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METIERS ET RISQUES SANITAIRES - Coiffeurs, tailleurs, etc. : Quand beauté se conjugue avec douleur

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METIERS ET RISQUES SANITAIRES - Coiffeurs, tailleurs, etc. : Quand beauté se conjugue avec douleur

Rendre beau ou belle a un prix. C’est ce que constatent tous les jours les coiffeurs et les tailleurs que l’exercice de ces professions expose plus que d’autres à certains problèmes de santé. Ils ne sont toutefois pas les seuls, puisque chaque métier présente des risques qui lui sont propres.

L’on sait qu’il faut souffrir pour être belle ou beau. Ce que l’on sait moins, c’est que le prix à payer peut être très lourd pour les coiffeurs, coiffeuses et autres tailleurs chargés d’assurer la beauté de leurs clients ou clientes. Entre les horaires irréguliers et les problèmes sanitaires, ces professionnels paient souvent un lourd tribut à leurs métiers. Ainsi, pour que leurs clients soient les mieux habillés et les mieux coiffés, Cheikh, Sow, Arame et Yacine n’hésitent pas à vivre au quotidien un calvaire : la longue station assise ou debout, à laquelle ils sont astreints, fait que pour eux les fins de journée se conjuguent toujours avec la douleur.

Des douleurs articulaires et musculaires qui sont liées à l’exercice de certaines professions dont les plus touchées sont les métiers de la coiffure, de la couture, mais aussi les carreleurs et de façon plus globale, tous les travailleurs qui sont obligés de garder la même position pendant un temps plus ou moins long avec des gestes répétitifs.

Arame, qui travaille comme coiffeuse dans un salon de la banlieue dakaroise raconte : «Chaque jour, à la descente, j’ai d’énormes problèmes. J’ai mal partout et je suis obligée de me frictionner les muscles.» Par contre, certaines anciennes comme Yacine, coiffeuse aux Hlm, «ont pris l’habitude de rester debout et de tendre les bras tout le temps» même si, affirme-t-elle, «il y a des jours où mes pieds me posent de gros problèmes». En effet, la station debout et le piétinement incessant autour de la chaise provoquent un stress important du bas du dos, encore aggravé par le sol généralement dur du salon qui oblige les coiffeuses à bloquer les genoux. Ce syndrome des jambes lourdes est souvent causé par des problèmes veineux et s’expliquent par une stagnation du sang dans les jambes qui aboutit à une douleur. Cette affection n’est pourtant pas à négliger, puisqu’elle est responsable de complications graves comme l’insuffisance veineuse et les varices.

Dès lors, les recettes se multiplient pour faire face et chacun a la sienne propre. Et après une dure journée de travail, tailleurs, coiffeurs et autres usent de toutes sortes de subterfuges pour tenir le coup et faire face à la prochaine journée qui s’annonce déjà. Karité pour les uns, vitamines pour les autres, toutes les recettes sont bonnes pour tenir le coup et recommencer le jour suivant. M. Sow, la cinquantaine bien assise, tailleur de son état, passe une grande partie de la journée assis sur son siège. Pour tenir le coup, il avoue sans ambages recourir aux vitamines pour garder la forme et continuer à travailler. Cheikh, pour sa part, est un jeune homme dans la force de l’âge. Il a trouvé sa recette miracle et chaque jour, ce jeune tailleur, entretient sa forme sur les sables lourds des parcours sportifs de son quartier à Guédiawaye. Mais, il révèle avec condescendance que certains de ses collègues utilisent des décoctions de plantes pour garder la forme.

PRISE EN CHARGE DES AFFECTIONS MUSCULAIRES

En plus des douleurs musculaires, les personnes qui passent une grande partie de la journée assises souffrent également des hémorroïdes. Birame Faye, chef du service d’appareillage du centre national d’appareillage orthopédique de Fann (Cnao), assure toutefois que ces douleurs sont rarement handicapantes même si elles atteignent des seuils parfois intolérables.

Les carreleurs semblent également parmi les plus exposés, car «passant leur temps à alterner station debout et assise et à porter de lourdes charges» d’où une prédisposition à certaines affections comme les lombalgies, les lombo-sciatalgies et les sciatiques qui sont un pincement du nerf entre deux vertèbres. Cette affection nécessite parfois une intervention chirurgicale. Au fil du temps, des affections chroniques se signalent chez ces personnes nécessitant souvent une thérapie assez lourde du point de vue financier. Ainsi, les prescriptions concernent le port en permanence d’un corset pendant l’activité pour maintenir correctement le dos. Un corset dont le prix varie entre 40 et 60 mille francs Cfa. A quoi s’ajoute un certain nombre de séances en kinésithérapie à raison de 2 à 8 000 francs la séance selon que le patient est reconnu comme indigent ou non.

LA PREVENTION

Que ce soient les jambes pour les uns, le dos pour les autres ou encore le cou et les épaules, les affections varient en fonction du métier exercé et des conditions de travail. C’est pourquoi, Birame Faye conseille aux usagers d’ordinateurs, de «bien choisir leur chaise» pour éviter des problèmes au niveau de la colonne cervicale et de la colonne lombaire. A défaut, la thérapie consistera à porter un collier en mousse.

Aux coiffeurs, l’on conseille plutôt des exercices de renforcement de la colonne et une amélioration de la statique par la gymnastique et la natation ainsi que des séances de massage et de relaxation. De même, la pratique du sport s’avère être une arme efficace contre les jambes lourdes, les varices et les œdèmes des membres inférieurs. Par contre pour éviter une contamination par les produits chimiques souvent utilisés dans les salons de coiffures, un simple et méticuleux lavage des mains est conseillé, en sus du port de gants ou de masques pour éviter les émanations toxiques des produits sources d’affections pulmonaires et cardiaques à côté des allergies qui sont la cause de problèmes dermatologiques et des allergies respiratoires qui se manifestent sous forme de rhinites, conjonctivites ou asthme.

Quel que soit le métier, il importe de prêter attention aux conditions d’exercice surtout au moment où les risques d’infection du Vih/Sida sont bien identifiés. Toutefois, dans les salons de coiffures, les mesures de prudence ne sont pas très importantes au vu du risque encouru. Reste aux usagers et aux travailleurs de prendre eux-mêmes les mesures qui s’imposent.



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