Les conséquences des mutilations génitales sont néfastes pour la santé de la femme. Conscient de son ampleur, le ministère de la Femme invite les leaders d’opinion à prendre à bras le corps le phénomène.
« Le changement de normes nécessite une mobilisation de tous les acteurs à travers une approche intégrée, holistique et multisectorielle, soutient Coumba Thiam, directrice de la Famille. J’interpelle les membres du comité technique national à développer des synergies d’actions, à appuyer et développer des stratégies globales pour mettre fin aux Mge/E. »
Selon les statistiques du ministère, les plus grands taux de prévalence sont enregistrés dans les régions frontalières : « Ziguinchor (56%), Sédhiou (86%), Kolda (85%), Kédougou (92%), Matam (87%) et Tambacounda (85%).
Malgré les progrès accomplis, la pratique persiste et des formes émergentes apparaissent comme l’excision au berceau, la traversée des frontières, les mères exciseuses et même la médicalisation de la pratique des Mge/E.
En effet, la loi interdisant l’excision reste timidement appliquée, du fait de l’absence de dénonciation de la part des communautés. Selon l’enquête démographique et de santé réalisée en 2014, au Sénégal, 25% des femmes de 15 à 19 ans sont excisées contre 21% pour les 15-19 ans.
Pour les enfants de 0 à 14 ans le taux de prévalence est de 13%.
Invitée à exposer sur le sujet, Soukeyna Ndao membre du conseil d’administration de l’Association des femmes juristes (Ajs) a donné un exemple du laxisme de l’autorité sur la lutte contre ce phénomène. Elle raconte : « Une agent du ministère de la santé était en tournée dans le Sédhiou a été mise au courant par un chef de poste de santé du projet d’excision d’une trentaine d’enfants. L’agent du ministère a interpellé le chef du village pour l’informer de l’existence de la loi qui interdit la mutilation génitale, mais le chef de village lui a fait savoir que l’excision aura belle et bien lieu. Elle a interpellé l’autorité locale, mais ce dernier lui aurait dit ne pas être au courant. »
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