(Correspondance) - La circulation sur le pont Faidherbe a été troublée, hier, à Saint-Louis. Pendant près de deux tours d'horloge, les élèves et lycéens de la capitale du Nord ont bloqué l'entrée principale en partant du faubourg de Sor. Interpellés sur la raison de ce mouvement d'humeur, les élèves Abdoulaye Diop, Fili Diatta et leurs camarades soutiennent qu’ils réclament ‘la reprise des cours qui évoluent, depuis quelque temps, en dents-de-scie’. Aujourd'hui, les jeunes donnent encore un ultimatum de 72 heures aux différentes parties pour trouver une solution ‘avant de passer à la vitesse supérieure’, avertissent nos interlocuteurs.
Aussi, pour ‘siffler la fin de la récréation du corps enseignant et professoral’, les manifestants se sont donné rendez-vous à l'entrée du pont Faidherbe. Et comme il y a trois jours, à l'occasion de leur rassemblement à la Place Abdoulaye Wade, ils ont afflué, par milliers, pour crier, à tue-tête : ‘Nous voulons travailler’ ‘Nous voulons étudier’. Ils ont tout au long de leur rassemblement scandé des slogans hostiles aux autorités en charge de l'éducation nationale et aux enseignants et professeurs. ‘Ces grèves répétitives n'ont que trop duré. Nous avons le droit d'étudier comme les autorités, nos maîtres et professeurs l'ont fait lorsqu'ils étaient jeunes’, ont tonné nos interlocuteurs.
Résolument engagés ‘à faire entendre raison aux différents protagonistes de cette crise du système éducatif’, les jeunes sont ainsi restés peu réceptifs aux différents appels au calme des forces de l'ordre. Ce refus d'obtempérer, doublé de la montée d'adrénaline des conducteurs et autres usagers de l'ouvrage métallique long de 511 mètres, a fait craindre le pire par moments. Ayant constaté que leurs différentes stratégies n'ont pas permis de ‘décanter la situation’, les forces de sécurité ont été à deux doigts de sévir pour raisonner les manifestants. Heureusement, il y aura eu plus de peur que de mal.
En fait, c'est la rencontre tant souhaitée avec l'Inspecteur d'académie qui a clamé l'ardeur des ‘grévistes survoltés’. Cette rencontre a réussi à restaurer le calme dans la cité de Mame Coumba Bang. Ces échanges n'ont certes pas permis d'aplanir toutes les difficultés, mais ils ont eu le mérite d'ouvrir une brèche dans laquelle les autorités en charge de l'éducation et leurs partenaires ont le devoir historique de s'engouffrer pour déclencher le processus d'éradication de la crise scolaire au Sénégal et ainsi mettre fin à l'engrenage cyclique de la grève.
0 Commentaires
Participer à la Discussion