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MINEURES ET DEJA BELLES DE NUIT : Dans l’univers des prostituées

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MINEURES ET DEJA BELLES DE NUIT : Dans l’univers des prostituées

Un bar dans un quartier de Dakar. L’ambiance est chaude. Une belle de nuit, devant les frasques d’une de ses copines éméchée, confie à notre reporter : « C’est une amie. Elle a pris trop d’alcool aujourd’hui. Pourtant, elle n’a que 17 ans. Je suis plus âgée qu’elle de 5 mois ». Voyage dans l’univers des prostituées mineures.

La musique résonne des deux côtés de la route qui traverse Dieuppeul, un quartier de Dakar. Deux bars, une pâtisserie et un dancing ceinturent la voie. Les véhicules roulent à pas de caméléon. Le passage piétons est dense. Des gargotes et de petits vendeurs font partie du décor. L’endroit est connu pour son ambiance. A la veille du 15 août, celle-ci a augmenté d’intensité. A l’entrée d’un des bars, un homme veille. C’est le videur. Ses biceps sont impressionnants. Son rôle est de corriger ceux qui dérangent, selon un homme assis à côté. . L’entrée n’est pas payante, mais la consommation est obligatoire pour pouvoir rester et écouter de la musique, danser ou être en galante compagnie avec les filles qui y ont installé leur quartier. Aucune dérogation n’est admise. « Qu’est-ce que vous prenez ? » demande une fille, vêtue d’un jean et d’un tee-shirt noirs dès que le visiteur s’installe. La réponse donnée, la maîtresse des lieux sert quelquesminutes après la boisson commandée. . Dans la salle, les grandes dames sont au fond, les filles à l’entrée habillées en mini jupe, jeanmoulant qui laissent deviner leur corps. Elles s’y plaisent Dans l’univers des prostituées 6 manifestement et multiplient les va-et-vient entre les différents compartiments de la salle, esquissant de temps à autre des pas de danses. « Il faut payer une chambre d’hôtel à 5.000 et la passe est à 10.000FCfa », lance sans vergogne Fanta à un jeune assis à côté de nous.

Mieux, Fanta s’empare du paquet de cigarette et d’allumettes de son hôte. Elle balance ses coudes de gauche à droite, dégageant la fumée. « J’habite Yeumbeul. Je viens ici tous les jours sauf le dimanche », indique-t-elle. « Tu poses trop de questions, si tu n’as pas d’argent à me donner ne me fatigues pas. Je n’ai pas de temps pour discuter. Il faut me payer une boisson. Là, je continuerai la discussion avec toi ». Une autre se lève, esquisse des pas de danses, une cigarette à la main. Elle se dirige vers deux jeunes assis non loin des filles qui sirotent deux bières. L’un des jeunes hèlent la jeune fille. Celle-ci s’exécute. Mais la conversion fut courte. « Elle nous exige d’aller à l’hôtel. Elle dit qu’elle ne peut pas aller chez nous », se désole le jeune, sourire aux lèvres. Au fond de la salle, deux « grandes dames » observent les vaet- vient des jeunes filles. « Elles ne sont pas encore nées. Elles nous imitent. C’est la raison pour laquelle elles n’osent pas aller chez les garçons », se lamente l’une d’elle avant de formuler une demande : « achète-moi d’abord une bière avant que j’engage la discussion. Depuis quelques minutes, je te vois marchander. Tu ne peux pas échouer chez les mineures et réussir chez moi », lance-t-elle, coquine. Sa copine s’invite à la discussion : « Je peux aller chez toi, mais à condition que tu casques 5.000 FCfa en plus du prix du taxi ». L’arrivée d’un homme vêtu d’une chemise blanche met fin à la discussion. A la sortie du bar, deux filles se disputent. La première s’en prend vivement à sa copine : « je n’ai jamais hébergé un homme chezmoi. Personne dema famille n’est au courant de mes activités », se défend la fille. Réplique de l’autre tout aussi cinglante : « Nous nous connaissons. Tu ne peux rien contre moi », réplique l’autre fille. Une dame au corps dépigmenté freine l’ardeur des deux jeunes filles : « vous êtes jeunes. Vous n’avez même pas de papiers vous autorisant à exercer ce métier. Vous n’avez pas tous 18 ans. Si vous ne faites pas attention, le propriétaire du bar va vous expulser. Et la police va vous arrêter si vous racolez dans la rue », avertit-elle. Son message semble être bien compris puisque les fillesmettent fin à leur dispute. Quelques-unes se replient encore dans le bar.

