Les menaces de grèves des organisations syndicales ne laissent pas les parents d’élèves indifférents. Ils invitent les deux parties à renouer le fil de dialogue pour trouver une solution définitive aux perturbations cycliques du système éducatif.
L’année scolaire 2008-2009 risque encore d’être perturbée si l’on se fie aux déclarations des représentants syndicaux de l’Intersyndicale de l’enseignement.
Ces derniers menacent d’aller en grève dès la rentrée des classes prochaines prévue le 13 du mois courant. Ces grèves cycliques ont exaspéré certains parents d’élèves comme Souleymane Fall qui ne partage pas cette méthode de revendication des enseignants. Il exprime ses inquiétudes par rapport à l’avenir des élèves. Un autre vieux, assis à ses côtés, du nom de Mamadou Bâ, abonde dans le même sens. En 1959, se souvient Mamadou Bâ, les enseignants sénégalais se battaient pour mettre leurs élèves dans de bonnes conditions, ce qui est loin d’être le cas de nos jours. Leur seule préoccupation, c’était de « mettre les élèves dans de meilleurs conditions et avoir un bon taux de réussite », se rappelle notre interlocuteur.
Il fustige au passage les prestations des enseignants du public dans les écoles privées. « Ce n’est pas normal que l’on mette 40 % du budget dans l’éducation, alors que les résultats ne suivent pas », lance Mamadou Bâ. Un autre homme de taille moyenne du nom de Mamadou Sow déclare : « les parents d’élèves sont fatigués, ils achètent des fournitures pour rien. Sur les 9 mois de l’année scolaire, les élèves n’étudient que durant deux mois ». A cette liste, il ajoute que les grands perdants de ces grèves sont des enfants et non le gouvernement. « C’est dur pour les parents qui n’ont pas les moyens, parce que ce sont leurs enfants qui sont sacrifiés par ces grèves », indique Mamadou Sow.
Dans les quartiers populaires où nous nous sommes rendus, ces menaces de grève hantent le sommeil des parents d’élèves.
Raison pour laquelle la plupart d’entre eux ont lancé un appel pressant pour la réouverture des négociations afin de trouver des solutions définitives aux problèmes qui secouent le système éducatif. « Nous invitons le gouvernement à respecter ses engagements, c’est la seule solution pour résoudre les problèmes de l’école sénégalaise », analyse, Demba Ndiaye. Un autre parent d’élèves du nom de Saliou Fall abonde dans le même sens. Toutefois, il estime que les enseignants doivent revoir leurs revendications, parce que l’Etat est confronté à plusieurs problèmes, notamment la cherté de la vie, les inondations.
Souleymane Fall, pour sa part, pense que le gouvernement doit dialoguer avec les syndicats en leur montrant ce qu’il peut faire et ce qu’il ne peut pas satisfaire.
D’une manière générale, les parents d’élèves invitent les deux camps au dépassement pour la restauration d’un climat apaisé dans l’espace scolaire.
Rappelons que le gouvernement et les organisations syndicales avaient trouvé in extremis un compromis qui a permis de sauver l’école de l’année blanche.
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