Chantre de la rupture systémique dans la gestion de l’État, le nouveau régime drivé par le tandem Diomaye-Sonko semble ramer à contre-courant du code de transparence. Du moins, selon l’expert en politiques publiques et directeur pays de IBP (International Budget Partnership).
Panéliste dans une table ronde organisée, ce mardi 27 mai 2025, par le Think Tank de l’Afrique de l’ouest, Wathi au siège de la fondation Konrad Adenauer, M. Niang a pointé la non-publication des derniers rapports trimestriels d’exécution budgétaire (celui du 4e trimestre de 2024 et celui du premier trimestre de 2025) comme un manquement aux obligations de transparence.
« On ne peut malheureusement pas déroger aux exigences en matière de transparence », a-t-il dit à ce propos, rappelant que « les rapports techniques qui doivent être publiés notamment le rapport trimestriel d’exécution budgétaire doit être transmis à l’Assemblée et être disponible pour le grand public à travers les plateformes du ministère des finances ».
L’expert signale aux nouvelles autorités qu’une « information qui n’est pas disponible à temps n’est pas utile ». Parce que, poursuit-il, « pour que le contrôle puisse opérer, il faut que le l’information soit disponible au moment où elle fait sens. Et l’exécution du budget en l’espèce fait sens au moins après le trimestre pour permettre, en cours d’année, de voir comment les ressources sont utilisées, leurs destinations, leur évolution en glissement annuel, le niveau d’engagement, le niveau de liquidation et de mandatement des paiements ».
L’ancien ministre de la jeunesse, Pape Malick Ndour avait récemment tiré la sonnette d’alarme à ce sujet qualifiant cette rétention d’information de « violation flagrante du code de transparence ».
A en croire Maleine Amadou Niang, l’État traîne également le pied sur la publication d’autres rapports notamment celui sur les dépenses fiscales. Ce rapport, indique-t-il, « concerne toutes les exonérations que le Sénégal consent dans l’objectif de favoriser la croissance, la consommation. Il doit être annexé annuellement à la loi de finance afin de permettre aux députés de voir les pertes de recettes fiscales que le Sénégal est en train de connaître et de demander à l’État de corriger au besoin ».
Le dernier rapport sur les dépenses fiscales à être publié est celui de 2021. D’ailleurs, confie M. Niang, « la Cour des Comptes dans son rapport a rappelé l’importance de publier ce rapport sur les dépenses fiscales ».
Des taches noires que le nouveau régime gagnerait, selon lui, à effacer au plus vite.
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