La jeunesse constitue une période durant laquelle l’individu doit préparer son avenir. Étudier pour avoir des connaissances et une spécialisation, apprendre un métier pour être professionnel. En dehors de ces deux choses, faire du business, du commerce ambulant. Tout ceci relève des activités que peut exercer un jeune. Mais, l’on constate que nombreux sont les jeunes qui ne font rien de tout cela.
En passant la nuit dans les boîtes, ne revenant que vers 5 à 6 heures du matin, certains jeunes ne se réveillent qu’à 12 heures. Ainsi, ils attendent que le repas soit prêt. L’arrivée du bol est très attendue et, généralement, ils sont les plus gourmands. Après le bol, c’est maintenant au tour du « barada » ou la théière. Le thé chinois bien bouilli avec du sucre et autres ingrédients est un menu que l’on ne présente plus aux Sénégalais. Pour la préparation de ce thé, il leur arrive de se cotiser ou de quémander de l’argent auprès des autres jeunes de leur âge ou d’autres connaissances. Dès fois, ils rassemblent tout le matériel servant à bouillir le thé sans même avoir ni « warga », ni sucre. Ils font la quête auprès des passants avec qui des liens d’affinité les unissent, quelquefois ce n’est pas le cas.
Devant une maison, dans un quartier de la ville, un groupe de jeunes autour d’une théière était en train de prendre le fameux thé préféré. Beaucoup de sujets étaient à l’ordre du jour dont le combat qui opposait Tapha Guèye à Yékini. Certains disaient du premier qu’il est « une femme », s’étant comporté comme un poltron en évitant le combat. D’autres, comme les jeunes des quatre B, parlaient de tout et de rien. Leur principal sujet de discussion, certes, était leurs copines, les filles qu’ils veulent aborder, les boîtes de nuit ou les dancings dans lesquels ils ont choisi de se rendre et les habits qu’ils vont mettre le soir. Au lieu de se remettre en cause et d’essayer d’analyser les reproches qu’on leur fait, ces jeunes oisifs se chamaillent avec leurs sœurs, frères ou tantes. Finalement, ils se comportent comme des filles, leurs manières n’étant pas propres aux garçons.
En posant la question suivante : « Est-ce que la situation dans laquelle vous vous trouvez vous plaît ? » beaucoup ont répondu qu’ils souhaiteraient sortir du pays, parce qu’ils n’arrivent pas à trouver du boulot. D’autres disent ne pas s’accommoder avec le salaire qu’on leur propose. Parmi ceux-là, il en existe qui ne veulent rien faire. Ces gens ne se soucient guère de la dépense quotidienne, encore moins des factures d’électricité et d’eau. Alors qu’ils sont appelés à fonder une famille, d’autant plus que certains parmi eux ont une copine enceinte ou un enfant à charge… « Dieu est là pour tout le monde et l’argent de ma mère me revient de droit, puisque je suis son seul et unique fils », déclare Amadou, père d’un enfant, dont la maman gère des millions. Paco, lui, semble abonder dans un autre sens.
« Je préfère faire du petit commerce que d’accepter un salaire de 60.000 francs qui me coûtera des heures de sommeil et me privera de ma liberté », confie ce jeune à la morphologie de lutteur.
En refusant des salaires de 50.000, 60.000francs, ils tendent la main à ceux qui l’ont accepté pour acheter du thé et de la cigarette.
Après avoir terminé la séance de thé, c’est le moment de jouer au football. Vêtu d’un maillot sur lequel on peut lire le nom de Zidane, Aliou est sur le chemin du terrain de foot. Habitant Niary Tally, ce fan du numéro 10 pratique le sport tous les jours, excepté le week-end. « Je ne travaille pas, ma seule préoccupation est d’aller en Europe intégrer les clubs pour devenir professionnel », affirme-t-il.
De toute manière, cette oisiveté de la population juvénile laisse indifférents certains parents qui dégagent leur responsabilité devant la situation. « J’ai, un fils de 23 ans qui refuse mes propositions. Il a une seule ambition, celle d’aller en Europe », souligne une dame qui dit avoir tout ce dont elle a besoin. Il faut reconnaître que les médiats jouent un rôle important en leur offrant de la musique à longueur de journée.
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