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PLAGES DE DAKAR : Au royaume de la perversion et de la délinquance

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PLAGES DE DAKAR : Au royaume de la perversion et de la délinquance

En cette période de forte canicule, les plages constituent le domaine de prédilection des baigneurs. Ces derniers y convergent de manière permanente. Dans ce bataillon de baigneurs, figurent des personnes motivées par des ambitions souvent inavouées. C'est une période totalement particulière qui procure liberté et libération des complexes aux enfants. Dans cette atmosphère de moiteur estivale, l'agitation des filles, leurs gémissements provocateurs durant les baignades et leur habillement trop sexy cachent mal une certaine perversion. Voyage dans un univers assimilable à un temples de débauche.
 
Il est presque 12 heures. Heure à laquelle, le soleil est au zénit. Il déploie toute son énergie sur la planète terre et plus particulièrement les plages dakaroises qui par cet effet refusent du monde. Le décor est campé. Dans ce monde, on retrouve une diversité d'individus . Des milliers de personnes ont pris d'assaut l'eau de mer pour des intentions différentes. L'on peut voir à perte de vue, des enfants, des adultes, des garçons et des filles dans les eaux et sur la terre ferme. Chez les jeunes filles surtout, on dénote des comportements bizarres et même exagérés.
A. Mbengue, la cinquantaine presque révolue, habite Yoff Diamalaye depuis près de 18 ans ne dit pas autre chose " Je fréquente cette plage depuis 18 ans maintenant. Mais j'ai l'impression que tous les cinq ans ou même moins, les enfants s'adonnent à des comportements, à des pratiques vraiment indignes de la société sénégalaise. Je me demande même s'ils ont laissé des parents chez eux. Mais c'est une négligeance grave! Il faut dire que la vie sexuelle est devenu non seulement très libre et banalisée mais aussi très précoce car là (à la plage), vous ne voyez que des mineurs et les vieux comme moi risquent de ne plus venir ici gouter cette fraicheur marine".
Leur habillement laisse apparaître nettement la "géomorphologie" de leurs parties sexuelles. Il est caractérisé par ce qu'elles appellent les "deux pièces" ou alors "sous-fesses". Un port vestimentaire d'autant plus provocant que seule la géographie sexuelle est couverte et juste par deux morceaux de tissu transparent reliés par deux petits fils. Les seins sont presque "out". Quant aux hanches, l'habillement le plus sexy possible, recherché par ces filles, voudrait qu'elles soient exposées à l'air libre. Qui des férus de humidité estivale des plages résisterait à cette provocation du plus haut degré?
Voilà pourquoi bon nombre de jeunes - obsédés ou non?- en paient souvent les pots cassés pour avoir tenté des relations intimes avec des filles en pleine baignade. Le Caporal Ibrahima Fall, sapeur pompier et maître nageur à la plage du centre aéré de la Bcéao à Yoff, affirme que souvent, ils assistent à des scènes de sexualité et infligent tout simplement des corrections à l'endroit des acteurs de tels actes. Cette demoiselle juge nécessaire de "s'habiller le plus léger possible car on ne peut pas se baigner avec des habits lourds". Mais pourquoi s'habiller aussi indécemment? Notre interlocutrice lance avec mépris : "bouma todial dé (ne me vilipende pas), je ne suis pas la seule fille ici". Pendant que Cheikh Nd. Pouye propose une solution qui consisterait à interdir ces tenues, A. N lui, pense que le plus sexy sera toujours le bienvenu.
Pourtant, ces lieux qui accueillent des milliers de jeunes et adultes, ne subissent pas seulement ces pratiques malsaines, d'autres choses aussi déplorables s'y passent. La délinquance gagne du terrain Des cas de viols, plusieurs biens d'autrui dérobés, des cas de violences physiques ou verbales, font légion de plus en plus dans ces lieux dont la réputation première devait être la sécurité compte tenu de la marée d'enfants qui les fréquentent. "Ici à la plage il y a des milliers de baigneurs dont la majorité c'est des enfants et les gens n'ont pas les mêmes mentalités. Si les gens respectaint les consignes, il n'y aurait jamais de problèmes mageurs.
Mais tous les jours on nous livre ici des porte-feuilles ramassés, comportant des cartes d'identité nationale et ce qui est sûr, c'est qu'il y a toujours de l'argent ou d'autres biens amputés de ces calpins", martèle le Caporal Ibrahima Fall, un maître nageur à la plage de Yoff. Et M. Fall de souligner : "j'avais demandé au ministre de l'intérieur de nous envoyer des gendarmes car le domaine de la sécurité relève de la compétence de la gendarmerie. Normalement, nous devons avoir en permanence des gendarmes. Il y a ici tous les jours des cas de viols, de vols, des batailles rangées etc.
Malheureusement, il n'y a pas de gendarmes sur ces plages pour rétablir l'ordre. C'est en tout cas le constat de bon nombre de baigneurs trouvés à la plage de Ngor. Mb. Nd. croit que tant que le problème de la sécurité n'est pas totalement résolu, chacun peut se mettre en tête, en venant à la plage que, "bakénam mingui si hotu guerté" (il est en danger de mort). Par contre, Mory Touré originaire de la région de Tambacounda, venu passer ses vacances avec sa famille à Ouakam pense que "ce ne sont pas les gendarmes qui vont régler le problème.
En premier lieu, je pense qu'il faut une sensibilisation importante sur les dangers qu'il y a à la plage. Il faut que les parents éduquent leurs enfants sur tous les problèmes de la vie notament ceux liés aux comportements dans les lieux publics. Ceux qui viennent à la plage habitent dans des familles donc il faut qu'on cesse d'attendre tout du gouvernement". Ceux qui fréquentent ces plages viennent le plus souvent de la banlieue. Ces quartiers sont connus pour la délinquance de la majeur partie des jeunes. Donc force est de constater qu'il y a urgence dans la prise en compte des plages, dans l'établissement de l'ordre et le maintien de la sécurité. Mais il n'y a pas que des problèmes de sexualité ou de sécurité sur les plages de Dakar, le sauvetage en est un.

