A la mosquée de Point E, il a été annoncé la distribution de plats à l’occasion du ramadan. Ce lieu de culte a été pris d’assaut hier à l’heure de la rupture du jeûne par une centaine d’étudiants, d’enfants talibés, de badauds…
Ces étudiants, badauds et talibés étaient venus, note un reporter de L’Obs, pour bénéficier de l’œuvre d’un généreux donateur qui offre gratuitement des «Ndogou» dans ce lieu de prière. Au menu d’hier, riz à la viande, pains, kinkéliba, sachets d’eau…
«C’est la première fois que je viens ici. Je suis venu pour découvrir si les 150 plats qu’on doit distribuer et que j’ai lu dans le journal L’Observateur ne sont pas des chimères», souffle C. Touré, étudiant au Département de Philosophie à l’Ucad de Dakar. Sac en bandoulière, le regard creux, moulé dans un T-shirt blanc assorti d’un jean délavé, C. Touré, en compagnie de trois de ses camarades étudiants, ont quitté le campus de l’Ucad pour en avoir le cœur net.
«Même si d’habitude on recevait du monde, l’article de votre journal a fait le buzz et les fidèles se sont rués vers la mosquée», confie un membre du comité d’organisation sous le couvert de l’anonymat. «Ces Ndogou servis aux fidèles sont l’œuvre d’un mécène. C’est une action qu’on faisait en toute discrétion depuis des années. Il n’était pas question de faire une sortie dans la presse pour en parler», se désole notre interlocuteur. Ils étaient une dizaine d’hommes, un tablier de couleur verte autour du buste et un badge pendu au cou, à se charger de distribuer dattes, sachets d’eau, morceaux de pain et tasse de kinkéliba aux fidèles venus rompre leur jeûne dans ce quartier cossu du Point E (Dakar).
A quelques minutes du coucher du soleil, l’appel est lancé pour prendre place sur les marches des escaliers qui ceinturent la cour de cette mosquée aux couleurs jaune et verte, qui jouxte la piscine olympique de Dakar. Ils étaient cent, deux cent…à bénéficier de l’altruisme de cette bonne volonté. Au-dehors, des dizaines de mendiants (vieillards, jeunes et vieilles dames en compagnie parfois de leur progéniture) en file indienne, longeant les rebords des murs de la piscine olympique et l’école élémentaire de Point E 1, ont été les premiers servis. Pains, dattes, eau et kinkéliba leur ont été distribués avant que les plats de riz blanc et rouge à la viande.
«Aller à l’intérieur, vous serez servis», lance une dame, drapée dans un grand boubou «Lagos» très usé. Trois miches de pain à la main, la vieille dame se dirige vers ses compagnons assis sur des nattes en plastique et des cartons. Face à ce flux humain, les organisateurs de ces «Ndogou» étaient débordés et il n’était plus possible de servir tout le monde. Certains ont rebroussé chemin sans se remplir le ventre. C’était dit, la mosquée de Point E ne pourrait pas nourrir toutes les «misères» du monde.
4 Commentaires
Salaamiss
En Juillet, 2013 (06:42 AM)Yjko
En Juillet, 2013 (06:47 AM)Janus
En Juillet, 2013 (07:07 AM)Ramadan
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Les mosquées d'Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, ont été priées mercredi de baisser le volume de leurs appels à la prière. Leur niveau sonore va jusqu'à tester la patience des plus fidèles.
Mbiir Jamm
En Juillet, 2013 (09:12 AM)Participer à la Discussion