C'était le 26 septembre 2002. Alors qu'il reliait Ziguinchor, le bateau le Joola coulait en mer. Près de 2000 personnes y ont perdu la vie. Encore plus terrible que le Titanic, le naufrage devient la catastrophe maritime la plus meurtrière. En cause : la surcharge du navire. "Plus jamais ça", s'étaient emballés les Sénégalais dans leur grande majorité. Quinze ans après, les pratiques demeurent.
Un meurtrier nommé "Indiscipline"
Mercredi 25 mai 2011, consternation sur la voie de dégagement nord ! Un camion chargé de gravats roule à tombeau ouvert et se dispute la route avec un car "Ndiaga Ndiaye". Un acte d'une irresponsabilité déconcertante, qui ôtera prématurément la vie à 3 âmes innocentes.
Dans sa course folle, le conducteur du camion perdit le contrôle de son véhicule qui percute un poteau électrique, tue un jeune talibé et finit sa course sur deux autres jeunes élèves de l'école Machalla! Insoutenable scène!
Le coupable : le chauffeur du camion qui écopera d'une peine de 5 ans de prison ferme. Son permis sera annulé. La page est très vite tournée. La prise de conscience générale n'aura pas lieu. L'indiscipline reprend de plus belle sur les routes.
Les menaces de Macky
Le chef de l'Etat monte au créneau. "Il y a une indiscipline telle que je vais demander au gouvernement de renforcer les moyens de contrôle et de présence pour que nous puissions préserver ces vies humaines, qui auraient pu permettre au pays d'avancer et permettre aux familles éplorées de se développer dans la quiétude", avait-il dit. Rien n'y fit. Chaque jour, même tableau. Des bus, mini bus, cars rapides ou Ndiaga Ndiaye, surchargés à bloc, sous l'œil des forces de l'ordre.
L'indiscipline semble avoir la vie dure. Le mardi 07 août 2012, une vingtaine de famille est dévastée par la tristesse. Un accident d'une rare violence s'est produit à Kaffrine. Bilan : 20 personnes décédées. Le bus a percuté un camion chargé de charbons, la nuit. La cause est toute connue: la somnolence. "Plus jamais ça", a-t-on encore dit. Mais, cela ne freinera aucunement le carnage. De 2012 à 2016, l'indiscipline, l'inobservance des règles de sécurité et de conduite, règnent sur les routes.
"Plus jamais ça", un refrain sans effet
L'année 2016 se montrera particulièrement macabre sur nos routes. Lundi 12 décembre, au moins, 13 personnes perdent la vie dans une collision effroyable à hauteur de Koumpentoum. Dans la même journée à Thieumbeul, un véhicule qui transportait des pèlerins revenant du Gamou, entre en collision avec un "Ndiaga Ndiaye". Bilan : huit 8 morts et plusieurs blessés graves. 21 morts en une journée. Le dimanche 11 décembre, un véhicule 7 places entre, encore, en collision avec un camion frigorifique. 8 personnes meurent. Verdict : 29 morts en 48 heures.
Médina, Gounass, Demba Diop : La honte
Le 15 juillet 2017, l'indiscipline atteint son paroxysme quand des supporters de l'Us Ouakam s'en prennent à ceux du Stade de Mbour, provoquant une tragédie nationale à retentissement mondial. 8 morts seront dénombrés au Stade Demba Diop.
En avril 2017, un incendie d'une rare violence ravage le Daaka de Médina Gounass et fait 30 morts. Pourtant, à chaque édition du Daaka, des incendies meurtriers sont notés. Les mêmes causes provoquent chaque année les mêmes conséquences macabres. Les mêmes comportements meurtriers se poursuivent et l'Etat n'apporte aucune solution radicale. Et même, cet incendie du Daaka, rappelait celui de la Médina où 9 talibés perdirent tristement la vie.
Il n'y a pas que les routes qui tuent. A Diourbel, des branchements électriques vétustes avaient causé un incendie dans lequel un pompier, qui tentait d'éteindre les flammes, a péri.
"Les Sénégalais n'ont pas tiré des leçons de cette catastrophe"
Pour le sociologue Oumou Tandian, l'explication à ces drames répétitifs est simple : "Les Sénégalais n'ont pas tiré de leçons du naufrage du Joola".
"Nous Sénégalais, à chaud, on essaye de tirer les leçons. Mais le problème, c'est que dans la pratique on ne le fait pas. Chez nous, on est tellement fatalistes qu'on dira "Ndogalou Yalla la" (c'est la volonté divine), c'est Dieu qui l'a voulu ainsi on n'y peut rien", analyse Dr Oumou Khairy Coubaly Tandian.
