Parovi, la téléréalité serbe qui va beaucoup trop loin

Si vous êtes allergique à la téléréalité, ce programme vous est fortement déconseillé. Parovi, show serbe ultra-trash, enferme ses candidats dans le jeu, les fait se battre, les pousse à bout psychologiquement. Un Français, Zelko, s'est même évadé par les toits du studio.

Il y des fois où l'on se dit qu'en France, on est plutôt bien lotis avec notre téléréalité. Surtout quand on regarde chez nos voisins serbes. L'émission Parovi (Les Couples, en français), dépasse les bornes. En enfermant des trafiquants de drogue, des chanteurs déchus, des criminels ou même des politiciens, comme le Président du parti radical serbe Vojislav Šešelj. Ce dernier, par ailleurs inculpé pour crime contre l'humanité et crime de guerre par le TPI, est l'une des vedettes de ce show surréaliste, où les bagarres sont légion, tout comme les scène de sexe peu dissimulées. De la vraie trash-tv dont les Serbes sont friands, diffusée 18/24 par la chaîne Happy TV.

Si ce programme existe depuis 2010, son côté extrême s'est affirmé avec le temps. Et ce qui pousse les médias français à en parler, comme Vanity Fair et la journaliste Constance Dovergne, c'est en partie parce qu'un Français d'origine serbe, Zelko, qui a participé à Secret Story 5, s'est littéralement retrouvé piégé à l'intérieur du jeu. Et pour cause, celui-ci ne s'arrête jamais.

Six mois sans sortir

Zelko est ainsi resté six mois dans les studios, filmé 24/24. En mai dernier, il donnait une interview incroyable au site Télé-Loisirs.fr : « Sur le contrat, ils ont affirmé que cela pouvait durer maximum 150 jours. ils m'ont assuré que c'était le délai maximum et que ça finirait fin décembre, donc dans trois mois. A l'intérieur, ils m'ont dit 'violence interdite', c'est écrit sur la première page du contrat mais sur les pages annexes, il y a tout l'inverse... […] »

« Je suis resté six mois sans sortir en restant assis 14 heures par jour. Plus le temps passait, plus j'apprenais ce qu'il se passait. Quand j'ai voulu sortir, ils m'ont mis en isolement deux jours, ils m'ont dit de reprendre mes esprits, que je n'allais pas bien. Ils cassent les gens psychologiquement. En direct, si on ne va pas bien, ils nous disent d'aller au confessionnal pour parler avec la production, mais quand tu y vas, il n'y a personne. Les gens, ils se font laver le cerveau. J'ai vu une fille pleurer tous les jours pendant un mois. […] ils m'ont dit fin décembre, puis fin mars. On est fin mai. J'ai appris qu'avec le contrat, ils nous tiennent pendant 5 ans avec la chaîne. Pendant cinq ans, toute demande de la chaîne doit être honorée sinon il faut verser 20 000 euros. Moi j'habite en France, ça va mais le patron de la chaîne, c'est un mafieux des années 90, tout le monde a peur de lui... Les candidats ne peuvent pas rompre leur contrat, ils n'ont pas l'argent. »

Évasion par les toits

Finalement, Zelko parvient à s'échapper, littéralement, par les toits des studios, au moment où des hooligans sont introduits dans le jeu pour lui faire passer ses envies de départ confiées à la chaîne : « On m'avait mis en isolement... Avec un micro et un cintre, j'ai réussi à dévisser la poignée de la porte, et j'ai pu m'évader. C'était lundi matin, à 4h30. Je suis parti chez ma cousine, j'ai fait le mort, on a mis sur Facebook que j'étais déjà parti en voiture et j'ai pris l'avion mercredi... »

Le pire dans tout cela, c'est que ça cartonne. On voit pourtant Zelko se faire frapper en direct, les molosses du show se battent entre eux... Mais évidemment, des voix s'élèvent en Serbie face à l'escalade de violence du show, vivement encouragée par le directeur de la chaîne, Milomir Maric. Ce qui n'empêche pas le programme de continuer encore aujourd'hui, et d'augmenter ses audiences.