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Moussa Sène Absa : « Nous ne portons pas nos histoires »

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Capitaine Mbaye Diagne

Le cinéaste sénégalais vient de réaliser, sur commande de l’ONG Oxfam, le court-métrage ‘’Capitaine Mbaye Diagne – Niani : On nous tue, on ne nous déshonore pas ‘’, sur l’officier sénégalais, qui a sauvé des centaines de personnes pendant le génocide au Rwanda, en 1994. Le film a été présenté le 29 mai 2015, à l’occasion de la Journée internationale des casques bleus, à Dakar


Pourquoi avez-vous accepté de réaliser ce film ?


C’est une longue histoire. Il y a quelques années, il y a eu un reportage que Marc Doyle (journaliste de la BBC) avait fait sur le capitaine Mbaye Diagne. Et puis, je me disais que je voulais raconter une histoire sur cet homme. D’abord, je pensais à une fiction. Je me disais que ça mérite une fiction. Et puis, un jour, à Dakar, un jeune producteur, Bassirou Ndiaye, m’envoie les termes de références d’un projet de documentaire (de l’ONG Oxfam) sur le capitaine Mbaye Diagne. J’ai sauté sur l’occasion, j’ai fait une proposition qui a été retenue. C’est un film que je voulais faire, de toutes les façons. Là, j’ai eu l’occasion de le faire sans dépenser de l’argent, parce que tout a été pris en charge par Oxfam. J’ai toujours eu envie de le faire et je n’étais pas le seul. Je pense que Samba Félix Ndiaye (auteur du documentaire ‘’Rwanda pour mémoire’’, sorti en 2003) et Madièye Mbaye avaient envie de le faire. Je pense que beaucoup de Sénégalais, qui avaient connu l’histoire de Mbaye Diagne, voulaient faire un film sur lui. J’ai été chanceux. J’ai fait un 13’, mais là, je prépare un 52’.


Qu’est-ce qui attire chez Mbaye Diagne comme personnage d’un film ?


D’abord, c’est quelqu’un de vivant. C’est quelqu’un qui aimait raconter des blagues. Et ce que l’on ne sait pas, c’est qu’il a beaucoup tourné au Rwanda. Il avait acheté une caméra. Donc j’ai beaucoup de ses rushs dans lesquels il fait le journaliste en posant des questions à gauche et à droite. J’ai trouvé un homme extraordinaire, plein de vie, plein d’humour et en même temps très rigoureux. Si vous allez à l’ENOA (Ecole nationale des officiers d’active, à Thiès, à 70 Km de Dakar), et que vous voyez dans quel moule ces hommes ont été formés, vous comprenez leur bravoure. C’est une formation qui est basée sur l’éthique traditionnelle. Il y a toute la mythologie de l’initiation, qui est comme un leitmotiv de la formation de ces officiers. J’y ai passé une journée et j’ai été subjugué de voir la discipline, la rigueur, un sens extraordinaire du travail bien fait et de la bravoure.


Ce sont des valeurs que le capitaine Mbaye Diagne incarnait ?


Oui, parfaitement. Pour moi, le capitaine Mbaye Diagne est un héros. Mais ce n’est pas un héros dont on parle comme on parlerait d’un héros du 18è ou du 19è siècle. C’est un héros du 20è siècle. On est de la même génération, lui et moi. Ça aussi, ça m’a vraiment motivé. Cette génération a été formée dans un moule particulier. C’est la génération ‘’cinéma’’. Les gens ne s’en rendent peut-être pas compte, mais le cinéma inculque des valeurs. Quand tu vois un bandit dans un film, tu ne l’aimes pas. A l’inverse, quand tu vois un héros, tu t’identifies à lui. C’est ça la force du cinéma. Il modèle une personne en lui inculquant des valeurs humaines très fortes. Je pense que Mbaye Diagne a été forgé à travers ce prisme de valeurs cardinales à préserver.


Qu’est-ce que la jeunesse, en quête de repères, peut tirer du parcours et du comportement du capitaine Mbaye Diagne ?


