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POUR VAINCRE LE PALUDISME : La banlieue en quête de traitement de choc

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POUR VAINCRE LE PALUDISME : La banlieue en quête de traitement de choc

Le paludisme tue plus que le Sida en Afrique. Un enfant meurt presque toutes les 30 secondes. Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), 90% des morts du paludisme sont relevées en Afrique tropicale. Ils concernent principalement des enfants de moins de 5 ans. Au Sénégal, la banlieue de Dakar, très exposée à la pandémie, préoccupe le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp). Il se trouve que le Centre hospitalier national de Pikine est très concerné par cette bataille, comme le montre l’Obs, à la veille de la célébration ce dimanche 25 avril de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. 

Si le nombre de cas de paludisme est encore élevé, c’est dû en grande partie à l’ampleur de la maladie dans la banlieue de la capitale, a souligné, il y a quelques jours, le docteur Pape Moussa Thior, coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp). C’était lors d’une conférence de presse en prélude à la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, que le Sénégal célèbre cette année le 25 avril à Kébémer sur le thème «Vaincre le paludisme : le compte à rebours est lancé». Le Pnlp notait que le nombre de cas de paludisme enregistrés dans les structures de santé est passé de 1.500.000 à 174.339 durant ces trois dernières années grâce notamment à l’initiative «Réduction accélérée de la morbidité et de la mortalité liée au paludisme» (Ramp) inscrite dans les objectifs du plan stratégique 2006-2010. Les taux de morbidité et de la mortalité liées à cette maladie ont été réduits chacun de 50% ; plus exactement, de 2006 à la fin de l’année 2009, le taux de morbidité est passé de 33,57% à 3,1%, alors que le taux de mortalité est tombé à 4,4% contre 18,17%, soit 574 décès en 2009 contre 1678 en 2006. Dans la stratégie de lutte, le Pnlp compte mettre en place un programme spécifique dans la banlieue de Dakar, notamment en ce qui concerne la lutte anti-larvaires.
Au Centre hospitalier national de Pikine, les médecins luttent chaque jour contre cette pandémie. Dans cette banlieue, le voisinage avec les eaux usées, eaux stagnantes et ordures favorisent la reproduction des moustiques porteurs du germe de la maladie. À en croire les autorités de l’hôpital, on constate une forte endémicité (nombre de cas élevés) chez les groupes cibles : les enfants de moins de 5 ans et femmes enceintes malades. Ainsi, selon le cumul des données sur le paludisme enregistrées en 2009 au Centre hospitalier national de Pikine, sur 5091 nouveaux consultants, le nombre de cas de paludisme confirmé par Test de diagnostic rapide (Tdr) ou Goutte épaisse (Gr) chez les moins de 5 ans est de 83 contre 230 sur 913 chez les malades hospitalisés. Chez les femmes enceintes malades, sur 1765 consultants externes, 9 cas de paludisme sont confirmés contre 153 sur un total de 1594. Concernant les patients décédés en hospitalisation, chez les enfants de moins de 5 ans, sur 98 cas, on enregistre 7 morts et aucun décès chez les femmes enceintes contre 14 décès, toutes causes confondues. Il faut noter que si le risque de mortalité est quasiment nul chez les femmes enceintes, c’est à cause de l’attention toute particulière dont elles font l’objet de la part du personnel médical qui les considère comme des sujets à risque, explique Obert Ndiaye, chef du service des soins du Centre hospitalier national de Pikine. Il a précisé que les mois de forte endémicité vont de juillet à septembre couvrant donc une bonne période de l’hivernage.
À notre passage ce jeudi au Centre hospitalier de Pikine, la seule personne atteinte de paludisme est une femme enceinte. Cette patiente âgée de 41 ans, mariée et mère de 3 garçons, est hospitalisée depuis dix jours. «J’habite aux Parcelles Assainies, j’ai attrapé le palu il y a dix jours. Il faut dire que je suis souvent touchée par cette maladie et c’est la quatrième fois que je suis hospitalisée», confie-t-elle sous le couvert de l’anonymat. En réalité, elle dit se sentir, après les traitements, «énormément de bien ; je sens une nette amélioration. D’ailleurs, je quitte mon lit d’hôpital aujourd’hui».

Au fait du palu
Selon Obert Ndiaye, chef du service des soins du Centre hospitalier national de Pikine, il existe deux formes de paludisme : le paludisme simple et le paludisme grave. Le premier reste fréquent chez le plus grand nombre mais avec des conséquences minimes. Le second est dit grave parce qu’il s’accompagne de complications rénales, neurologiques, respiratoires et de déshydratation. Le concept de paludisme grave est surtout très commun chez la femme enceinte et l’enfant de moins de 5 ans.
M. Ndiaye fait savoir que l’utilisation du Tdr (Test de diagnostic rapide) a révolutionné le traitement du paludisme au Sénégal pour au moins deux raisons. D’abord, la rapidité (le résultat est connu au bout de presque 5 mm), ensuite la précision. C’est un test qui permet de savoir avec exactitude si la personne est atteinte de paludisme ou pas. Ce qui évite les confusions car, avant ce procédé, les médecins avaient tendance à tout ranger sur le compte du paludisme pour peu qu’ils constatent des symptômes similaires. Si des progrès ont été enregistrés ces dernières années, c’est «grâce à l’introduction des combinaisons thérapeutiques à base de dérivés d’artémicynine (Act) pour le traitement du palu depuis 2006», à en croire le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), Moussa Thior. En réalité, le traitement du paludisme se fait désormais à base d’Act (dérivés d’artémisinine) et de sels de Quinine ou de paluject en intraveineuse (sous forme de perfusion). Le Traitement intermittent préventif (Tpi) est utilisé lors des consultations prénatales où la femme enceinte reçoit une dose tous les trois mois.

HOPITAL DE PIKINE : Un centre de niveau 3
Logé dans le camp militaire de Thiaroye, le Centre hospitalier national de Pikine a étrenné ses nouveaux habits le 26 décembre 2006. Il emploie environ 250 personnes dont 2 professeurs spécialisés en gynécologie et en médecine interne. De niveau III, donc national, l’hôpital reçoit des patients de toutes les régions du pays, même si le gros des consultants provient de Pikine, Guédiawaye et Thiaroye. Une fois sur place, le visiteur fait face à un complexe flambant neuf comme s’il venait d’être achevé et pénètre dans un cadre attrayant d’une propreté qui force l’admiration. Des panneaux placardés au mur donnent des indications précises sur les différents services existants et leur emplacement. Aucune chance, sauf pour les analphabètes, de se perdre. Les guichets fonctionnent avec un numérotage électronique qui fait gagner du temps tout en évitant aux visiteurs de faire la queue



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