Venu spécialement d’Espagne en vue de consommer son mariage, l’émigré atterrit à la prison de Rebeuss pour détention de faux billets et tentative d’escroquerie. Heureusement, dans l’appréciation des faits, le tribunal a seulement retenu le délit de détention de faux billets. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis.
A l’annonce de la sentence, Mamadou Diallo et ses parents présents dans la salle d’audience du tribunal des flagrants délits ont poussé un grand ouf de soulagement. A juste raison. Le prévenu se souviendra longtemps de ses vacances 2009. Car son voyage de noces s’est vite transformé en cauchemar. Alors qu’il était venu spécialement d’Espagne pour consommer son mariage, il s’est retrouvé à la prison de Rebeuss. L’instant de savourer le plaisir de fouler le sol de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, il apprend, par le biais du cambiste qui lui faisait le change, que les billets en coupures de vingt euros qu’il détenait étaient faux. Une révélation qui lui a donné des sueurs froides, car la perspective de rejoindre son épouse et de fêter dignement son mariage s’éloignait.
Mamadou Diallo, quelque peu perturbé, demande à vérifier les propos du cambiste. Il est vite édifié. Les gendarmes alertés le mettent aux arrêts. Ainsi, au lieu de prendre un taxi à destination de Vélingara, il est acheminé à la prison de Rebeuss. L’émigré se trouve ainsi mêlé à une histoire de faux billets et de tentative d’escroquerie. Manifestement dépassé par les événements, Mamadou Diallo s’est contenté, à la barre, de dire : « je ne savais pas que les billets étaient faux ». Il a révélé qu’un ses de cousins, Malang Diallo, lui avait prêté cet argent (1.000 euros - quelque 655.000 FCfa - en coupure de vingt euros). Le prévenu a ensuite précisé avoir dépensé ses économies pour les préparatifs de sa nuit de noce, mais également pour les autres frais afférant à son mariage. Son avocat a insisté sur le sort quoique risible, mais peu enviable de son client. « Pour vous dire combien il ne savait pas que les billets étaient faux, il a lui-même insisté à ce que la vérification soit faite », a-t-il dit, en invitant le tribunal à prendre en compte cet élément et de faire une application bienveillante de la loi à l’égard de son client.
Un appel bien entendu par les juges qui ont disqualifié les faits en simple détention de faux billets et ont condamné Mamadou Diallo à six mois avec sursis. Ainsi, il peut rejoindre son épouse. Cependant, les noces restent d’être sobres. Faute d’argent.
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