Le problème de notre jeunesse, c’est un problème pernicieux. Une jeunesse a besoin de repères, de valeurs. Aujourd’hui, que constate-t-on ? Les jeunes n’ont pas de socle sur lequel s’appuyer, ce qui fait qu’ils sont très malléables. On peut les formater. Avec la télévision qu’on a, on en fait ce qu’on veut. Comme des moutons de panurge, ils choses au gré du vent. L’individu a besoin de sens de l’honneur, de sens du devoir, du courage de faire ce qu’on a envie de faire, même si on y laisse sa vie. C’est un viatique que Mbaye portait et je pense que les jeunes peuvent puiser dans son parcours. Ils ont besoin d’un sens citoyen. Ils ont aussi besoin de savoir, de curiosité. Les jeunes ne lisent plus. Les jeunes n’admirent plus un écrivain, un savant. Si un savant passe en même temps que Bombardier (un lutteur populaire dans l’arène sénégalaise, NDLR), presque tout le monde va suivre le second.    Quand tu parles à la mère de Mbaye Diagne et qu’elle te dit quel enfant il était, tu comprends tout. Quand tu parles à ses camarades de promotion, il n’y en a pas un qui ne parle pas de lui sans admiration et émotion. Parce que c’était un vrai soldat. En dehors du soldat, c’était un vrai citoyen. Au-delà du citoyen, c’était un véritable homme, tout simplement.


Au Rwanda, le capitaine Mbaye Diagne s’est en quelque sorte mis en marge, en ne suivant pas les ordres de ses supérieurs. Avez-vous trouvé dans votre parcours des éléments qui peuvent expliquer ce comportement ?


Ça, je peux le rapporter à l’incidence du cinéma. Le cinéma qu’on regardait, quand je me mets à sa place, à Pikine, on allait voir J’allais voir des films western, des films d’action, etc. Quand tu es formé à travers ce prisme-là, tu as du mal à accepter l’injustice, tu ne peux pas accepter l’injustice. Tu ne peux pas, non plus, être hypocrite. Tu dis ce que tu penses. Je crois que Mbaye Diagne est de ces gens-là qui refusent de ne faire face au devoir de sauver la veuve et l’orphelin, comme disent les officiers. C’est naturel. Tu ne peux pas rester les bras croisés, dans ton hôtel ‘’Mille Collines’’, attendre qu’on tue des innocents, alors que toi, tu peux faire quelque chose.


On constate que les héros ou des personnages considérés comme tel n’apparaissent pas tellement dans le cinéma sénégalais. Comment expliquez-vous cela ?


Si Mbaye Diagne était américain, il y aurait plusieurs films sur lui aujourd’hui. Si Mbaye Diagne était français, il y aurait de grands films sur lui. Nous ne portons pas nos histoires. Les histoires de nos héros, nous ne les portons pas à l’écran. Quelqu’un comme Mbaye Diagne, c’est une trajectoire de belle fiction. Mais comment faire une fiction dans un pays où le cinéma est le parent pauvre.


Aboubacar Demba Cissokho


Propos recueillis à Dakar, le 29 mai 2015



18 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Juillet, 2015 (20:07 PM)
    @diomi sa way ya wakh deug, gayi nagnou fay panneau publicitaire chez Barthélémy Diaz, sonn na nou torop way
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  2. Auteur

    Malico

    En Juillet, 2015 (20:15 PM)
    merci capitaine and rest in peace!
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    Auteur

    Diomi

    En Juillet, 2015 (20:29 PM)
    sur un article aussi interessant,deux couillons se precipitent pour passer leur publicite de merde,seneweb il faut bloquer le bricoleur qui se dit reparateur de pc et le vendeur de poudeur,féle ,maate ak teigne sonal nane niou.
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    Auteur

    Brother In Arms

    En Juillet, 2015 (20:43 PM)
    UN HOMME EXAMPLAIRE POUR LE MONDE ENTIER. QU'ALLAH T'ACCUEILLE DANS SON PARADIS ETERNEL. TU NE SERAS PAS OUBLIE, INCHA ALLAH.
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    Auteur

    Anonyme

    En Juillet, 2015 (22:12 PM)
    rip repose en paix

    capitaine
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    Auteur

    Sy

    En Juillet, 2015 (22:30 PM)
    Nous qui sommes ses promotionaires a Pikine EST ,n ' arreterons de prier pour lui ainsi que tous nos autres defunts condisciples.Assurément MBAYE DIAGNE etait quelqu'un de courageux n'aimant pas l'injustice. Chaque fois que je lis un article relatif à cet homme ,me reviennent pleins d'images. Nous avions été dans la même classe 4 ans durant et voisins de table. RIP MBAYE TOURE.
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    Auteur

