Cela nous donne l'opportunité de pouvoir gérer les nouveau-nés, c’est-à-dire ceux qui sont ici mais également ceux qui nous viennent d'autres maternités.
À côté de la salle de réanimation néonatale, on a une autre salle postnatale d'une capacité quand même un peu limitée, d'à peu près 4 à 5 lits. Et juste après, on a une deuxième salle d'une capacité de 3 lits, qui fait office de salle d'hospitalisation pour mère-enfant lorsqu'on a besoin de soins maternels appelés ‘’kangourou’’.
La région de Ziguinchor est enclavée et limitrophe de plusieurs pays. Comment cela influence-t-il la pression sur votre service néonatalogie ?
Nous sommes dans une région qui est un peu particulière du fait de la distance par rapport à Dakar. Parce qu'évacuer un enfant ici de Ziguinchor jusqu'à Dakar est quand même assez difficile. Mais l'autre particularité est qu’on est limitrophe à des régions comme la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Guinée-Conakry.
Tout cela fait qu'on est dans une position stratégique qui fait qu'on est obligé d'avoir en tout cas le maximum d'offres de soins.
Alors, on reçoit beaucoup de nouveau-nés venant de toutes ces différentes parties-là. On essaie quand même de gérer avec ce qu'il nous faut de manière simple pour faire ce qu'on appelle la réanimation néonatale.
Mais on doit pouvoir faire plus pour éviter les transferts à Dakar. Et pour cela, il nous reste quand même quelques petits appareils sur lesquels on aimerait quand même vraiment que les autorités nous aident dans ce sens-là.
Quels sont les équipements ou dispositifs médicaux dont vous avez le plus urgemment besoin pour améliorer la prise en charge des nouveau-nés ?
C'est par exemple le respirateur pédiatrique, parce que les enfants qui ont besoin d'assistance respiratoire, malheureusement, si cela se pose, souvent on est dans des difficultés parce qu'on n'a pas de respirateur pédiatrique.
L’autre chose, c'est que les enfants aussi qui ont des ictères, c'est-à-dire une coloration jaune des muqueuses et des téguments, ces enfants-là ont besoin de ce qu'on appelle la photothérapie.
À l'heure actuelle, ce qu'on fait, c'est la photothérapie avec des tunnels. Et au moment où je parle, malheureusement, on n'a pas cette technique-là. Heureusement qu'on a quand même les lampes de photothérapie qui, en attendant, peuvent faire le travail, peut-être, pour éviter des séquelles neurologiques.
La prématurité est-elle la pathologie la plus fréquente chez les nouveau-nés hospitalisés ici ?
Globalement, on a quand même pas mal de nouveau-nés, mais si on regarde du point de vue de la fréquence des pathologies que présentent ces nouveau-nés-là, on voit que la prématurité occupe quand même une grande partie. Pour ne pas dire que c'est la première place. On a beaucoup de nouveau-nés qui naissent avec un petit poids, qui est inférieur à 2,5 kg.
Ces nouveau-nés souvent posent des problèmes parce qu'ils ont besoin, parfois, soit de la couveuse, soit d'une table de réanimation, le temps de les stabiliser. Après, on les transfère très rapidement dans la salle d'unité de kangourou, pour pouvoir continuer avec la méthode pot-à-pot.
Elle est suivie de l’infection qui est lié peut-être à l'effectif des ressources humaines, parce que si on a un personnel médical un peu limité, cela expose souvent, lorsqu'on est dans des situations d'urgence, au risque d'être infecté.
Donc, en troisième position vient l'asphyxie prénatale. On travaille de concert avec le service de gynécologie obstétrique pour, en tout cas, réduire au maximum le délai d'intervention, lorsqu'un bébé, à la naissance, a des difficultés pour qu'il y ait de l'air.
En moyenne combien de prématurés sont hospitalisés par mois ?
Non, je ne peux pas le dire comme cela, parce que je ne suis pas devant un registre d'hospitalisation pour consulter, mais globalement, durant l'année, ou durant le mois déjà, on a quand même des hospitalisations qui sont entre 50, voire même 100. Par exemple, le dernier mois, on est arrivé jusqu'à 91 nouveau-nés hospitalisés, c'est quand même beaucoup.
Bon, c'était une période transitoire où on avait des difficultés avec le service de pédiatrie de l'hôpital régional, où tous les accouchements, en tout cas, qui ont besoin de césariennes ou autres, se faisaient ici, à l'hôpital de la Paix. Donc, naturellement, le chiffre était multiplié par deux.
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