OPERATION COMMANDO AU SALON D’HONNEUR DE L’AEROPORT : La Douane confisque huit ordinateurs d’un homme d’affaires

Doit-on avoir un préjugé favorable aux personnes qui passent au Salon d’honneur de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor ? La réponse est négative, si l’on se fie, du moins, à l’opération menée par la Douane en faisant irruption sur les lieux dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 juin 2010. Les Gabelous ont réussi à mettre la main sur huit ordinateurs neufs d’un grand homme d’affaires. Un acte qui a mis les agents préposés du ministère des Affaires étrangères dans tous leurs états. A preuve, quelques heures plus tard, une note annonçant la fermeture du Salon d’honneur a été affichée à son entrée.

C’est connu, dans tous les aéroports du monde, on commence les formalités avec la police et l’on termine avec la Douane. Une procédure qui ne s’applique pourtant pas au niveau des Salons d’honneurs des aéroports, du fait du préjugé favorable dont bénéficient les personnalités qui empruntent cet espace. Des personnalités qui ne remplissent pas de formalités douanières au départ comme à l’arrivée. Un privilège qui n’agrée pas les soldats de l’économie au niveau de l’aéroport Léopold Sédar Senghor.

Ce contrôle inattendu pollue le climat sur la plate-forme aéroportuaire. En effet, réservé aux autorités politiques, administratives, religieuses…, cet espace échappe aux contrôles de l’administration douanière. Ce que les hommes du Directeur général de la Douane, Mouhamadou Makhtar Cissé, ne comptent pas accepter. A preuve, dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 juin 2010, les soldats de l’économie ont fait irruption dans le Salon d’honneur pour fouiller une mallette suspecte. Une fouille qui a été fructueuse, car les douaniers ont pu mettre la main sur huit ordinateurs neufs. Du matériel que l’homme d’affaires Ch. K. n’avait pas voulu mettre dans la soute de l’avion, espérant échapper ainsi aux contrôles douaniers.

Cependant, cette saisie des douaniers n’a pas été du goût des agents préposés au Salon d’honneur de l’aéroport LSS. Lesquels agents du ministère des Affaires étrangères sont chargés de veiller sur les lieux avec la collaboration de la police et de la gendarmerie. Si l’on sait que, quelques heures après le départ des douaniers du salon, ces agents du ministère des Affaires étrangères ont affiché une note de service à l’entrée du salon pour annoncer la fermeture des lieux. Un moyen d’interdire l’accès aux douaniers pour de prochaines fouilles. Toutefois, la Douane compte adresser une correspondance aux autorités compétentes pour occuper un bureau au Salon d’honneur de l’aéroport. «Les gens qui passent au Salon d’honneur sont des personnes sur lesquelles on a un préjugé favorable. Mais, le sont-ils tous», s’interrogent des autorités de la Douane. «C’est vrai que la Douane procède généralement à des fouilles. Certes, on ne peut pas fouiller un ministre ou un diplomate, mais il y a des personnes qui infiltrent le Salon d’honneur pour faire passer des devises, des produits… C’est pourquoi, nous avons saisi les autorités pour obtenir une cabine sur les lieux. Ce qui nous permettra d’avoir une présence dissuasive», poursuivent des sources douanières