    Dione

    En Juillet, 2015 (22:33 PM)
    merci moussa pour ce cout metrage, j'ai eu a regarder un documentaire intégrale sur capitaine mbaye diagne et la pour la premiere fois j'ai etait impressioné par la bravour du capitaine au rwunda tout le monde le connaissait , je pense que l'etat du senegal portera un monument un edifice au nom de CAPITAINE MBAYE DIAGNE

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    Auteur

    Mama Moussa Diaw

    En Juillet, 2015 (00:30 AM)
    De la fierté, rien que de la fierté pour ces deux héros: Le Capitaine et le Cinéaste.
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    Auteur

    Cheikh

    En Juillet, 2015 (03:05 AM)
    Merci pour tout Moussa, Mbaye Diagne etait un homme affable courageux et tres simple, A PIKINE COMME A Gazelle ou il vivait a l'universite de Dakar puis a l Enoa Mbaye etait tout simplement l'ami de tous
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    Auteur

    Anonyme

    En Juillet, 2015 (06:27 AM)
    Vraiment très beau témoignage.  :sunugaal:  :sunugaal: 
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    Auteur

    Anonyme

    En Juillet, 2015 (07:16 AM)
    si meme les films qui relatent de notre histoire sont finances par les etrangers, y a de quoi se poser des questions,
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    Auteur

    Ed Diagne

    En Juillet, 2015 (08:01 AM)
    Paix A son ame Mr Mbaye DIAGNE, Il mérite detre enseigné dans les ecoles.



    C´est une fiérté detre sénégalais, de porter le mm nom que lui qui lenvahit quand je regarde la vidéos.
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    Auteur

    Un Nationaliste.

    En Juillet, 2015 (09:07 AM)
    Nous+sommes+un+peuple+qui+admire+plut%F4t+de+faux+h%E9ros%2C+des+imposteurs+%2C+des+religieux+qui++n%27ont+rien+apport%E9+de+bien.+que+nous+inculquer+la+culture+d%27un+envahisseur+cruel+et+nous+d%E9tourner+de+nos+valeurs+ancestrales...+Nous+avons+de+v%E9ritables+h%E9ros+qui+peuvent+%EAtre+enseign%E9+et+servir+de+mod%E8les+%E0+nos+enfants+...Diagne+est+de+ceux+l%E0.
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    Auteur

    Un. Nationaliste.

    En Juillet, 2015 (10:27 AM)
    Le peule sénégalais admire plutôt des héros de légendes, alors que les véritables héros sont traînés dans la boue. Lat Dior pour nos griots agents marketing des "mare à boue" louangeurs des colons.a fait alor de wér wer los alors que c est le rare sénégalais qui a tenu tête au colons. Diagne est de l'étoffe des grands sénégalais nourris de la culture humaniste de l'Afrique éternelle qui a toujours accepté l'altérité.
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    Auteur

    Anonyme

    En Juillet, 2015 (15:25 PM)
    Un vrai hero.Que Dieu lui donne le paradis.
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    Auteur

    Anonyme

    En Juillet, 2015 (15:29 PM)
    HOMMAGE AUX 23 JAMBARS TOMBES DANS LA FORET DE BABONDA







    Il me revient étant témoin des faits de faire un vibrant hommage à ses 23 jambars de l’Armée sénégalaise tombés dans la forêt vierge de la Casamance à Ziguinchor







    En effet, ce samedi 25 juillet 2015 les événements tragiques de Babonda auront 20 ans jour pour jour.







    Il fût un mardi 25 juillet 1995, tombèrent 23 de nos vaillants soldats dans la forêt danse de Babonda, ils étaient tous des éléments du 3iéme Bataillon d’infanterie de Kaolack « dénommés les légionnaires », parmi ses jambars tombés il y avait des officiers, sous-officiers et des hommes de troupe.







    Ils étaient deux sections commandèrent par deux officiers promotionnaires à l’ENOA, issus de la 9ieme promotion de cette prestigieuse école.







    La première section était sous les ordres du feu lieutenant Moustapha SAMB de la 30Ième compagnie avec des hommes basés à Badéme et Bagame et l’autre section était sous les ordres du feu lieutenant Babacar DIOUF de la 32Ième compagnie avec des hommes venant des secteurs de Mpack, Bourgadier et de Toubacouta.







    Vingt ans après, Babonda ne peut pas être oublié car 23 de nos jambars furent tombés les armes aux mains sous une pluie abondante des premières heures de l’aube jusqu’au soir au moment du crépuscule, c’est à dire 12 heures d’intenses combats entre deux sections de militaires et des centaines de rebelles venant de toutes les contrées de la casamance car ses derniers avaient reçu l’information que les militaires viendront ce mardi 25 juillet 2015 car ils avaient perdu un homme et eu des blessés le jeudi précédant ce fameux 25 juillet 2015.







