L'enseignant C. W. Ndour a comparu devant le tribunal de grande instance de Mbour, pour outrage à magistrat dans l’exercice de ses fonctions, survenu au cours d’une audience. Alors qu’il était convoqué pour une procédure de divorce avec sa seconde épouse, l’enseignant a été placé en détention, après un échange tendu avec le juge.
Selon les faits rapportés, sa future ex-épouse lui a tendu un document que l'enseignant syndicaliste a refusé de prendre, arguant qu’il était écrit au crayon. Sur instruction du magistrat, la dame tente à nouveau de lui remettre les pièces, mais l’enseignant campe sur sa position, refusant catégoriquement de les accepter.
Face à l’attitude du prévenu, le juge s’en serait agacé, ce que C. W. Ndour a perçu comme une tentative d’humiliation devant son ex-femme. Des agents de l'agence de sécurité de proximité seront appelés pour évacuer l'enseignant, mais ce dernier s'est défoulé sur eux. Il aura fallu l'intervention de la police.
À la barre des flagrants délits, ce mardi, l'enseignant n'a pas décoléré. Il criait urbi et orbi connaitre ses droits : "Tout cela a été orchestré par le juge lui-même. Il a crié sur moi, alors qu'il n'en avait pas le droit. Je lui ai crié dessus aussi. Ce n’est pas à mon épouse de me transmettre les documents", a-t-il déclaré à la barre.
La présidente de séance lui a alors rappelé que, selon la procédure, ce sont bien les parties qui échangent leurs conclusions entre elles. Tout en lui rappelant qu'il ne connaissait rien du droit.
Ironie du sort, une fois au commissariat, C. W. Ndour s'est rendu compte que le document n’était pas écrit au crayon, mais qu’il s’agissait d’une copie.
Le juge Dème, lors de l’audience, a tenté de recentrer le débat : "Vous avez confondu votre salle de classe avec la salle d’audience. Par respect pour l’institution, vous auriez dû vous conformer. Ce n’est pas une humiliation, ce n’est pas la vocation du juge."
Le procureur, pour sa part, a regretté le manque croissant de respect envers les institutions et leurs représentants. Malgré les remontrances, l’enseignant est resté inflexible sur sa position.
Le ministère public a requis un an de prison ferme contre C. W. Ndour. Le jugement est attendu pour le 20 mai prochain.
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