"Aujourd'hui à Dakar vous voyez les véhicules surchargés. En dehors de Dakar également les voitures sont surchargées. Je dirais que les Sénégalais n'ont pas tiré des leçons de cette catastrophe qui peut se reproduire. D'ailleurs, elle s'est reproduit à Bettenty. Peut-être que l'ampleur est moindre, mais ça s'est quand même reproduit", a-t-elle analysé.
Un problème d'autorité et de discipline
La solution pour Dr Oumou Tandian : plus de fermeté de la part des autorités. " Il faut qu'il y ait des sanctions. Car, le transporteur qui surcharge son véhicule lors des fêtes pour gagner plus, ou les transporteurs qui font des aller-retour incessants pour gagner le maximum, c'est qu'ils se disent que quand il y a accident il n'y a pas de sanction derrière. On ne situe pas les responsabilités et on dira "Ndogalou Yalla la" et on continue". Mais il n'y a pas que ça pour le sociologue. "Il y a aussi un manque de respect de la vie humaine. Il faut que les autorités fassent leur travail. Ce sont des problèmes de sécurité que les autorités doivent prendre à bras le corps. Parce que les Sénégalais, tant qu'il n'y a pas de sanctions ils continuent à faire ce qu'ils font. Il faut que l'autorité sanctionne davantage et que les gens prennent conscience aussi du danger", indique Mme Tandian.
16 Commentaires
Anonyme
En Septembre, 2017 (16:34 PM)Voila la triste réalité.
On n'est donc pas encore sorti de l'auberge!
Anonyme
En Septembre, 2017 (16:39 PM)Joola
En Septembre, 2017 (16:50 PM)Vrai Brain
En Septembre, 2017 (17:01 PM)Anonyme
En Septembre, 2017 (17:14 PM)@ Vrai Brain
En Septembre, 2017 (17:40 PM)Tu fais exprès...C'EST QUOI CE CHARABIA ???????????
Anonyme
En Septembre, 2017 (20:42 PM)Anonyme
En Septembre, 2017 (21:32 PM)Bob
En Septembre, 2017 (22:36 PM)Il nous faut un dictateur comme Jammeh ou Saddam ............... Et virer les présidents qui vont chercher leurs ordres à Touba et TIWAOUNE.............................. TROP de MASSALA dans ce pays
Anonyme
En Septembre, 2017 (23:04 PM)c'est ça la réalité, le senegalais aime l'argent, et les chauffeurs le savent, il y a des mots comme' sampp'' , tu verses une somme et tu es libre toute la journée, les chauffeur et les agents de la circulation sont responsables de tous ces accidents.
Kassankol
En Septembre, 2017 (01:34 AM)Anonyme
En Septembre, 2017 (08:32 AM)Senegalologue
En Septembre, 2017 (08:33 AM)Anonyme
En Septembre, 2017 (10:49 AM)Les sénégalais ne.sont pas des gens conscients !!!
Slamiste Mais Pas Islamiste
En Septembre, 2017 (19:23 PM)C EST NOUS DANS NOUS
Anonyme
En Septembre, 2017 (21:35 PM)Je me demande comment nous sommes arrivés à ce stade de désintéressement de nos dirigeants à la bonne formation de l’avenir de notre pays. Que nous apporte la Turquie de Erdogan jusqu’à ce que le Président Macky Sall, le Premier ministre B A Dionne et le Ministre de l’éducation nationale Sérigne Mbaye Thiam veulent sacrifier l’avenir de milliers d’enfant sénégalais innocents. Pourtant les services politico-stratégiques sénégalais doivent savoir que la Turquie de Erdogan n’est pas viable, car la Turquie de Erdogan risque de finir comme la syrie. Déjà sur le plan économique, ce pays est en chute libre. La turquie est de plus en plus isolée sur la scène internationale. D’ici quelques mois la guerre contre les kurdes va reprendre de plus belle, car les kurdes (irakiens, turques et syriens) vont accélérer la création de leur état. D’ici trois ans, la turquie , avec Erdogan, sera à genoux. Peut-être nos autorités actuelles se disent qu’ils ne seront plus là, car ils perdraient les élections à venir. Malheureusement, ils ont oublié que le Sénégal sera toujours là.
Nos dirigeants ont-ils oublié cette règle élémentaire qui veut qu’un pays n’ait pas d’amis et n’a que des intérêts. L’intérêt immédiat que peut tirer nos dirigeants sur cette affaire vaut-il l’anéantissement de l’excellent cursus scolaire qu’aurait pu avoir ces milliers d’enfant sénégalais ? Je ne le crois pas, car la vraie richesse du Sénégal réside dans la qualité de ses ressources humaines.
Chers dirigeants, (Président Macky Sall, Premier ministre B A Dionne, et Ministre de l’éducation nationale Sérigne Mbaye Thiam), on vous a confié notre Sénégal pour que vous défendez nos intérêts, nous sénégalais, et pas vos intérêts ni ceux d’un fou dictateur sanguinaire turc.
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