Le plomb est un métal employé depuis l’Antiquité. Aujourd’hui, il connaît beaucoup d’applications et les batteries sont devenues sa principale utilisation. Usagées, ces batteries sont déversées dans les lieux désaffectés et les dépôts d’ordures comme Mbeubeuss. Toutefois, le plomb est un élément chimique dangereux pour la santé qui affecte plus les femmes et les enfants.
Inhalé ou ingéré, il peut causer des avortements spontanés ou une atteinte du système cérébral. Les risques entraînés par le plomb sont liés à la dose absorbée. Au dessus de 100 microgrammes de plomb par litre de sang, le système nerveux est atteint chez l’enfant, plus sensible que l’adulte. Le plomb s’accumule dans le corps, en particulier dans le cerveau et les os. Légalement, à un microgramme de plomb par litre de sang, les autorités sanitaires se doivent de surveiller les enfants. On peut craindre certains problèmes psychomoteurs et une baisse du coefficient intellectuel. L’enfant absorbe beaucoup plus de plomb que l’adulte et il peut être affecté par un retard mental irréversible.
C’est donc pour l’heure le plomb qui est la piste la plus plausible retenue par les autorités médicales dans cette affaire de décès mystérieux à Thiaroye/mer. Mais, dans cette localité de la banlieue, la pollution est visible partout. Le marché est encerclé par les ordures et les dépôts sauvages de produits dangereux non contrôlés. La présence de l’usine d’engrais de la Senchim et des pipelines de la Sar viennent assombrir ce tableau.
Le quartier Ngagne Diaw, comme tous les autres de quartiers de Thiaroye/mer, est assis sur une poudrière. Au niveau du dépotoir d’ordures qui jouxte le marché, se trouvent à l’air libre des batteries usées et d’autres produits dangereux. Pour le moment, c’est ce qui retient l’attention des autorités médicales. Ni les commerçants, encore moins les populations ne sont en mesure de dire qui a déposé là ces produits. A moins de cent mètres, le soufre qui s’est déversé des wagons des Ics jalonne les rails. Les riverains comme les passants sont exposés et l’on se rappelle l’accident de 2001 au quartier Oryx.
Malgré les efforts du Comité local de développement, le danger reste persistant. Vers le cimetière des Tirailleurs, les populations ne cessent de se plaindre des rejets de la Senchim et il est difficile de résister à la pollution de l’air. Autre danger, des maisons sont presque juchées sur les pipelines de la Sar et même si on ne signale pas d’accident, il suffirait d’un rien pour que le pire survienne.
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