    Ils étaient dix fois plus nombreux que nos vaillants soldats avec un effectif d’une cinquantaine d’hommes, sous le commandement de ce vaillant, dynamique, courageux, téméraire, audacieux …… etc les qualificatifs sont nombreux de cet officier le feu lieutenant Moustapha SAMB qui prît le commandement car aux premières heures de combat son promotionnaire était touché mortellement et rendu l’âme.







    Moustapha était incompris après ces événements on lui a traité de tous les noms d’oiseaux et il a été le seul bouc émissaire de ce qui se passa à Babonda, mais si ce n’était pas lui avec l’aide du Tout Puissant DIEU, personne n’allait sortir dans ce bourbier infernal car il dirigea le combat de bout en bout faisant échec à la haute stratégie des rebelles.







    Si je dis haute stratégie des rebelles c’est en connaissance des choses car ses derniers nous laissâmes entrés pour nous encercler et nous posâmes une équation à plusieurs inconnues mais le feu lieutenant Moustapha SAMB résoudra cette équation car il sortira avec un effectif plus nombreux que celui qui tomba sur le terrain, ces jambars avec la fatigue et la durée des combats étaient sauvés avec leurs armes à la main.







    Car c’est lui qui donnait l’ordre de tirer coup par coup pour ne pas épuiser les munitions et montrer aux rebelles que nous sommes toujours présents parce que ses hommes étaient encerclés et se trouvaient dans un engrenage que seul DIEU peut faire quelques choses.







    La liaison radio avec les amis et le commandement à la base arrière était inexistante, des compagnies qui étaient composés par des commandos, des paras et d’autres troupes d’infanterie comme le reste du Bataillon dont les hommes combattaient à Babonda sous le commandement du feu colonel Mamadou SANE qui a rendu l’âme plus tard ont étaient stoppés net à l’entrée de Babonda avec des blessés dans leur rang, l’artillerie avec ses canons 105 A et 155 et les Blindés ne pouvaient rien car s’ils tiraient ils allaient écrasés leurs amis même le fameux Rallye guerrier l’avion de combat et de reconnaissance n’avait rien pu faire sinon que de survoler en longueur de journées parce que s’il bombardait des obus il allait tuer des amis car les rebelles et les militaires étaient cote à cote entrain de combattre.







    On se rappelle tous que ce fameux lieutenant SAMB qui allait toujours en patrouille en tenue courte avec son pistolet PA et son arme automatique M16, quand on lui demandait la question pourquoi se mettre comme ca il nous répondait au combat plus qu’on est léger plus on registre au combat et ce même jour il était habillé de cette manière.







    C’est cette fougue et l’envie de ne pas perdre que le feu lieutenant Moustapha SAMB étant commandant d’unité au 12ieme Bataillon d’instruction de Dakar Bango à Saint-Louis et qui fût désigné par l’Etat-major qui lui avait fait perdre la vie au faubourg du port en Guinée Bissau en 1998 il était, il est et il restera toujours dans nos mémoires de mêmes que tous ses jambars qui tombèrent à Babonda et dans les autres secteurs de la casamance et dans le monde que ses Terres leurs soient légères et que Allah le Tout le Puissant les accueillent dans son Paradis éternel amine.







    Ce récit est le fait d’un jambar qui est toujours en activité et qui se remémore de cet événement qu’on doit immortaliser pour que ca reste toujours dans nos têtes afin que nous puissions toujours éviter de pareils cas dans l’avenir.















    LE JAMBAR  :sunugaal:  :sunugaal:  :sunugaal: 
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    Auteur

    A.manonyme

    En Juillet, 2015 (19:11 PM)
    Merci pour ce film. Cela nous permet de ne pas oubler nos heros. Surtout ce grand homme , ce guerrier, Nous l'avons bien connu a kaolack. Paix a son ame et j' espere que tu as retrouve mon pere le colonel Abdoulaye Mbaye au paradis.
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    Auteur

    Anonyme

    En Juillet, 2015 (21:53 PM)
    UNE PENSÉE PIEUSE A MON FRÈRE PARTI A L AGE JEUNE DE 21 ANS A KOLDA DANS

    L OPÉRATION GABOU FACE AU MFDC
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