L’enquête sur l’affaire du naufrage du joola n’est pas encore enterrée. La justice française vient d’imputer le dossier à deux nouveaux juges d’instruction du tribunal d’Evry dans la région parisienne qui vont démarrer leur travail le 8 juin prochain. Des auditions sont prévues à cette date.
Si la justice sénégalaise a définitivement clôturé l’enquête sur le naufrage du joola, son homologue français, elle, continue son enquête. L’on apprend que deux nouveaux juges d’instruction du tribunal d’Evry ont été désignés pour prendre en charge le dossier. Il s’agit de Phillipe Courouvoux et Emmanuel Farhat. Ils ont d’ailleurs déjà démarré leur travail. Et une réunion de coordination est prévue le 8 juin prochain. Des autorités sénégalaises sont visées à l’exception de Mame Madior Boye, alors Premier-ministre et Youba Sambou, ministre des Forces armées au moment des faits. Ces deux personnalités bénéficient de l’immunité liée à leurs fonctions.
Cette affaire fait suite au dépôt de plaintes contre X, le 1er avril 2003 par les familles des victimes Françaises. Le parquet d’Evry avait désigné un juge d’instruction pour enquêter sur « des faits d’homicides involontaires par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité, et défaut d’assistance à personne en péril ».
Des plaintes qui sont intervenues en France sept mois après le naufrage après que la justice Sénégalaise a fait preuve d’inaction, aucun responsable n’ayant été inculpé, et les autorités n’ayant donné aucune réponse aux nombreuses questions posées par les familles.
Le 11 mars 2004, Jean-François Pascal, procureur de la République d’Evry, a lancé trois commissions rogatoires dans le cadre de l’information judiciaire sur le naufrage du "Joola".
Une commission rogatoire a été délivrée à la section recherches de la gendarmerie de Paris pour vérifier si la base de la Marine française à Dakar avait reçu des appels au secours la nuit du naufrage, et si ses navires étaient présents dans la zone du naufrage. travail déceler à partir des plans du bateau et de son cahier des charges d’éventuels défauts de construction.
Une commission rogatoire au Sénégal avec pour objectif d’entendre les membres de l’équipage rescapés et de s’assurer du décès d’Issa Diarra, le commandant du "Joola", déclaré mort par les autorités sénégalaises au lendemain du naufrage. Cette hypothèse avait provoqué l’arrêt de l’enquête au Sénégal.
Le 5 octobre 2006, une réunion au tribunal d’Evry entre les parties civiles et Jean-Wilfried Noël, le juge d’instruction en charge du dossier du naufrage du " Joola ", a permis de faire le point sur les avancées de l’enquête et l’éventualité de délivrer des mandats d’arrêt internationaux contre huit personnes, parmi lesquels l’ancien Premier ministre sénégalais Mame Madior Boye, l’ex-ministre de l’Equipement et des Transports Youssouph Sakho, l’ex-ministre des Forces Armées Youba Sambou et cinq directeurs d’administrations.
En janvier 2008, au cours de cette commission rogatoire internationale de deux semaines, le juge Noël n’a pas pu auditionner l’ex-Premier Ministre, Mame Madior Boye, et les deux ex-ministres des Forces Armées, Youba Sambou, et des Transports, Youssouf Sakho. Les autorités sénégalaises ont longtemps bloqué cette commission, la seule accordée en cinq ans d’instruction.
Le 12 septembre 2008, Jean-Wilfried Noël, le juge d’instruction du Tribunal de Grande Instance d’Evry qui instruit l’affaire du « Joola », a lancé 9 mandats d’arrêt internationaux contre de hauts responsables Sénégalais en poste au moment du naufrage pour " homicides involontaires et non-assistance à personnes en danger ".
Ces 9 mises en examen visent Mame Madior Boye, ex-Premier Ministre, Youba Sambou, ex-Ministre des Forces Armées, Youssouf Sakho, ex-Ministre des Transports , Babacar Gaye, ex-Chef d’état-major général des Armées, Ousseynou Kombo, ex-Chef d’état-major de la Marine Nationale, Meïssa Tamba, ex-Chef d’état-major de l’Armée de l’air, Gomis Diédhiou, ex-Chef du bureau de sécurité maritime, Abdul Hamid Diop, ex-Directeur de la marine marchande et Mody Siguine, ex-Chef d’exploitation du " Joola "
Les autorités du Sénégal désapprouvent cette décision de la justice française et annoncent leur intention de faire annuler les mandats d’arrêt. Le tribunal de Dakar ouvre même une information judiciaire contre le juge Noël pour forfaiture et actes de nature à jeter le discrédit sur les institutions Sénégalaises.
En janvier 2010, la Cour de cassation a confirmé l’arrêt de la Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris qui avait annulé en juin 2009 les mandats d’arrêt contre Mame Madior Boye et Youba Sambou et toutes les procédures les concernant.
Ce qui fait qu’aujourd’hui, ces deux autorités sont mises hors de cause.
6 Commentaires
Undefined
En Juin, 2011 (21:02 PM)Undefined
En Juin, 2011 (21:06 PM)Boy Diola
En Juin, 2011 (21:26 PM)Casamance Kaba
En Juin, 2011 (21:30 PM)Le Nationalisme
En Juin, 2011 (23:44 PM)Fall
En Juin, 2011 (11:46 AM)Participer à la Discussion