Reporters sans frontières ’

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Menaces contre la presse : Wade mis au banc des accusés par ‘ Reporters sans frontières ’
Aux assises des infractions contre la presse, le Sénégal occupe, désormais le banc des accusés. Ce qui nous vaut pareille distinction, c’est que, en moins d’un mois, notre pays s’est illustré par des actes les uns plus liberticides que les autres. Une situation que ‘Reporters sans frontières’ déplore et condamne.

C’est, l’escalade, pour dire le moins, dans les relations entre la presse et le pouvoir. En effet, depuis le passage à tabac des journalistes Kambel Dieng et Kara Thioune et la levée de boucliers qui lui est consécutive (marche de protestation, boycott du ‘Lion d’Or’, Journée sans presse, etc.), la tension est vive dans les rapports entre la presse, de manière générale, et le pouvoir. Une situation qui a culminé avec l’assemblée générale de vendredi dernier au cours de laquelle des dirigeants du Pds et leurs alliés de la mouvance présidentielle ont lancé les pogroms anti-médias. C’est, partant de ces faits qui constituent les ingrédients d’une situation explosive que ‘Reporters sans frontières’ a publié, hier, un communiqué pour s’inquiéter, particulièrement, de la mesure tendant à asphyxier la presse sénégalaise. Il est, en effet, indiqué dans le document que Rsf s’inquiète des récents propos de dirigeants sénégalais selon lesquels ils souhaitent renforcer les mesures de censure à l’encontre de la presse indépendante. ‘Nous exprimons notre inquiétude suite aux discours tenus par le président Abdoulaye Wade et certains de ses ministres et députés. La répétition de propos virulents à l’encontre des médias indépendants ne peut qu’aggraver le climat d’hostilité qui règne entre la presse et le gouvernement. Nous appelons les autorités sénégalaises à respecter le travail des médias et à laisser faire l’organe de régulation’, a déclaré la structure de défense des droits des journalistes.

L’organisation que dirige Robert Ménard ne s’est pas arrêtée à un niveau théorique de condamnation. Elle a, en effet, listé un ensemble de faits et gestes du pouvoir qui la confortent dans son sentiment d’inquiétude par rapport à la situation qui prévaut, actuellement, au Sénégal. Selon Rsf, le 26 juillet 2008, au cours du journal télévisé de la Rts, Farba Senghor, Secrétaire national du Parti démocratique sénégalais a appelé ses militants à boycotter les médias soutenant l’opposition. Il a également demandé aux entreprises du secteur public et à l’administration ‘de suspendre tous les contrats de publicité’ avec ces médias.

Comme si cela ne suffisait pas, au cours de sa visite à Chicago, à l’occasion de la réunion de l’Association des journalistes noirs des Etats-Unis, Me Abdoulaye Wade est revenu sur l’affaire Boubacar Kambel Dieng et Karamoko Thioune, agressés par des policiers le 21 juin 2008 au stade Léopold Sédar Senghor de Dakar à la suite du match retour Sénégal-Libéria (3-1). Alors que l’on s’attendait à un discours d’apaisement de sa part, le président de la République a ajouté de l’huile sur le feu. Pour le président, en effet, ce sont les journalistes qui ont provoqué la rixe. A la question de Rolin Martin, chroniqueur politique pour la chaîne Cnn : ‘Monsieur le Président, est-ce que vous êtes prêts à déclarer solennellement que vous condamnez l’agression des journalistes ?’, Wade a répondu : ‘Qui est journaliste ? Ce sont des politiciens !’. Il a ajouté que la plupart des journalistes étaient corrompus par ses ministres qu’ils se défendaient, ainsi, d’attaquer.

Reporters sans frontières avait déjà dénoncé, dans un communiqué daté du 26 juin 2008, le comportement brutal des forces de l’ordre sénégalaises envers les journalistes. Dans ce communiqué publié le lendemain sur son site internet, Rsf avait demandé à Me Abdoulaye Wade de prendre des mesures pour apaiser les tensions entre la police et le camp présidentiel, d’un côté, et les journalistes de certains médias accusés de parti-pris.

L’organisation de défense des journalistes mettait en exergue, pour le déplorer, les violences exercées, le 26 juin 2008, contre Ousmane Mangane et Pierre Dasylva, journaliste et cameraman du groupe audiovisuel privé Wal Fadjri. Alors qu’ils couvraient une réunion du Pds, ces reporters ont été sommés par les partisans d’interrompre leur reportage, ce qu’ils ont refusé de faire. Mis dans un panier à salade pour être acheminés à la Police, ils ont été autorisés à quitter le commissariat, puisque aucune charge ne pesait contre eux.

Le 13 juin, Babou Birame Faye, journaliste de l’hebdomadaire privé Week-End, avait été brutalisé et injurié par le khalife général, chef spirituel des Mourides, alors qu’il l’attendait dans sa résidence pour l’interviewer, selon le communiqué de Rsf qui fait remarquer que ‘plusieurs groupes de presse, dont Wal Fadjri, sont fréquemment accusés par le gouvernement de parti-pris en faveur de l’opposition’.

 



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