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Plus de 80% des travailleuses du sexe évoluent dans la clandestinité, 27,5% atteintes du Vih/ Sida - ENDA TIERS MONDE TIRE LA SONNETTE D’ALARME

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Plus de 80% des travailleuses du sexe évoluent dans la clandestinité, 27,5% atteintes du Vih/ Sida - ENDA TIERS MONDE TIRE LA SONNETTE D’ALARME
Plus de 80% des travailleuses du sexe évoluent dans la clandestinité à travers le Sénégal. Parmi ces professionnelles du vieux métier, 27,5% sont porteuses du Vih/Sida. Dakar et Ziguinchor battent le triste record de la précocité. Avec plus de 60% de moins de 21 ans non inscrites au fichier sanitaire.

Le Sénégal est encore au stade d’épidémie à Vih de type concentré avec une prévalence relativement faible et stable au sein de la population générale (0,7%) mais élevé au sein de certains groupes vulnérables considérés comme à haut risque que sont les travailleuses de sexe (27,5%) et hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (21%). Et l’Ong Enda Tiers Monde/Santé ne s’est pas fait prier pour appeler à revoir le cadre juridique de la prostitution. L’Organisation internationale, en partenariat avec l’Association AWA et avec l’appui d’Osiwa, a échangé hier avec le Comité national de lutte contre le sida et les secteurs ministériels sur le thème : «L’amélioration de la prise en charge et de l’environnement légal et juridique de la prostitution au Sénégal». Pour le Directeur de Enda/Santé, Daouda Diouf, l’amélioration de l’environnement juridique et administratif des travailleuses de sexe constitue une réponse efficace à la prise en charge des professionnelles du plus vieux métier. Ceci, dans un contexte marqué par la propagation du Vih/sida. «La loi de 1962 sur la prostitution est caduque. Elle a été votée pour le contrôle des maladies vénériennes. Le contexte du sida impose son amélioration. L’environnement légal et juridique (loi de 1962) de la prostitution face à l’augmentation de la prostitution clandestine (80%) ne favorise pas une réponse à la pandémie», estime M. Diouf. Le Directeur de Enda/Santé invite les acteurs à travailler à l’évolution de ce cadre. L’administrateur du Programme Vih/sida à OSAWA, Mme Hortense Gbaguidi-Niamke, abonde dans le même sens. «Avec la loi 1962 sur la prostitution, une fille de moins de 21 ans n’a pas droit au carnet sanitaire. Mais, le triste constat est qu’aujourd’hui, la majorité des travailleuses de sexe a moins de 21 ans. Ce sont des jeunes filles de 14 et 15 ans. Une reconsidération de cette loi va permettre de maintenir le taux de prévalence à un niveau faible», assure Mme Gbaguidi-Niamke.

Une travailleuse de sexe témoigne

Venue participer à l’atelier de plaidoyer et de concertation entre Enda Tiers Monde/Santé et le Comité national de lutte contre le sida, C D, une prostituée, s’épanche sur les difficultés que rencontrent les travailleuses de sexe. «D’abord, confesse-t-elle, c’est la stigmatisation dans les structures sanitaires. On nous traite de tous les noms. Pourtant, nous sommes des humains. Pour obtenir le carnet sanitaire, c’est la croix et la bannière. Alors qu’il y va de la santé publique. Nos clients sont dans toutes les couches de la population, et nous refuser le carnet, c’est exposer les populations». Aussi, se désole notre interlocutrice, «la dotation des préservatifs lors des visites est insuffisante, sans parler des conditions d’accueil. Il faut qu’on respecte aussi la confidentialité et qu’on renforce les capacités du personnel soignant en matière de communication entre patientes et prestataires de services». C D déplore aussi les agressions dont elles sont souvent victimes. «Nous faisons régulièrement l’objet d’agressions sauvages de la part de certains clients. C’est le cas d’une amie agressée par 6 gaillards en 2006 dans un terrain vague aux Parcelles Assainies. Ces derniers ont tour à tour satisfait leur libido sur elle en lui mettant du sable dans la bouche avant d’arracher sa perruque. Heureusement que l’Ong Enda Tiers Monde l’a prise en charge pendant 6 mois et assuré son traitement», se souvient-elle. «Nous sommes des humains et avons besoin de soutien comme le fait Enda. Cette ONG nous assure une formation dans plusieurs secteurs d’activité, nous aide à sortir de ce milieu en nous réinsérant dans le tissu socio-économique», se félicite C D.



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