NOUAKCHOTT : Pour avoir frappé sa patronne, elle se retrouve en prison

Niokhor Téo Diouf est une jeune fille sénégalaise de 16 ans environ. En Mauritanie depuis un certain temps, elle a trouvé du travail chez une famille de maure dans un quartier résidentiel à Nouakchott. La dame, une femme mauresque, est mariée et divorcée, selon des sources proches. Elle vit avec un jeune enfant d’environ 9 mois. Elle a loué les services d’une jeune fille pour s’occuper de ce dernier. Mais la cohabitation n’a que peu duré. Le 18 août, les deux partenaires se sont séparés en l’espace de 10 jours. Niokhor Téo Diouf ira en prison et la bonne dame s’est retrouvée avec des égratignures sur la joue.
 
Engagée comme bonne depuis le 07 août pour garder un enfant d’environ 9 mois, Niokhor Téo Diouf, originaire de Niakhar dans le département de Fatick, a accepté l’offre d’une dame qui se trouvait dans le besoin d’avoir une bonne à ses côtés. Tout a bien marché au début, le plus normalement du monde, jusqu’au jour où la dame a demandé à Niokhor de laver les habits de l’enfant. Niokhor a déclaré que dans le contrat tacite qui les lie, il n’y a pas de linge à laver car elle a des brûlures sur ses mains. Et par conséquent, elle a exprimé un refus poli devant sa patronne.
Ce que celle-ci n’a pas digéré. Furieuse de voir une telle réaction de la part de sa domestique, elle la prie tout bonnement de plier bagages. Niokhor accepte à condition qu’elle reçoive la contrepartie de ses dix jours de travail, soit 8.300 Um (environ 16.000Fcfa). La dame lui demande de partir et son argent suivra après. Ce que la fille n’a pas du tout accepté en disant ceci : « mon argent ou je ne bougerai pas d’ici». Une altercation s'est déclenchée. Le frère de la dame, un militaire, entendant les disputes, sort pour s’informer.
Sans tarder, il prend fait et cause pour sa sœur. Selon Niokhor, le militaire lui a administré une gifle. Sa sœur en fait autant. Débarrassée du militaire, Niokhor Téo Diouf se sentant offusquée et humiliée a, à son tour, giflé sa patronne qui s’est mise en sanglots. Malgré les concertations qui ont tenté de mettre du bémol sur la famille plaignante, Niokhor sera conduite au commissariat de Tevragh-Zeina 2 où, après interrogation, elle avouera les faits qui lui sont reprochés, tout en disant qu’elle a reçu des coups en premier avant de se défendre. Le commissaire obligea la dame à payer l’argent. Ce qui fut fait. Et pourtant, elle avait refusé auparavant, prétextant qu’elle n’en avait pas.
Transférée le 19 août au parquet du tribunal de Nouakchott, la jeune Sénégalaise sera réentendue par le procureur, puis par le substitut de ce dernier qui, appuyé par un certificat « d’incapacité de travail de 30 jours » qu’a présenté la dame, n’a pas trouvé mieux que d’envoyer Niokhor en prison pour agression physique, coups et blessures corporelles. Les parents de la victime ont beaucoup contesté, mais en vain. Car, pour eux, une incapacité de 30 jours signifierait que la plaignante ne pourra pas se présenter au commissariat encore moins au tribunal, compte tenu de la gravité des blessures ou des coups. Mais cette dernière, selon les témoins, était présente, en bonne et due forme.
Mis au parfum de l’affaire, M. Nouha Sané, vice-président de l’association des ressortissants sénégalais, chargé des affaires sociales, a pris le dossier de la jeune fille en main. Il a saisi tout de suite les autorités compétentes du tribunal de Nouakchott. Selon toute vraisemblance, l’affaire connaîtra un dénouement heureux. De sources bien informées, un rendez-vous est pris pour mardi 02 septembre prochain, date à laquelle M. Sané nourrit beaucoup d’espoir quant à une probable liberté provisoire de Niokhor Théo Diouf.