Dispositif de sauvetage insuffisant

Les systèmes de sauvetage connaissent un déficit cruel. Si dans certains endroits, il existe un poste de sauvetage d'une grande insuffisance par rapport au nombre important de baigneurs, il y a des lieux qui grouillent de monde, mais où il n'y a pas un seul maître nageur.
D'autre part, ce sont les baigneurs eux même qui sont difficile à gérer. Un maître nageur déplore l'entêtement des baigneurs "les baigneurs sont difficiles à canaliser. Nous avons installé des balises pour délimiter notre domaine d'intervention afin de mieux les gérer. Néanmoins, nous constatons que les gens dépassent les zones limites". Le Caporal Ibrahima Fall d'ajouter que "C'est vrai que le dispositif de sauvetage est très minime par rapport au nombre d'individus mais je l'ai signifié au ministre de l'intérieur et je pense que des solutions sur ce domaine, ne tarderont pas à voir le jour.
Nous sommes au nombre de dix maîtres nageurs seulement pour des milliers de baigneurs. Il y a aussi des sapeurs pompiers du Groupe de Recherche et d'Exploitation en Profondeur (Grep) qui nous soutiennent et nous sommes ici tous les jours de 9 heures à 19 heures. Nous avons des cas de noyade malheureusement je n'ai pas les rapports avec moi mais retenez que les décès enregistrés ont eu lieu à 300 mètres d'ici". La majeure partie les baigneurs est constituée des vacanciers qui viennent de l'intérieur du pays et qui n'ont aucune culture de la plage.
Ils ne connaissent pas la mer et malgré l'installation de tableaux où l'on peut lire "recommendations et interdictions" pour leur permettre de s'orienter ainsi que des drapeaux délimitant les zones sécurisées, les gens persistent. "Les gens sont vraiment têtus. Il ne respectent même pas les heures de baignade. Les rapports du ministère révèlent qu'il y a 58 cas de noyade et seuls 8 sont sauvés donc les 50 sont décèdés et ce depuis seulement ce mois de juin 2008", ajoute le maître nageur. Les rapports démontrent, selon toujours notre interlocuteur, qu'après les accidents de la circulation ce sont les noyades qui viennent en deuxième position dans la mortalité accidentelle.
"Nous avons besoin de renforcement en matériel, surtout le dispositif latent de sécurité. Tous les maîtres nageurs devraient disposer de ce matériel mais aussi un scooter de mer serait le bien venu à défaut d'obtenir un zodiac" ceci est l'appel que lance la caporal Fall au ministre de l'intérieur, pour plus de sécurité aussi bien pour les baigneurs que pour les férus de l'humidité et les commerçants.

Lieux de retrouvailles et de commerce

"J'ai vu avant hier quelqu'un que je n' ai pas vu depuis 14ans. Je peux dire que c'est vraiment exitant de rencontrer des gens qu'on a perdus de vue depuis des années" lance Baldé, qui travaille à Kaolack. Des miliers de gens venant de différents coins du pays choisissent de se refugier au bord de la mer en cette période de forte canicule. T. G. est une jeune fille charmante qui a pour objectif principal de déguster la fraîcheur de la brise avec les gens qui lui ont manqué. Du coup, elle se veut distincte des autres "je ne suis pas ici pour draguer ou me faire draguer. j'y viens parce qu'il y a plus de 9 mois que j'ai quitté Dakar et j'avais besoin de renouer les relations avec certaines personnes qui m'ont manqué.
Nous avons pensé que la plage pourra faire l'affaire, mais nous n'avons pas d'autres intentions". À côté de ces gens dont les fortes canicules et les retrouvailles semblent être leurs seuls objectifs, il y en a qui ont un souci financier. Les plages sont devenus de véritables marchés quotidiens dont la rentabilité dépend de "monsieur soleil". "Je vends de l'eau sur cette plage depuis longtemps à 25 francs le sachet mais j'avoue que ça marche très bien surtout s'il fait extrêmement chaud. Les garçons qui s'entrainent ici achètent beaucoup d'eau", nous confie une dame qui préfère garder l'anonymat. L'autre fille, vendeuse de jus de fruit et apparemment plus orgueuilleuse, dira que tout ce qu'elle souhaite tous les matins, c'est qu'il fasse extrêmement chaud.
Outre l'eau et les jus de fruit, il y a les fatayas, les cacahuettes, les poissons grillés, les mades, les pommes, les mangues, du café touba ainsi que des marchandises de toute sorte notamment des chaussures, des habits, des lunettes et des maillots de bain qui y sont bien vendus. Parcontre, si pour les combustibles comme l'eau et les jus de fruits il faut qu'il y ait une forte canicule pour faire un bon chiffre d'affaire, pour les autres marchandises la situation économique qui diminue le P.i.b des populations, pèse lourd.
Pour Fatou, une vendeuse de jus s'il fait très chaud, tout marche mais le contraire diminu le revenu. Babacar Lô lui est un vendeur de vêtement mais le problème principal qu'il rencontre c'est le manque d'argent de ses clients. "A chaque fois les gens nous disent 'weer wi dafa sori' (le mois est creux). C'est une situation difficile mais quand même on s'en sort tant bien que mal. On arrive à vendre et tout se passe bien quoi" déclare - t-il. 



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