Opérations pré-hiversales : L'Onas engage la croisade contre les inondations

L'hivernage a fini de s'installer au Sénégal. Comme lors les précédentes années, les populations croisent les doigts pour ne pas vivre le calvaire. L'Onas, pour sa part, décide de faire dans l'anticipation pour l'amélioration du système d'assainissement du pays.

Le directeur général de l'Office national de l'assainissement du Sénégal était hier face à la presse. C'était pour informer l'opinion du plan d'actions mis en œuvre pour traverser, avec quiétude, l'hivernage 2006. A en croire Amadou Lamine Dieng, c'est un programme qui est mis en œuvre, depuis la fin de l'hivernage 2005, pour améliorer sensiblement l'évacuation des eaux de pluie dans l'ensemble des villes assainies du Sénégal (Dakar, Kaolack, Rufisque, Saint-Louis, Louga). Et M Dieng de préciser que lesdites opérations consistent au curage préventif de 244 kilomètres sur les 979 que compte le patrimoine national, de la cinquantaine de stations de pompage recensées à travers le pays mais aussi à l'augmentation de la capacité de certains collecteurs et stations. Aussi, a-t-il annoncé la révision et le reconditionnement des groupes électrogènes pour garantir un bon fonctionnement des stations et assurer à certaines d'entre ces dernières un secours énergétique en cas de délestage. A ce train de mesures, il faut ajouter, informe le directeur de l'exploitation de l'Onas, le nettoyage d'environ 15 000 grilles et le décolmatage des grilles pour assurer une meilleure capacité de draînage. Il en va de même pour le remplacement de grilles, de dalles et de plaques détériorées ou volées pour assurer la protection des ouvrages.

La direction de l'Onas entend aussi effectuer des opérations post-hivernales. De l'avis du directeur de l'exploitation, ces dernières se dérouleront juste après l'arrêt des pluies et ne concernent que les collecteurs unitaires qui ont reçu pendant l'hivernage tout le sable de la voirie et des accotements non stabilisés. Aussi, le directeur général de l'Onas a-t-il appelé les usagers à faire preuve de civisme pour préserver ces infrastructures publiques.

En vérité, le problème d'évacuation des eaux usées et de ruissellement constitue un réel problème au Sénégal. En effet, seules cinq villes du pays disposent d'un système d'égouts et d'évacuation qui ne couvre d'ailleurs même pas la totalité de leur périmètre. A ce niveau, 8 % des ménages seulement évacuent leurs eaux ménagères par les réseaux d'égouts qui n'existent pas en milieu rural (80 % évacuent leurs eaux usées dans la nature). Par ailleurs, 37 % des ménages ont un accès adéquat, à moins de 100 mètres, à des toilettes.

Et, du fait d'un système d'évacuation des eaux pluviales extrêmement défaillant dans les zones urbaines, on assiste à l'émergence de maladies d'origine hydrique causées par les inondations fréquentes et les eaux stagnantes. Ces importants retards constatés dans les secteurs sociaux comme celui de l'assainissement résultent en grande partie du fait que lesdits segments ont, pendant longtemps, souffert d'une nette insuffisance des dotations budgétaires. Notamment avec les premiers programmes d'ajustement structurel au début des années 80 qui mettaient plus l'accent sur les secteurs productifs.