D’autres empruntent le trottoir pour manifestement se faire voir par les potentiels clients. Des clients tombent dans leur filet. Deux garçons avancent vers une fille et l’interpellent. Lemarchandage butte sur le lieu d’exécution de la passe. « Elle ne veut pas aller chez nous », regrette Pape, un des garçons qui révèle avoir 17 ans. Malgré son âge, le jeune homme est un habitué des lieux. « Nous venons ici très souvent. Je suis apprenti mécanicien. Quand nous avons chacun 10.000 FCfa, nous payons 5.000 F la passe et 5 000 F pour la chambre d’hôtel. Nous choisissons des filles qui ont le même âge que nous, parce que les grandes filles ne nous prennent pas au sérieux. Elles ne nous permettent pas de les aborder », raconte-t-il. Pape soutient qu’il est plus facile pour lui de faire appel aux services de ces filles. Il précise : « nous n’avons plus le temps d’avoir des copines. C’est plus facile de venir ici pour satisfaire notre libido ». Pape et son ami Moussa ont une attitude ambivalente en ce qui concerne les rapports sexuels protégés. « Nous ne prenons les préservatifs que quand la fille l’exige. Nous le prenons aussi quand nous sentons que la fille n’est pas propre », indiquent-ils. Ils ajoutent : « même si la fille exige le préservatif, nous avons des subterfuges pour tromper sa vigilance. Nous détruisons le préservatif. Dès fois, nous acceptons de payer plus ». Interpellé juste après, deux filles se défendent : « nous sommes jeunes par l’âge, mais nous savons ce que nous valons. Nous exigeons des préservatifs à nos partenaires ». Cependant, elles avouent : « il y a des hommes qui détruisent les préservatifs. Dès fois, nous sommes impuissantes. Il y a des filles qui acceptent d’entretenir des relations sans protection moyennant une certaine somme… Dieu nous protège ».

Le passage d’un véhicule contraint les filles qui sont dehors à se replier de nouveau dans le bar. « Elles pensent que c’est la police », explique un jeune assis au pied d’un mur qui jouxte le bar. A l’intérieur, c’est la cohue. Toutes les places sont presque occupées. Un employé se débrouille pour dénicher deux chaises blanches, nous obligeant ainsi à acheter une boisson. Des filles sont debout. Il suffit de leur fixer le regard pendant quelques secondes pour qu’elles s’approchent. Vêtue d’une minijupe et d’un tee-shirt qui laisse apparaître son nombril, Maty fait deux pas vers nous, cigarette au coin de la bouche. Son interlocuteur, un jeune, prend sa part de fumée sans s’en offusquer. Le jeune client a envie de causer. Maty, en professionnelle, pose ses conditions : « avant de me faire parler, donne-moi à boire d’abord ». Le jeune homme s’exécute. La personne assise à leur côté s’efface. La fille s’installe. « Les affaires ne marchent pas, cette nuit. Les hommes que vous voyez n’ont rien. Ils aiment la facilité. Ils proposent moins de 5.000FCfa et ne veulent pas aller à l’hôtel », déclare-t-elle, un peu lasse. « J’espère que vous n’êtes pas comme eux ? » dit-elle. « Tu vaux plus. Tu es belle et jeune », souffle son interlocuteur. La fille le coupe et affirme : « je le sais. Je gagne souvent plus de 35.000 FCfa en une nuit. Mais dès fois, je rentre sans le sou. Je n’accepte pas d’aller au domicile de mes clients.

Certains garçons peuvent t’embarquer et refuser de te payer après avoir entretenu des relations sexuelles avec toi ». Elle ajoute : « j’exerce ce métier pour répondre à mes besoins. Les petits copains ne peuvent pas me satisfaire financièrement. Je le fais clandestinement ». Une autre fille éméchée s’invite dans le débat. « Depuis une dizaine de minutes tu discutes avec ces gens-là. S’ils n’ont rien à te donner qu’ils te laissent tranquille. Viens, on part de l’autre côté », dit-elle à Maty. « Ces gens sont gentils. Ils m’ont au moins acheté une boisson », répond Maty. La fille se retire. Maty clôt avec élégance la discussion et, avant de quitter pour rejoindre sa copine, elle lance comme pour s’excuser : « c’est une amie. Elle a pris trop d’alcool aujourd’hui. Pourtant, elle n’a que 17 ans. Je suis plus âgée qu’elle de 5 mois ». Au fond de la salle, une dame est assise sur une chaise. Elle se dit « professionnelle ayant de nombreuses années de pratique du métier ». Elle se désole de l’arrivée massive des mineures dans la prostitution. « Chaque jour, je vois de nouvelles têtes. Dieu sait que lamajeure partie de ces filles n’ont même pas 18 ans. La preuve, elles n’osent pas sortir du bar. Je connais tous les coins sensibles de Dakar, la situation est partout la même », explique-telle. Sa complainte se comprend. Notre interlocuteur admet que cette situation a fait baisser sa recette journalière. « Les clients choisissent les plus jeunes », se plaint-elle, se rappelant sans doute sa jeunesse perdue.

 



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