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PETITS COMMERCES LUCRATIFS À L'UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR : Ces profits considérables qui attirent les commerçants au temple du savoir

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PETITS COMMERCES LUCRATIFS À L'UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR : Ces profits considérables qui attirent les commerçants au temple du savoir

L'Université Cheikh Anta Diop de Dakar est transformée en un lieu de commerce lucratif. Les vendeurs qui s'y sont établis n'entendent pas la quitter de sitôt en raison des profits qu'ils engrangent.

En plus d'être un temple du savoir, l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) est transformée depuis quelque année maintenant en un véritable lieu de commerce. En effet, beaucoup de vendeurs abandonnent les marchés pour venir s'installer dans ses alentours.

 Ainsi, à la devanture de la grande porte comme le long de la grille d’enceinte, du côté de l’avenue Cheikh Anta qui passe devant la cité universitaire, on se croirait au marché Sandaga ou à Petersen tant sont nombreux les commerçants qui y ont installé leurs étals. Les vendeurs justifient leur présence par l’absence d’espace dans les marchés… Vendeurs des chausseurs, de friperie, de fournitures scolaires, de cartes de crédit téléphonique, de nourriture et de fruits côtoient les étudiants sur cette avenue Cheikh Anta Diop en plein chantier. Hier, à notre passage, le décor était campé dans cet espace désormais haut lieu de pollution sonore par le bruit des engins du chantier d’élargissement de la route, les cris des apprentis de cars «ndiaga ndiaye» ou des «cars rapides», les haut-parleurs des commerçants qui tympanisent. Certains vendeurs sont debout devant la grande porte du campus, leurs marchandises à la main, interpellant ceux qui passent.

 D'autres sont assis devant leurs étals, attendant de trouver des clients, au même moment où un rude marchandage s’instaure entre quelques marchands, des étudiants ou de simples passants. Serigne Touba, un vendeur de chaussures trouvé à la devanture de l'Université en train d'étaler sa marchandise sous le chaud soleil, souligne : «Je me suis installé ici parce que d'abord, c'est une route principale et l'endroit est bien placé. Aussi, il y a beaucoup de monde, avec les nombreux étudiants et les gens qui passent en permanence. Il y a également le fait que c'est très difficile de trouver une place dans les marchés hebdomadaires, c'est pourquoi je viens ici». Poursuivant, Serigne Touba, teint noir, la trentaine, le visage couvert de sueur, explique être vendeur de chaussures. «Et depuis 5 ans maintenant, je suis à l'université

. Nous n'avons aucun problème depuis le début des travaux. J'ai entendu dire qu'on va nous déguerpir après ces travaux, mais pour le moment, nous travaillons normalement sans aucune contrainte et tous les jours nous payons des taxes ; donc on peut dire que nous sommes en règle. Les étudiants viennent acheter et surtout durant la période où ils perçoivent leurs bourses», ajoute le marchand. …Et la grosse fréquentation des lieux Dans le même registre, Ousmane Guèye, vendeur de fournitures scolaires rencontré sur place, confie : «J'ai choisi de venir à l'université pour faire mon commerce, parce qu'au niveau des marchés, il y a trop de protocole et c’est très difficile de trouver un espace. 

Par contre, ici, à l’université, on ne te met pas la pression. Tu peux donc travailler tranquillement». Aussi, il indique : «le commerce marche très bien. Parce que nous vendons tous ce dont les étudiants ont besoin. Ils viennent tous les jours acheter. Et nous n'avons aucun problème avec les policiers. Ils nous laissent faire normalement notre travail, et tous les jours que Dieu fait les personnels de la mairie viennent récupérer les taxes». En plein marchandage avec un étudiant, Mamadou Seck, jeune vendeur de cartes de crédit, d'habillages de téléphones, de chargeurs et autres accessoires, nous explique les raisons pour lesquelles il a préféré venir à l'université. «C'est une voie publique et tout le monde passe par ici, surtout les étudiants.

 Au début, les autorités voulaient nous faire quitter les lieux, finalement, elles nous ont laissés. Parce qu'elles savent que ce commerce, c'était dans l'intérêt de tout le monde», précise Seck. «Les étudiants n'ont plus besoin de se déplacer pour aller jusqu'en ville acheter des fournitures, parce que nous vendons tous ce dont ils ont besoin. Donc c'est dans leur intérêt si nous sommes-là. Les autorités en bénéficient aussi parce que tous les jours nous payons des taxes. Nous aussi, c'est de notre intérêt parce que en tirons des bénéfices. C'est pourquoi je quitte Thiaroye Gare tous les jours pour venir ici exercer mon commerce», renchérit-il. L’université, une foire des bonnes affaires À l'intérieur du campus social, c'est le même décor que sur l’avenue Cheikh Anta Diop. À cet endroit aussi, les voies sont presque obstruées par les petits commerçants avec leurs étals. 

