Depuis quelques jours, le gaz butane reste introuvable dans la capitale sénégalaise. Les ménagères errent dans les rues à la recherche de cette denrée précieuse et nécessaire pour la cuisson des repas. Une pénurie qui a obligé les chefs de familles à se rabattre sur l’achat du charbon de bois, afin de juguler le mal.
Trouver du gaz butane à Dakar, capitale sénégalaise, par ces temps qui courent, relève du miracle, du fait que depuis quelques jours, cette denrée est devenue introuvable dans des stations services, les dépôts ou dans les boutiques de la place. A la station du rond point 6, une marrée humaine a pris d’assaut les lieux. Certaines femmes sont assises à même le sol sous les camions distributeurs de gaz pour se couvrir de la chaleur du soleil, alors que d’autres bravent les effets de l’astre du jour.
Les jeunes, sont aussi assis à l’air libre sur les barres de fer bordent le trottoir. Des discussions vont bon train. Des bonbonnes de gaz déposées ou superposées forment ainsi un cercle, de la porte du dépôt gaz jusqu’au trottoir suivant l’ordre d’arrivée. « Depuis 8 heures, je suis là. J’attends toujours de voir du gaz si non je ne vais pas préparer le repas de midi », affirme une grosse dame au teint noir, un foulard rouge couvrant la tête. « Vraiment c’est difficile, j’ai déboursé 1000 francs pour prendre un taxi en croyant que j’allais trouver du gaz ici. Malheureusement, c’est la même situation qui prévaut un peu partout », se désole-t-elle. Un désespoir qui anime tous les clients. « Je suis là depuis 10 heures et je compte rester jusqu’à 19 heures avant de rebrousser chemin », affirme Moussa Ndiaye, âgé de 65 ans et habitant la Scat Urbam. A l’intérieur du dépôt de gaz, nous trouvons trois agents. Après avoir décliné notre identité, l’un d’eux explique que « le patron a interdit aux agents de donner des informations aux journalistes », avant de poursuivre que « nous sommes dans une entreprise privée ».
Après Liberté 6, cap sur les Parcelles assainies. Il est exactement 15 heures. Nous voilà au dépôt Touba gaz de l’unité 6. Ici, les lieux sont déserts. Le dépôt de gaz fermé. Les gérants font des va et vient. «Nous n’avons pas de gaz depuis cinq (5) jours. Mais, nous espérons que d’ici le 26 février prochain, il y aura du gaz », explique Mamadou Léye, gérant du dépôt.
En cette période de pénurie, pour préparer les repas, selon certaines femmes interrogées, il faut se lever tôt pour s’affairer autour du fourneau, car « la denrée se fait rare dans les ménages ». Elles sont obligées de se rabattre sur le charbon de bois pour satisfaire les membres de leurs familles. Ndéye Fatou Ndiaye, trouvée dans son domicile à l’unité 6, aux Parcelles assainies, s’affaire autour du fourneau. Elle a de la peine à entretenir le feu. « Tu vois, j’ai parcouru presque toutes les boutiques à la recherche du gaz jusqu’à 15 heures et je n’ai pas trouvé », a-t-elle déclaré, avant de conclure « maintenant, je suis obligée d’aller acheter du charbon et faire de la bouillie pour les enfants avant de repartir encore à la recherche du gaz ». Non loin de chez elle, nous apercevons une fumée s’élever dans une autre concession. La curiosité nous amène à la découverte du lieu pour savoir de quoi il s’agit. Sur place, nous trouvons Coumba Guèye, couverte de sueur, les yeux rouges, laissant parfois couler des larmes.
Elle aussi n’a pas de gaz et s’est rabattue sur le charbon pour enfin préparer le repas. Mais le temps presse pour elle, malgré tout, elle n’arrive pas à supporter la fumée. De temps en temps, elle se met à marmonner quelques mots.
Même son de cloche du côté de à la station Dior des Parcelles. Ici encore la pénurie du gaz butane se fait toujours sentir, malgré le fait que les gérants sont formels « la direction nous interdit de nous adresser à la presse », nous a-t-on servi comme information. En face de la station, se trouve une boutique qui sert de dépôt de gaz. Mais le boutiquier, Bassirou Diallo nous fait savoir qu’il n’a pas de gaz depuis plus de sept jours.
Petite éclaircie, à la station Total de Hann–pécheur, située à Yarakh, le gérant, sous couvert de l’anonymat, nous mène vers son dépôt pour nous montrer le gaz. Sur place, nous constatons qu’il y a bel et bien du gaz butane. « Il n’y a pas de rupture de gaz ici, parce que nous avons un stock de gaz qui reste. C’est ça qui fait que nous n’avons pas senti la pénurie », a-t-il dit.
Emmanuel Bouba YANGA (stagiaire)
Le syndicat du pétrole et du gaz exhorte l’Etat à sécuriser le produit
Dans un communiqué transmis à l’Aps, vendredi, le bureau exécutif national du syndicat du pétrole et du gaz du Sénégal salue « les dernières décisions du Conseil des ministres sur les réformes à apporter dans le secteur de l’Energie en général et des hydrocarbures en particulier », le syndicat déplore les ruptures de stock de certains produits comme l’essence super et le gaz butane. Des ruptures qui ont entrainé des pénuries graves occasionnant des perturbations dans la distribution et la rareté de certains produits alimentaires comme le poisson, ajoute le texte. Le syndicat exhorte les autorités et les acteurs du secteur à « sécuriser définitivement l’approvisionnement du pays en produits pétroliers, particulièrement en gaz butane ». Il s’agit, pour les ministres de l’Energie et du Travail de « finaliser, dans les meilleurs délais, le projet de séminaire d’évaluation de l’ensemble des accords signés dans le secteur et qui font l’objet de conflits récurrents », selon le syndicat. Les camarades de Cheikh Diop, secrétaire général du syndicat, demandent également la convocation d’une assemblée de l’ensemble des travailleurs du pétrole pour « évaluer la situation et prendre les mesures idoines ». Ils appellent enfin à une « réintégration des camarades licenciés de Touba- Gaz et une application correcte des différents cadres signés dans le secteur ».
6 Commentaires
Pas De Penurie!
En Février, 2013 (10:00 AM)@pas De Penurie
En Février, 2013 (10:39 AM)Coplan-bis
En Février, 2013 (11:57 AM)Tiey
En Février, 2013 (15:22 PM)Senegaz
En Février, 2013 (17:00 PM)Iceberg
En Février, 2013 (14:39 PM)Participer à la Discussion