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Pour dénoncer leurs conditions de travail : Les magistrats paralysent les audiences

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Pour dénoncer leurs conditions de travail : Les magistrats paralysent les audiences
Parce que la loi leur interdit la grève, les magistrats adoptent une méthode alternative pour paralyser le système judiciaire : perturber le fonctionnement des audiences. L'Union des magistrats du Sénégal veut, à travers cette stratégie, obtenir la résolution de six revendications. 

Il est 11 heures et quelques minutes lorsque toutes les audiences sont suspendues, au nouveau palais de justice de Dakar, ce jeudi 06 janvier. Une paralysie de la machine judiciaire sur fond de perturbation du fonctionnement des audiences. Ainsi, à défaut de battre le macadam, parce que le droit de grève leur est formellement interdit par la loi, les magistrats ont choisi ce mouvement d'humeur pour réfléchir sur leur sort. De cette manière, le bureau exécutif s'est réuni conjointement avec les instances régionales, à la salle 1 du tribunal de Dakar, à travers une assemblée générale, initié par l'Union des magistrats du Sénégal (Ums), qui a permis de dégager six revendications.

Primo, les magistrats se sont penchés sur le problème des affectations à caractère punitif dont certains de leurs collègues subissent dans le cadre de l'exercice de leur travail. ‘Un magistrat qui travaille, il faut le laisser sur place’, déplore-t-on dans les rangs des hommes de loi. Sur ce point précis, ils indiquent que le Garde des Sceaux et ministre de la Justice leur a promis de revenir sur cette réforme, fortement déplorée par les acteurs de la justice.

Secundo, l'indépendance de la justice est au cœur des préoccupations de l'Union des magistrats du Sénégal. Les magistrats, qui veulent une justice moderne et performante, décrient les pressions récurrentes qui leur viennent de partout et qu'ils subissent au quotidien. Nombre d'observateurs sont d'avis que les magistrats font ainsi allusion, à travers ce point, aux récents propos du chef de l'Etat qui leur avait qualifié d' ‘esclaves’, lors de la rencontre annuelle internationale des magistrats, tenue en 2010 au Sénégal.

Tertio, les conditions de travail figurent aussi sur la plate-forme revendicative des magistrats qui en appellent à la création de nouvelles juridictions dignes du troisième pouvoir. Avec ses corollaires que sont les conditions sociales (panne de carburant, insuffisance de crédit téléphonique, perturbation du réseau Internet dans certains bureaux, problèmes de logement) ainsi que les problèmes didactiques (absence de bibliothèques pour approfondir leurs connaissances). Autant de revendications qu’ils n'ont pas manqué de relever.

La vétusté des tribunaux régionaux est aujourd'hui décriée, avec notamment le tribunal de Matam siégeant dans des hangars et celui de Kébémer qui est à proximité d'un marché. Cette réforme est sollicitée au même titre que celle relative à la décentralisation des Cours d'appel dont le Sénégal ne dispose que de quatre avec notamment ceux de Dakar, Saint-Louis, Kaolack et Ziguinchor. La conséquence négative de cette situation est que c'est seulement dans ces quatre régions que se tiennent des sessions de Cour d'assises. Par exemple, un accusé ayant commis un crime à Kédougou est obligé d'être transféré vers une région ayant une Cour d'appel pour être jugé.

La révision du statut des magistrats ; la formation continue pour ces derniers, afin de leur permettre d'être à niveau par rapport à l'évolution du droit et aux cas de types nouveau à travers un renforcement de capacité, sont entre autres points inscrits à l'ordre du jour de l'assemblée générale de l'Union des magistrats du Sénégal.

Toutes ces revendications ont un seul intérêt : ‘améliorer les conditions’ de travail et de vie des magistrats du Sénégal qui ont de ‘lourdes responsabilités’. Pour les robes noires, ceci constitue la seule alternative pour ne pas être pris dans les filets de la corruption. ‘La vitalité des magistrats dépend du système. Les magistrats reçoivent des pressions de partout. Nous ne sentons pas le gain de l'effort découlant d'un concours très sélectif’, affirme t-on dans les coulisses. A la fin du conclave d’hier, des décisions importantes que les magistrats se gardent de dévoiler ont été prises.

Par ailleurs, les magistrats ont approuvé les nouvelles mesures prises par la nouvelle présidente du tribunal régional hors classe de Dakar. Cette dernière a instauré la tenue de deux audiences de flagrant délit par jour (salles 1 et 6 du nouveau palais de justice de Dakar). Une manière de désengorger les rôles et d'aller plus vite.



2 Commentaires

  1. Auteur

    Ils Sont Nuls

    En Janvier, 2011 (11:54 AM)


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  2. Auteur

    Gang

    En Janvier, 2011 (16:40 PM)
    ce contre quoi il faut lutter (malheureusement les magistrats ne pensent qu'au matériel), ceux sont les affectations punitives!c'est une méthode lache de montrer qu'on est pas daccord avec la décision d'un juge!si un juge prend une décision et que quelqu'un de "haut placé" pense que cette décision est illégale, ce dernier n'a qu'à intenter des voies de recours!si la décision du juge est frauduleuse et fautive, ce "haut placé" n'a qu'à provoquer la tenue d'un conseil de discipline devant lequel le magistrat "fautif" s'expliquera et qui le sanctionnera (par le déplacement d'office ou une autre sanction même plus sévère) si la faute est établie!mais rien de tout cela ne se passe!une décision ne "plaît" pas?on provoque un conseil superieur, on prétexte des affectations générales et on affecte le juge indésirable!c'est un détournement de pouvoir (l'application de fait du déplacement d'office, qui est une sanction disciplinaire, en dehors de toute procédure disciplinaire) et un manquement grave au principe du droit de la défense!les magistrats devraient se battre contre cela en luttant pour l'élimination de la notion de "nécessité du service", pretexte souvent brandi comme fondement de ces affectations arbitraires!les autres magistrats qui se trouvent dans les juridictions administratives, devraient aussi faire preuve de courage et de dignité et ne pas rejeter les recours de leurs collègues frappés par ces mesures arbitraires et injustes!
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