Des vendeurs, il y en a partout. À l’image du décor qu’offre la route de la Cité Claudel, celle-là même qui a été nettoyée de ces occupants, il y a quelques mois, avec notamment la démolition des cantines qui la longeaient. Trouvé au niveau de ces allées Claudel, Youssoupha Touré, un autre vendeur de fournitures scolaires, évoque les mêmes raisons que les autres vendeurs pour justifier sa présence sur les lieux. «Les marchés sont trop étroits, il n’y a pas d'espace pour tout le monde. C'est pourquoi j'ai préféré me rabattre sur l'université», souligne-t-il avant d'ajouter : «en plus, ici, c'est beaucoup plus rentable que dans les marchés. Les étudiants viennent tous les jours acheter soit des stylos, soit des crayons ou des cahiers. On fait donc de bonnes affaires ici.

 Auparavant, j’étais au niveau du Canal 4, mais l'endroit était mal placé et je n'avais pas beaucoup de clients. C'est pourquoi je me suis installé ici. Personne ne m’a donné d'autorisation pour m’établir dans l’espace que j’occupe. Je suis venu me mettre là parce que j'ai vu d’autres commerçants qui étaient sur les lieux. Alors, j’ai fait comme eux. Et j’avoue que je ne paye rien, même pas les taxes car personne ne m’a jamais rien demandé depuis que je suis là».

 TRANSFORMATIONS DES ALENTOURS DE L’UCAD EN MARCHÉ : Les étudiants dénoncent une occupation qui pollue leur milieu

La pléthore d'étals portant toutes sortes d'articles et occupant tout l’espace aux alentours de l'Université Cheikh Anta Diop donne au lieu le décor d'un marché. Une situation que déplorent les étudiants, même s'ils reconnaissent qu'ils offrent un bon service. Aussi demandent-ils que ces vendeurs soient recasés ailleurs. La devanture de l'Université Cheikh Anta Diop est polluée par toutes sortes d’étals qui menacent l’espace vital des étudiants. Les articles vendus sur place vont des matériels didactiques aux habits et autres produits alimentaires, en passant même par les cosmétiques. De fait, sur cet espace qui cerne le temple du savoir, tous les articles imaginables sont proposés aux étudiants et usagers de l'avenue Cheikh Anta Diop. 

Ce qui donne au lieu un décor de souk. Une situation ne facilitant pas le déplacement des usagers, de l’avis des étudiants qui, bien qu'appréciant les services offerts par les vendeurs, se désolent de cet envahissement de leur espace vital. Rencontré hier devant le portail de l'université, Oumar Konaté confie être en quête de quelques matériels didactiques. «On peut trouver ici tout ce qui se vend à l'extérieur et les prix sont les mêmes. C'est vrai qu'ils occupent l'espace et deviennent de plus en plus nombreux, mais ça doit être juste réglementé. Personnellement, ça ne me pose pas de problème», indique-t-il, à propos de cette occupation de l’espace environnant l’Ucad. Attirée par des chaussures de fripe posées à même le sol qu’elle est en train de marchander, Mlle Diagne, étudiante, explique la forte présence des vendeurs autour du campus universitaire par le fait que les étudiants sont une clientèle cible. «Tout n'est pas négatif dans l'exercice de leurs activités commerciales le long de la façade de l'université. Parce qu'ils nous proposent presque tous les articles qu'on trouve sur le marché et à des prix abordables. Sans se déplacer, on peut avoir tout ce qu'on veut acheter.

 Mais il est vrai que leur présence ne facilite pas la circulation même piétonne sur l'Avenue Cheikh Anta Diop. Ils encombrent la voie pour les piétons et causent aussi des soucis pour ce qui est de la circulation des voitures. On doit leur trouver un endroit pour les recaser, dans un espace plus approprié où ils ne gêneront personne. Parce que là, ils occupent toutes les allées et les piétons en souffrent beaucoup», souligne-t-elle. Pour Yakhya Coly, étudiant en année de licence au département de portugais, il urge que les autorités réagissent parce que les environs de l'université doivent être entièrement libérés de cette occupation anarchique de l’espace vital des étudiants. Debout devant l’étal d’un marchand d'accessoires de téléphones portables, il dénonce ces «vendeurs qui bloquent le passage». Poursuivant, il explique : «En plus, à cause des chantiers d’élargissement de la voie, la route est restreinte». «L’entrée principale de l'université doit se voir de loin pour que ceux qui passent devant sachent que c'est ici l'Université de Dakar. Mais avec les comerçants, ce n'est plus possible.

