Si rien n’est fait, un autre drame risque de survenir sur cette route de la Méditerranée menant en Espagne. Depuis hier, l’alerte d’une pirogue à la dérive est lancée. Cent cinquante personnes demandent de l'aide sur la route des Canaries. Elles ont quitté Niodior, une du Sine-Saloum. « Elles sont à la dérive dans des conditions extrêmement difficiles ».
Ce message, qui ne cesse d’être envoyé par les acteurs de la migration au Sénégal et en Espagne, a fait réagir les autorités concernées. Le Salvamento Marítimo affirme que le Maroc coordonne l'opération, car l’embarcation a été localisée près du Sahara occidental, mais l’ONG Alarm Phone affirme qu' « il n'y a pas de sauvetage en cours ».
La pirogue a eu une panne de moteur dans des conditions météorologiques extrêmement défavorables
L'ONG Alarm, tirant toujours la sonnette d’arme, avertit qu'au moins 150 personnes sont en danger sur la route migratoire vers les Canaries. L'organisation, qui gère une ligne téléphonique d'urgence pour les migrants en détresse, rapporte que la pirogue a quitté Niodior, au Sénégal, le 21 octobre et a subi une panne de moteur. Cela signifie que depuis lors, ils sont à la dérive dans des conditions météorologiques extrêmement défavorables'', ajoute-t-elle.
Ce qui inquiète est le fait que l’archipel ait enregistré de fortes précipitations ce week-end et de fortes rafales ont été signalées. Alarm Phone dénonce le fait que ni l'Espagne ni le Maroc n'ont encore pris en charge le sauvetage et demande que tous les moyens disponibles soient activés immédiatement. "Il n'y a pas d'opération de sauvetage en cours'', indiquent-ils sur leur compte X.
Les migrants ont appelé Alarm Phone le 26 octobre, précisé leur nombre, leur point de départ et souligné que les occupants étaient épuisés
En réponse aux questions de Canarias Ahora, le Salvamento Marítimo a assuré que l'opération a été coordonnée ''dès le premier moment'' par le Maroc, puisque le navire a été localisé à 400 milles de Gran Canaria et plus près du Sahara occidental, ''à environ 80 milles''. Les autorités marocaines et mauritaniennes surveillent la situation et le Salvamento Marítimo émet des avertissements radio à la navigation, demandant aux navires dans la zone d'être vigilants'', ajoutent-ils. Alarm Phone a reçu le premier appel aux premières heures du 26 octobre, cinq jours après que la barque a quitté le Sénégal. Dans cette première alerte, les migrants ont indiqué le nombre d'occupants du canot pneumatique, le point de départ et ont également précisé que les personnes étaient épuisées.
Sans matériel de sauvetage, Rabat s’est contenté de demander à un navire marchand de rechercher l'embarcation
Selon l'ONG, le soir même, ils ont alerté le Salvamento Marítimo de Las Palmas en lui communiquant le numéro de téléphone satellite de l'embarcation. Quelques heures plus tard, Alarm Phone affirme que le Centre de coordination des secours maritimes (CCRM) de Madrid l'a informée que le Maroc prendrait en charge l'affaire.
Cependant, l'ONG affirme dans un communiqué publié sur son site Internet que Rabat a admis ne pas disposer de matériel de sauvetage dans la région et qu'il s'est donc contenté de demander à un navire marchand de rechercher l'embarcation.
L’Ong Alarm Phone critique le manque de capacité et de volonté du Maroc, dénonce l’inaction de l’Espagne qui ne fournit pas d’aide
Toujours dans sa dynamique de pousser les autorités à agir, Alarm Phone lance : « Nous demandons d'urgence à toutes les autorités concernées de leur venir en aide. Nous exigeons un passage sûr et la liberté de mouvement pour toutes les personnes." L’ONG n’a pas manqué de critiquer également les équipes de sauvetage marocaines pour "leur manque de capacité et de volonté d'aider des personnes à la merci du vent et des vagues de l'Atlantique". L'ONG dénonce également le fait que l'Espagne n'ait pas fourni d'aide ''bien qu'ayant connaissance de la position et de la situation du bateau, et bien que connaissant parfaitement l'incapacité de l'autorité supposée responsable''.
Pendant ce temps, Alarm Phone continue d'essayer de contacter les migrants en détresse, mais les communications sont restées infructueuses ces dernières heures.
5 Commentaires
Reply_author
En Octobre, 2024 (20:55 PM)Ignorant
En Octobre, 2024 (09:05 AM)Et dire qu'ils risquent tous de périr !
Kafka
En Octobre, 2024 (21:14 PM)Nianthio
En Octobre, 2024 (23:20 PM)Reply_author
En Octobre, 2024 (04:36 AM)Participer à la Discussion