 Il y a des embouteillages à cause des vendeurs de jus qui passent partout avec leur pousse-pousse et des piétons contraints de marcher sur la chaussée, car le trottoir est occupé par des marchands. Cela devient impossible à vivre car il y a trop de désordre», dit-il, même s'il reconnaît que ces vendeurs offrent des services abordables et à proximité. Malgré tout, il interpelle l'Etat. «Les autorités doivent trouver un endroit pour eux et les recaser là-bas. Parce que ce qu'ils font n'arrange pas ceux qui sont dans les marchés aussi. Et ils rendent l'accès à l'université difficile», conclut Coly. 

MATAR NDOYE, CHEF DU SERVICE DES HÉBERGEMENTS AU COUD : «Les cantines et étals qui sont à l'extérieur de l'université, c’est du ressort de la mairie»

Ce n'est pas seulement le nombre d'étudiants qui augmente chaque année à l'Université Cheikh Anta Diop, mais aussi celui des petits commerces autour de ce temple du savoir. Prenant les étudiants pour leur clientèle cible, nombre de vendeurs se sont établis tout autour de l’université et leur nombre ne cesse de croître. Une situation sur laquelle Matar Ndoye, chef du Service hébergement du Centre des oeuvres universitaires de Dakar (Coud), n'a pas manqué de se prononcer.

 «Les cantines et étals qui sont à l'extérieur de l'université, c’est du ressort de la mairie», a-t-il indiqué avant de préciser que pour les cantines implantées à l'intérieur de la cité universitaire, leur attribution se fait sur la base de certains critères. «Les candidats écrivent des demandes manuscrites qu'ils adressent à l'autorité. Cette dernière donne son avis et nous le transmet. Ensuite, à notre niveau, nous trouvons un endroit dans la cité universitaire pour que le bénéficiaire puisse s'implanter. Seulement, c'est une chose que nous avons trouvée ici, depuis 1993, si je ne me trompe pas. 

Et nous ne pouvons pas dire si les procédures ont été toujours respectées. Mais nous, depuis que nous sommes là, nous avons fait en sorte que les choses se passent dans les règles de l'art». Sur les taxes que paient les vendeurs, il confie : «Les vendeurs établis dans l’enceinte de l’université versent des taxes mensuelles pour participer à la collecte des ordures et autres services d'entretien de la cité. Et les montants des taxes varient en fonction de la dimension des cantines, c’est-à-dire entre 6000 et 25 000 francs Cfa. De 2000 à 2006, il n’y a eu que trois autorisations pour des cantines. 

Donc celles qui sont dans la cité sont réglementées. Nous autorisons des tabliers aussi, mais ils ne sont qu’au nombre de 42. Et c'est en fonction du besoin des étudiants. Ils versent également 3000 francs Cfa mensuellement. Et nous faisons de sorte que les prix soient le moins chers. Nous avons des contrôleurs qui passent pour vérifier». Déplorant l'occupation de la façade principale de l'université, tout le long de l’avenue Cheikh Anta Diop, M. Ndoye ajoute : «chaque fois, on fait de notre mieux pour leur dire de quitter les lieux. Mais ce n’est pas facile. C'est le même problème auquel la mairie de Dakar est confrontée également. Parce qu’elle n’arrive pas à les déguerpir».



6 Commentaires

  1. Auteur

    Thiaga Bou Daw

    En Janvier, 2011 (12:20 PM)
    ahahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
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  2. Auteur

    Thiaga Bou Daw

    En Janvier, 2011 (12:21 PM)
    thiaga bou daw thiaga bou daw
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    Auteur

    Ey

    En Janvier, 2011 (12:38 PM)
    cet aricle est-il une these de ces stagiairesca? je constate que c'est trop long!

    C'est le desorde partout en afrique et c'est tres encombrant un marche a cote de la cite?$%£
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    Auteur

    Mbamkhady

    En Janvier, 2011 (12:54 PM)
    hihan hihan hihan hihan hihan hihan hihan hihan
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    Auteur

    Bourbadjollof

    En Janvier, 2011 (14:54 PM)
    ya til un maire a dakar?comment peut on laisser les marchants ambulants envahir les trottoirs,les universites,les places publics?meme les ETRANGERS AVEC LEURS POUSSE POUSSE S4Y METTTENT!IL FAUT METTRE UN TERME A CELA!et j'ai passe sous silence LES NUISANCES SONORES GENEREES par les hauts parleurs des marchands ambulants de SANDAGA,PETERSEN,etci!c'es l'ANARCHIE TOTALE! :sad:  :sad:  :sad: 
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    Auteur

    Binta27

    En Janvier, 2011 (15:40 PM)
    cikary dagua wa yam tu veux trop faire l'interessante alors que tu n'est rien ya fi gueneu gnak khorom thi net bi depuis que tu t connect sur seneweb kene falèwoula yamal t' kham sa bop avant qu ma lay wakh sa demb
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